1.2.2. Les différents lits du Rhône.
Dans le Grand Delta du Rhône, les premières
digues ont vu le jour au moyen-âge, et les constructions les plus
importantes ont eu lieu au XIXe siècle, en réponse aux terribles
inondations de cette période (suite aux inondations de 1840
principalement). Le lit mineur est donc connu et
« fixé » par les ouvrages de protections.
Cependant, comment connaître le lit moyen et le lit
majeur d'un fleuve qui ne s'écoule pas librement ?
La crue de 1856 étant l'évènement connu
le plus important, elle sert de référence aujourd'hui, notamment
dans le cadre des PPRi : on considère la limite de cette crue comme
le lit majeur. Cependant, cet évènement a été
fortement influencé par les ouvrages de l'époque et par les
ruptures de digues (la brèche de Barralier sur la digue de la
Montagnette à Tarascon par exemple). Un tel évènement a
peu de chance de se reproduire aujourd'hui, la crue de 2003 (même si le
débit du Rhône a été estimé moins important
que celui de l'époque, il s'agit d'un évènement majeur) en
est le parfait exemple. Les ouvrages ont été renforcé (ou
vont l'être dans le cadre du plan Rhône), donc des endroits
fragiles ne le seront plus, et d'autres zones de faiblesses feront leurs
apparitions. Il est peu probable que pour un évènement identique
à celui de 1856 la cinétique de crue soit semblable. Cependant
les règles en termes d'occupation des sols sont basées sur cette
limite, elle n'est donc pas encore considérée comme
obsolète.
Le lit moyen du Rhône n'est pas connu dans son
état naturel. Il est logique de considérer la partie de terre
située entre les digues et le cours d'eau (« les
Ségonnaux ») comme tel.
1.2.3. Le lit majeur de la Durance
La Durance se jette dans le Rhône en amont de la zone
étudiée, au Sud d'Avignon. Outre l'importance que cette
rivière peut avoir dans les apports liquides lors des crues du
Rhône, on peut également souligner que son lit majeur exceptionnel
s'étend jusque dans la plaine Sud de Tarascon, au pied de la Montagnette
(voir figure 4). Une crue du Rhône importante associée à
une crue de la Durance de la même importance pourrait donc
s'avérer très dommageable pour la commune de Tarascon. Cependant,
un tel évènement à peu de chance de se produire car la
Durance est elle aussi endiguée dans sa partie basse, notamment entre
Cavaillon (84) et Avignon (84). La probabilité que tous les
paramètres nécessaires se réalise pour que le Durance
inonde les plaines de Tarascon est infime, mais non nulle.
Figure 4 : L'extension maximale du lit majeur de
la Durance (méthode hydro-géomorphologique).
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