1.2.2 La gestion des stocks
La maîtrise de la gestion des stocks par une entreprise
constitue un élément de performance et un capital de bonne image
auprès de ses clients.
Les principaux objectifs de la gestion des stocks sont, entre
autres, la réduction des coûts de possession- stockage et
gardiennage et de passation des commandes.
Dans une entreprise, un achat en plus grande quantité
augmente considérablement les coûts de possession rendant caduque
la remise financière ; il ne faut accepter une remise :
? que lorsque le coût total baisse ;
? et non lorsque le coût apparent (prix unitaire) baisse
(JAVEL, 2004 :66).
En synthèse, nous retiendrons que les surstocks ne doivent
pas se faire sur l'autel des remises financières.
Afin de mettre l'entreprise à l'abri de tout risque de
rupture de stocks, il est nécessaire de s'accoutumer à quelques
règles de gestion : le suivi du niveau et le rangement des stocks.
1.2.2.1 Le suivi des niveaux des stocks
Il s'agit ici d'identifier des niveaux de stocks permettant
à l'entreprise de prendre des décisions de gestion.
Aussi, afin d'éviter toute rupture de stock, l'entreprise
doit porter son attention sur plusieurs niveaux de stocks :
-stock actif : il correspond aux entrées en stocks
à chaque livraison et qui sont consommées :
-stock maximum : ce stock est celui qu'il ne faut pas
dépasser afin d'éviter un surstockage.
-stock minimum : il représente la consommation pendant le
délai de livraison, c'est-à-dire l'intervalle de temps entre la
date d'une commande et sa date de livraison :
Saïdou Dominique YODA, 21ème Promotion
DESS Audit et Contrôle de Gestion, CESAG Page 16
Conception d'une cartographie des risques opérationnels
liés à la gestion des stocks : cas du magasin central de l'ASECNA
Dakar (Sénégal)
-stock de sécurité : il garantit l'entreprise
contre une rupture de stock dans les cas : ? d'un retard de livraison ;
? d'une accélération de la consommation.
-stock d'alerte : ce stock est aussi appelé stock de
réapprovisionnement et permet de faire face à la consommation
pendant le délai de livraison et le délai de
sécurité.
En d'autres termes, il représente le niveau de stock
à partir duquel l'entreprise déclenche une commande :
(GRANDGUILLOT & al,
2008:69-70).
Pour CHEN (2006:168), « il s'agit d'éviter les
ruptures suite à une information « optimiste » sur le niveau
du stock par rapport à la situation réelle. Il s'agit
également d'échapper à des stocks pléthoriques dans
le cas d'une information « pessimiste » ».
1.2.2.2 Le rangement des stocks
La réduction des coûts de gestion des stocks, en
terme de gain de temps, nécessite la mise en place de méthodes de
suivi administratif des stocks, en classant les articles stockés selon
les quantités et les chiffres d'affaires concernés pour chaque
article. Ainsi on dénombre les méthodes de gestion suivantes : la
méthode des 20/80, la méthode ABC et le zéro stock.
? La méthode des 20/80 ou loi de Pareto : cette
méthode prône un suivi rigoureux de 20% des articles en nombre
représentant 80% des articles en valeur ; les 80% d'articles restants en
nombre et dont la valeur est 20% pourront connaître un suivi souple.
Saïdou Dominique YODA, 21ème Promotion
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liés à la gestion des stocks : cas du magasin central de l'ASECNA
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? La méthode ABC : il s'agit ici d'accorder une
importance plus accrue aux articles ayant une consommation
élevée. Ainsi l'entreprise classe les articles en 3 groupes : A,
B et C :
- groupe A : 10% du nombre des articles représentent 70%
de la consommation ; ils font l'objet d'une gestion précise.
- Groupe B : 30% du nombre des articles représentent 20%
de la consommation ; leur importance est moyenne.
- Groupe C : 60% du nombre des articles représentent
10% de la consommation; leur importance est moindre, leur gestion moins
précise (GRANDGUILLOT & al, 2008 :70). Cette méthode permet
de déterminer les stocks utile, dormant et obsolète.
? Le zéro stock : il consiste à se
passer de l'emmagasinage des produits en les
consommant dès leur réception. Elle est aussi
appelée le « juste à temps » et permet, si elle est
maîtrisée, de minimiser le coût de stockage. A ce propos,
selon ZERM ATI (1997 :106), « on ne doit avoir un stock que si l'on ne
peut pas ajuster, économiquement, le flux des livraisons au flux des
consommations ».
Il s'agit, en d'autres termes, de réduire
considérablement les stocks par un meilleur ajustement des flux de
livraison et de consommation. Toutefois, cette méthode ne doit
entraîner aucune rupture de stocks. Selon ZERMATI, (1997 :13), «
ainsi le passage à zéro du stock d'un article n'est une condition
ni nécessaire, ni suffisante pour qu'il y ait rupture de stock
».
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