2- Les effets
physiologiques, psychosomatiques et psychomoteurs du vieillissement
Le vieillissement s'accompagne d'une diminution des
capacités fonctionnelles de l'organisme. D'une façon
générale, cette altération se manifeste le plus dans les
situations qui mettent en jeu les réserves fonctionnelles (effort,
stress, maladies aiguës). Cette diminution des réserves
fonctionnelles induit une réduction de la capacité de l'organisme
à s'adapter aux situations d'agression. De même, plusieurs
systèmes de régulation de paramètres physiologiques
s'avèrent moins efficaces chez le sujet âgé. Il faut
souligner que cette réduction fonctionnelle liée au
vieillissement est très variable d'un organe à l'autre
(vieillissement différentiel inter-organe). De plus, à âge
égal, l'altération d'une fonction donnée varie fortement
d'un individu âgé à l'autre (vieillissement
interindividuel) (Aquino 2007). La population âgée est ainsi
caractérisée par une grande
hétérogénéité. En effet, les
conséquences du vieillissement peuvent être très
importantes chez certains sujets âgés et être minimes voire
absentes chez d'autres individus du même âge.
En plus, le déclin des capacités physiques
contribue à l'apparition d'un état dépressif au cours de
l'avancée en âge (vieillissement). Or, l'activité physique
par son action sur l'aptitude physique et par le bien-être physique
qu'elle entraîne pourrait favoriser un état de bien-être
psychologique et réduire les symptômes dépressifs chez le
sujet âgé. Les études concernent cependant des sujets
âgés présentant des formes mineures de dépression et
les études portant sur des formes plus graves de dépression
manquent pour mieux appréhender les effets de l'activité
physique. En outre, les mécanismes neurologiques, biochimiques, sociaux
ou psychologiques qui sous-tendent la relation entre dépression et
activité physique chez le sujet âgé sont encore mal connus.
Certains auteurs suggèrent que l'activité physique pourrait
exercer un effet antidépresseur ou s'opposer au stress via la production
de béta-endorphines plasmatiques ou d'opioïdes centraux, expliquant
la sensation de bien-être après l'activité (Ehrlé
2008).
2.1- Le vieillissement du
système cardiovasculaire
Ce système est important puisqu'il permet de maintenir
un débit sanguin adapté aux besoins des tissus et des organes.
Son vieillissement physiologique, génétiquement programmé,
se fait de façon lente et progressive. Cependant, il est important de
noter qu'il est inégal selon les individus ; les habitudes de vie de
chacun, notamment pour ce qui est de la pratique d'activités physiques
au cours de l'existence, jouant un rôle non négligeable dans le
vieillissement de ce système (Bates et coll. 1987). En effet, en
vieillissant, le système cardiovasculaire subit des modifications
structurales et fonctionnelles qui altèrent la capacité d'effort
(Bounhoure 1999). Les paramètres cardiovasculaires au repos se modifient
peu avec l'âge chez un individu en bonne santé, ils restent
suffisants pour assurer un débit sanguin adéquat. C'est à
l'effort que les effets du vieillissement sur la fonction cardio-circulatoire
sont manifestes. En effet, le vieillissement de notre système
cardiovasculaire se caractérise par :
- Une accumulation et une rigidifiassions du collagène
artériel, rendant les artères de grosse taille moins
dispensables, et par conséquent une augmentation de la post-charge
ventriculaire (Guinchard-Kunstler et coll. 2006).
- Une altération de l'élastine et du
collagène au niveau cardiaque, aboutissant à une diminution du
remplissage ventriculaire. Cependant, le débit cardiaque reste
adapté aux besoins de base et lors d'exercices d'intensité
sous-maximale (Hérisson et coll. 2007).
- Avec l'âge, le coeur augmente de poids et la paroi
ventriculaire s'épaissit, notamment au niveau du septum. Le nombre de
myocytes s'amenuise, mais leur taille augmente. La matrice collagène se
développe et se modifie, induisant une fibrose pariétale et une
hypertrophie concentrique. La chambre ventriculaire se rigidifie en raison de
la diminution du nombre et du pouvoir contractile des myocytes d'une part, de
la fibrose pariétale d'autre part. Le myocytes s'appauvrit en
matériel cytoplasmique. Cette involution entraîne des
altérations de la contraction et de la relaxation de la fibre
myocardique. De plus, des dépôts amyloïdes ou des
calcifications infiltrent la paroi et des altérations myofibrillaires
touchant aussi bien l'actine que la myosine apparaissent avec l'âge.
- Une diminution de la consommation maximale d'oxygène
() (Hérisson et coll. 2007) de plus de 10% par décennie
dès l'âge de 20 ans chez les sédentaires contre une
diminution seulement de 5% chez les individus actifs. Ceci prouvant que cette
diminution est très dépendante du niveau d'activité
physique et bien entendu, plus la diminue, moins l'individu est capable de développer des efforts
importants.
- Une altération de la fonction diastolique cardiaque
et par une baisse du débit cardiaque maximal due à une diminution
de la fréquence cardiaque maximale et à une baisse de la
compliance artérielle (la fonction systolique n'est que peu
altérée par l'avancée en âge) contribue à la
dégradation de l'aptitude cardio-circulatoire observée chez le
sujet âgé sédentaire (Thomas et coll. 2006). Si
l'entraînement s'accompagne d'une baisse de la fréquence cardiaque
de repos et à l'exercice sous-maximal, il n'en demeure pas moins que la
diminution de la fréquence cardiaque maximale demeure chez le sujet
âgé entraîné le principal facteur limitant de
l'aptitude physique cardio-circulatoire avec l'âge (Swynghedaw et coll.
2006).
- La diminution de la capacité d'effort et de la FC
max, l'augmentation de la pression systolique et de l'épaisseur de la
paroi ventriculaire, et l'altération du métabolisme du glucose et
des lipides sont les faits les plus marquants de la sénescence du
système cardiovasculaire (Swynghedaw 1999).
Donc, au repos, la fonction cardiaque des personnes
âgées reste adéquate, sauf en cas de pathologie
associée. C'est à l'effort et au stress que les effets du
vieillissement sur le système cardio-circulatoire sont manifestes.
Toutes ces modifications dues au vieillissement cardiovasculaire vont entrainer
chez le sujet âgé des modifications non négligeables de
l'adaptation à l'exercice.
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