4-2. Approches écobiologique et cyndinique
C'est ici qu'il convient d'évoquer la notion de risque
sanitaire qui désigne « la probabilité d'un
évènement sanitaire défavorable ou un facteur qui augmente
cette probabilité » (OMS 2002). Wackermann (2004 : 321)
distingue l'évènement sanitaire défavorable du facteur qui
augmente cette probabilité, le premier étant une affection et le
deuxième un élément jouant un rôle dans
l'évolution ou le déclenchement d'une maladie. C'est dans cette
optique que Ozer, Bodart et Tychon (1990) dans leur étude citée
plus-haut, affirment que, pour ce qui est de la santé humaine, la
pollution de l'air par une importante concentration en particules solides
promeut les infections respiratoires, les maladies cardiovasculaires et bien
d'autres troubles. Ils disitnguent les particules en suspension totale (PST)
des particules respirables (PM10) et montrent qu'une augmentation de 7,66% des
maladies respiratoires et de 4,92% de la mortalité totale durant le
passage des poussières désertiques originaires de Mongolie, ont
été mises en évidence par autres auteurs tels que Boudel
et al. (1994) qui reproduisent un tableau succinct de la liste
détaillée des effets des différents niveaux de
concentration en PM10, établi aux Etats-Unis.
Dans le cadre du projet de surveillance de la qualité
de l'air dans les pays développés, une centrale électrique
dotée de deux stations météorologiques, a
été construite dans le bassin atmosphérique d'El Jadida au
Maroc. Les deux stations météorologiques avaient pour mission
d'évaluer et de mesurer les SO2 et MOx, le total des
particules en suspension (PST) et PM10. Le système fonctionne
depuis une dizaine d'année
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et affiche un bilan très satisfaisant, en termes de
fiabilité. En plus, il a été établi que les
poussières dont le niveau de concentration peut être
occasionnellement élevé certains jours sont naturellement
apportées par le vent.
L'influence des aérosols sur les pathologies humaines,
a aussi été relevée par Harant et Delage (1984). Les
aérosols désignent l'ensemble des particules très fines,
microscopiques, solides ou liquides, en suspension dans un gaz ou un
mélange de gaz. Ces particules peuvent contenir des microorganismes
pathogènes tels que les bactéries à l'état de
spores ou des champignons microscopiques. Ces auteurs affirment que les dangers
les plus évidents sont représentés d'une part par les gaz
toxiques, d'autre part, par les gouttelettes de Pflügge qui sont des
particules microscopiques de salives et de sécrétions
rhinopharyngées saturées de microbes s'échappant lors
d'une simple conversation, au courant de la toux et qui peuvent dépasser
le chiffre d'un million lors d'un seul éternuement. Ce
phénomène est surtout observable aux voisinages immédiats
des personnes malades ou des porteurs sains. Les plus fines de ces gouttelettes
resteront en suspension dans l'air pendant plusieurs jours, les autres agents
pathogènes suffisamment résistants, seront remis en suspension
dans l'air à l'occasion d'un balayage.
Le vent quant à lui, bénéfique quand il
chasse les brouillards chimiques ou dilue rapidement le dioxyde de carbone,
peut devenir parfois très dangereux. En effet, quelques bactéries
et surtout des spores de champignons, peuvent être
entraînées à des centaines de kilomètres en
conservant parfois leur vitalité. Le vent de sable sont ici
soupçonnés de favoriser les infections, notamment les
épidémies de méningite célébro-spinale dans
le Sahel chez des sujets jusqu'à lors porteur saints. Pour sa part,
Derruaux (2005) dans une optique écologique considère d'abord
l'homme comme un animal dont l'organisme est plus ou moins adapté au
milieu. Ensuite, l'approche écologique considère l'homme comme un
élément de l'équilibre biologique de tous les êtres
vivants dont certains sont ces concurrents sinon ses ennemis, notamment les
microbes. Un autre point de vue plus global qui tient compte du social et du
culturel, est celui de l'épidémiologie.
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