1.3.1.2. Des conséquences variées
En diffusant et absorbant la lumière ou en modifiant le
pouvoir réfléchissant des nuages, les aérosols exercent
plusieurs effets sur le climat : direct, semi-direct et indirect. L'effet
direct n'est autre que l'effet parasol évoqué plus haut. Il
réside dans la diffusion, éventuellement accompagnée
d'absorption, du rayonnement solaire par les particules. La diffusion est
l'effet majeur aux longueurs d'ondes solaires, en particulier dans le cas
d'aérosols de pollution ; elle est généralement
négligeable dans l'infrarouge thermique. Il s'agit d'un effet
refroidissant, sauf dans le cas d'aérosols absorbants au-dessus d'une
surface très réfléchissante. Comme les aérosols
peuvent également absorber de façon plus ou moins importante le
rayonnement solaire, ils modifient les profils de température et, par
conséquent, ont un impact sur les conditions de formation des nuages,
entraînant leur disparition ou modifiant leur extension
géographique. C'est ce qu'on appelle l'effet semi-direct.
L'effet radiatif indirect des aérosols résulte
quant à lui des interactions entre aérosols et nuages, qui ont
eux mêmes un impact fort sur le bilan énergétique de la
Terre. Ainsi les aérosols peuvent servir de noyaux de condensation lors
de la formation des nuages, de sorte qu'à contenu en eau fixé, un
nuage issu d'une masse d'air pollué contient un nombre de gouttelettes
supérieur à un nuage moins pollué. Bien que les
gouttelettes soient plus petites, un tel nuage sera plus
réfléchissant que celui issu d'une masse d'air sans
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aérosols. C'est le premier effet indirect,
refroidissant. Dans un second temps, puisque les gouttelettes sont plus
petites, elles n'atteindront pas la taille critique au-delà de laquelle
apparaît la précipitation et la durée de vie moyenne du
nuage sera augmentée. La couverture nuageuse moyenne sur la Terre sera
donc plus importante. Enfin, en réchauffant l'atmosphère à
des niveaux où se forment généralement des nuages, les
aérosols peuvent conduire à leur évaporation. L'ensemble
de ces processus constitue le deuxième effet indirect des
aérosols sur le climat, qui peut être refroidissant ou
réchauffant, notamment selon l'altitude du nuage. Dans le cas des zones
sahéliennes, ces aérosols dont la présence est de plus en
plus importante, sont liés à l'activité
morphogénétique du vent.
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