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La place de l'Afrique centrale dans l'architecture de paix et de sécurité africaine (APSA)

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par Rahim Jhan NGUIMBI
Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2, contentieux international 2012
  

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Paragraphe 2 : L'effectivité organique du principe de complémentarité interinstitutionnelle

La complémentarité inter-institutionnelle doit se vérifier sur le plan organique. Sur ce plan, l'état des lieux à dresser (A) confirme-t-il l'adaptabilité requise des structures régionales ? (B).

A. L'état des lieux de l'ancrage organique de l'Afrique centrale à l'APSA

L'organisation institutionnelle de la CEEAC doit, à l'heure actuelle, s'apparenter à une institution dont les structures sont soumises ou sont en phase avec l'APSA.

Un rappel historique nous permet de voir que cette contrainte véhiculée par l'architecture moderne de paix et de sécurité africaine avait déjà été exprimée sous l'OUA. En effet, partant du constat des faiblesses ci-dessus énumérées, le Secrétaire Général de l'OUA, Salim Ahmed SALIM, recommandait aux Etats membres, en 1993, « le lancement d'une réflexion et l'adoption d'un ensemble de mesures destinées à concrétiser l'objectif de renforcement et de consolidation du mécanisme [du Caire]. (...) il a prôné : la promotion d'une collaboration étroite entre l'UA et les communautés économiques régionales (CER) africaines dans le cadre de la conception d'une architecture de sécurité approfondie pour le continent (...) 116(*)».

Cette recommandation demeure d'actualité. En clair, les instances, les moyens ou les organes sont appelés à s'adapter ou doivent être créés conformément au dessein de l'APSA, là où ils n'existent pas. Toutefois, cela n'est pas dans l'absolu, car l'objectif de la complémentarité c'est d'éviter des obstacles à un fonctionnement efficient de l'architecture continentale ou que les CER/MR ne mettent en oeuvre leurs instruments de façon parallèle ou concurrente avec l'UA.

En tout état de cause, il n'y a, a priori, aucun obstacle à tirer de l'existence concomitante du Secrétariat Général de la CEEAC et de la Commission de l'UA, ni du MARAC et du Système continental d'alerte rapide, pas plus de la FOMAC et de la Force africaine prépositionnée. Aussi, puisque le Protocole du REPAC ne semble pas lier cet organe aux questions de paix et de sécurité, stricto sensu, il ne parait pas, non plus gêner ou contribuer à contrecarrer le fonctionnement et les décisions de l'APSA. Tout au plus, au sujet du MARAC, la Feuille de route de l'APSA attendait sa connectivité avec les Bureaux de liaison de l'APSA et le portail du SCAR, chargés d'assurer une information crédible. C'est plutôt de ce dernier qu'il était fait la recommandation d'apporter un appui technique aux mécanismes d'alerte rapide des CER, dans la mise en oeuvre opérationnelle de leurs systèmes d'alerte rapide ; d'améliorer les pages de l'Afrique Média Monitor (AMM) spécialement conçues aux besoins des CER en vue de renforcer leurs capacités en collecte de données ; de procéder à l'échange de modèles et de méthodologies pour la collecte et l'analyse des données.

Cependant, c'est au niveau des instances comme le Conseil des Ministres et la Conférence des Chefs d'Etat du COPAX, face à la réunion des Ministres et celle des Chefs d'Etat et de Gouvernement du CPS, qu'il conviendrait de régler la dualité, afin d'éviter qu'elle ne constitue un duel, et clarifier la place de l'Afrique centrale dans l'APSA. Par contre, en ce qui concerne le Groupe des sages, puisque son existence parallèle avec celui de la CEEAC, que requiert117(*) la Feuille de route de l'APSA 2011-2013, ne devrait donner lieu à aucun obstacle sur la visibilité de la place du deuxième vis-à-vis du premier, rien ne saurait justifier son bannissement.

Sur l'état des lieux de l'opérationnalité, nous pouvons d'abord souligner que le principe adopté est celui suivant lequel chaque élément régional est censé être constitué de contingents multidimensionnels de la taille d'une brigade (comprenant chacune en moyenne 5 000 membres, de sorte que la FAA compte finalement entre 25 000 et 30 000 membres), subdivisée en unités nationales stationnés dans leur pays d'origine. Ces unités doivent revêtir une disponibilité opérationnelle, pour être rapidement déployés sur un terrain de crise. Chaque zone doit également disposer d'un dépôt logistique ainsi que de centres d'entraînement. Il ne s'agit donc pas, ce que dit Romain Esmenjaud, d'une armée africaine telle que Kwame N'krumah ou plus récemment, le colonel Kadhafi, l'ont envisagé118(*).

En 2005, la feuille de route I de la FAA faisait déjà constater la mise en place, par l'Afrique centrale, de l'organigramme de son Etat-major Régional (EMR), conforme aux exigences de l'APSA, de la Brigade en attente de la CEEAC (dont l'effectif, encore en deçà de ceux escompté, devait s'élever à 2177 éléments). En même temps, elle posait le besoin de la mise en place des PLANELM de l'APSA et d'un PLANELM de l'Afrique centrale « qui doit collaborer avec celui de l'UA ou de l'APSA et être (...) situés au même endroit que les Etats-majors des brigades régionales pour faciliter le commandement, le contrôle et les communications ».

Le 31 octobre 2005 était la date butoir pour que la CEEAC dispose, et les tiennent en attente sous forme d'unités, dans leur pays, des capacités militaires et de police suffisantes pour la phase 1 décrite ci-dessous. C'est en février 2008 que ses Etats ont désigné des unités dédiées à la brigade régionale en attente, la FOMAC, ainsi qu'une dotation en ressources humaines couvrant toutes les fonctions définies dans l'organigramme de l'Etat-Major Régional (EMR).

Cet état des lieux traduit-il l'adaptabilité de l'Afrique centrale à la configuration décrite ?

* 116 Cf. Delphine LECOUTRE, op.cit., pp. 136 et 137.

* 117 En son point 16, elle préconise la « Sensibilisation et assistance aux CER pour créer des Groupes des Sages au niveau régional, là où il n'en n'existe pas, et les inviter à prendre part aux réunions du Groupe des Sages pour étudier les évolutions des conflits sur le continent, afin d'échanger leurs points de vue sur leurs efforts en matière de prévention des conflits ». Voir en page 4 précisément.

* 118 Cf. Romain ESMENJAUD, op.cit.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci