2.2- Le vieillissement
musculaire
Le vieillissement musculaire s'accompagne d'une perte
d'environ 50% de la masse musculaire entre 20 et 80 ans (Herisson et coll.
2007). D'après ces auteurs, cette perte musculaire est la
conséquence d'une diminution du nombre total des fibres équipant
les muscles au cours de l'avancée en âge. Ce
phénomène, appelé sarcopénie, se traduit par une
altération des performances musculaires et une importante
fatigabilité. La sarcopénie est également un facteur
prépondérant de la réduction de la , abordée précédemment.
Concernant la baisse de la masse musculaire, elle est
principalement due à une diminution des fibres musculaires rapides (ou
fibres de types II) sollicitées lors des exercices intenses et rapides,
alors que les fibres musculaires lentes (ou fibres de type I),
sollicitées lors des activités aérobies, semblent
préservées. Ces modifications, qui s'expliquent par une
réduction de la capillarisation et des activités enzymatiques
musculaires, sont potentiellement réversibles. En effet, par l'exercice
de force, on augmente la surface occupée par les fibres de type II et la
masse musculaire, et par l'exercice d'endurance on augmente l'activité
enzymatique oxydative du muscle (Thompson 2002).
De plus, la diminution de masse musculaire est
associée très rapidement à une diminution de force
musculaire (Brown et coll. 1995). Il en résulte une diminution de
fréquence et de durée des activités physiques, y compris
de la marche, du jardinage, qui entraîne une fonte musculaire plus
importante. Cette diminution de force musculaire, quand elle devient
importante, est à l'origine de troubles de l'équilibre et de
chutes pouvant entraîner l'apparition d'une nouvelle pathologie notamment
d'une fracture (Lesourd 1997). Les altérations de la force musculaire
apparaissent plus précocement que la diminution de la masse musculaire,
et il ne faut pas attendre l'apparition d'un amaigrissement pour faire le
diagnostic d'altération de fonction musculaire en gériatrie.
2.3- Le vieillissement du
système nerveux
Le cerveau est le centre de contrôle de l'organisme. Il
reçoit les signaux des sens qui le renseignent sur l'environnement,
analyse l'information puis envoie des messages aux différents muscles
par un réseau de nerfs qui composent le système nerveux. Avec
le vieillissement, le temps de réaction après l'arrivée
d'une nouvelle information est augmenté. De la même façon,
il existe une augmentation des temps de conduction des nerfs
périphériques qui permettent d'apporter au cerveau des
informations sur la sensibilité proprioceptive (Plum 1999).
De nombreuses modifications neuropathologiques et
neurobiologiques du système nerveux central ont été
décrites au cours du vieillissement (CNEG 2000), parmi lesquelles il
faut principalement mentionner :
- la diminution du nombre de neurones corticaux, la
raréfaction de la substance blanche et la diminution de certains
neurotransmetteurs intracérébraux (en particulier
l'acétylcholine).
- Le vieillissement s'accompagne d'une réduction et
d'une déstructuration du sommeil. La diminution de
sécrétion de mélatonine par l'épiphyse, rend compte
au moins en partie d'une désorganisation des rythmes circadiens chez les
individus âgés.
- La réduction de la sensibilité des
récepteurs de la soif (osmorécepteurs) et les modifications du
métabolisme de l'arginine vasopressine (AVP) rendent compte au moins en
partie de la diminution de la sensation de la soif chez les personnes
âgées.
L'ensemble de ces modifications concourt à majorer la
vulnérabilité cérébrale des personnes
âgées à l'égard des agressions, et notamment le
risque de syndrome confusionnel.
L'augmentation des temps de conduction des nerfs
périphériques est à l'origine d'une diminution de la
sensibilité proprioceptive (hypopallesthésie) qui favorise
l'instabilité posturale. Le vieillissement du système nerveux
autonome se caractérise par une hyperactivité sympathique
(augmentation des taux plasmatiques des catécholamines) et par une
réduction de la réponse aux stimulations en raison d'une
diminution de sensibilité des récepteurs aux
catécholamines (CNEG 2000).
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