1.3. Régime hydrologique et crues du Rhône
1.3.1. Le régime hydrologique du Rhône...
Après le confluent du Gardon, le Rhône devient le
fleuve français au débit le plus puissant (deuxième
derrière le Nil au niveau du bassin méditerranéen). Son
débit annuel de 1700 m3 en moyenne permet au concessionnaire
du fleuve (la CNR) de mettre en oeuvre de nombreux aménagements, tels
que des barrages hydroélectriques ou des zones portuaires. Cependant le
fleuve connaît un étiage relativement marqué (figure 5)
où le débit du mois d'août est inférieur au
débit annuel d'environ 37%. Pour élément de comparaison,
le Rhône à Viviers (07) connaît un étiage
inférieur de 29% au débit annuel (1490 m3/s).
Figure 5 : les écoulements mensuels du
Rhône à Beaucaire (1920-2005). D'après
BanqueHydro/CNR, 2011. (Y.Visserot, 2011)
Le bassin versant du Rhône étant soumis aux
influences des climats océaniques et méditerranéens, le
régime du fleuve s'en trouve marqué, notamment pendant les
périodes de hautes eaux. Les influences océaniques se font
principalement sentir pendant la saison froide et l'influence
méditerranéenne en automne (Pardé, 1919). La fonte des
neiges dans les massifs alpins et jurassiens ont également un rôle
dans la variabilité du régime hydrologique (de mars à juin
principalement) (Méjean, 2007).
1.3.2. ...et ses crues.
Les crues du Rhône aval découlent naturellement
de son régime hydrologique particulier. Les travaux
réalisés dans le cadre de l'EGR et les publications de
M.Pardé fournissent une quantité de détails sur le
régime du fleuve et de l'origine de ses crues. Quatre types de crues ont
été mis en avant :
- Les crues océaniques : elles
ont lieu généralement entre octobre et mars. Elles sont dues aux
flots du Rhône supérieur, de la Saône et de l'Isère
(bien qu'ayant une influence moindre). Des précipitations soutenues et
régulières sont à l'origine de la montée des eaux,
mais l'onde de crue arrive à Beaucaire affaiblie. La montée des
eaux est donc lente, et la décrue est assez rapide.
- Les crues cévenoles : elles ont
lieu dans une période comprise entre septembre et octobre. Les affluents
majoritairement responsables sont ceux qui prennent leurs origines aux abords
du Massif Central en rive droite. L'Ardèche, l'Eyrieux, la Cèze
et le Gard sont tous soumis aux épisodes cévenols, qui se
caractérisent par des évènements pluvieux intenses sur des
bassins versants compacts et imperméables. Les crues du bas-Rhône
sont donc plus rapides que les précédentes et plus violentes. La
Durance peut parfois avoir de l'influence dans ce type de crues.
- Les crues méditerranéennes :
l'occurrence de ces crues est plus tardive que les crues
cévenoles (octobre - novembre) et l'extension spatiale est
supérieure. Les pluies méditerranéennes peuvent concerner
les Alpes, le couloir rhodanien ou encore les Cévennes. Cependant, trois
affluents ont un rôle particulier dans ces crues : l'Ouvèze,
l'Aygues et la Durance. Cette dernière est celle qui a le plus
d'influence sur le maximum à Beaucaire. Ce type de crue est relativement
rapide, bien que plus lent que l'espèce de crue
précédemment citée.
- Les crues
généralisées : ces crues sont la
résultante de la succession d'évènements océaniques
et méditerranéens ou parfois par la simultanéité
des différents types crues. Pour qu'une crue générale du
Rhône se produise, le bassin doit déjà avoir reçu
une grande quantité d'eau. De telles crues affectent l'ensemble du
bassin du Rhône.
La plupart des crues du Rhône aval ont lieu entre
septembre et décembre (voir figure 6)
Figure 6 : La répartition (en %) sur
différentes périodes de l'année des arrêtés
CATNAT "inondations" dans le Gard et les Bouches du Rhône (de 1982
à 2011). Source: Base GASPAR/MEDDTL 2011. (Y.Visserot, 2011)
Les pluies cévenoles et méditerranéennes
sont donc prépondérantes dans la formation des crues du
Rhône inférieur. Ceci est confirmé par la
répartition des arrêtés CATNAT
« inondations » par communes sur l'ensemble des
départements au contact du fleuve Rhône (figure 7 en page
suivante). Cet ensemble cartographique nous montre que les périodes de
crues entre le Rhône aval et le Rhône supérieur ne sont pas
forcément concomitantes. En effet, le Rhône à l'amont de
Valence connaît la plupart ses crues entre janvier et août.
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