3.4.2. Modélisation d'un scénario
exceptionnel
Dans le cadre de ses études sur la basse plaine
gardoise, le SYMADREM a modélisé de nombreux scénarios en
variant les paramètres de la cinétique de crue (type 2003, type
1856, ou Q1000) et l'emplacement des brèches. Cette méthode leur
a permis de cibler les points faibles et ainsi de pouvoir hiérarchiser
les portions du linéaire de digue à renforcer. Sur la base de ces
données, nous avons choisi d'appliquer le FRP en fonction d'une
brèche qui serait catastrophique pour une commune. Nous avons donc
choisi une rupture de digue au droit du PK 266,80 à Beaucaire. Les
paramètres retenus par le SYMADREM pour la modélisation
hydraulique sont les suivants : l'extension maximale de la brèche
serait de 50 mètres en 0,1 heures (soit six minutes) et une fosse de
cinq mètres se creuserait en une heure. La rupture de l'ouvrage
impacterait directement le centre ville de la commune (photo 3 et figure
41).
Figure 41 : Localisation de la portion de digue
concernée par la modélisation
Photo 3 : La digue
maçonnée de Beaucaire (en aval du PK 267)
Les PCS mettant rarement en scène des scénarios
exceptionnels, nous choisirons un scénario hydraulique de type Q1000
(14 160 m3/sec). La méthodologie sera la même que
précédemment, la principale différence résidant
dans le fait que nous appliquerons le score de 1 sur l'aspect PCS. Aujourd'hui,
ces communes sont toutes équipées du document, et malgré
les améliorations nécessaires, elles participent
régulièrement à des exercices et sont fréquemment
soumises à des crues mineures et moyennes.
Afin de visualiser l'ampleur de la crue nous établirons
les mêmes cartes que précédemment (hauteurs d'eau, vitesse
et temps d'arrivée de l'onde) (figure 42, 43 et 44).
Figure 42 : Hauteurs d'eau
modélisées pour la Q1000 (brèche au PK 266,80)
Figure 43 : Vitesse du courant pour une
brèche au PK 266,80 (scénario Q1000)
Ces cartes montrent clairement l'impact des vitesses du
courant dans la zone urbaine de Beaucaire et les hauteurs d'eau sont
relativement importantes en ce même lieu. Nous pouvons tout de même
remarquer que les hauteurs d'eau les plus fortes se situent au centre de la
plaine (zone peu habitée), de manière semblable à la crue
de décembre 2003.
Figure 44 : Temps d'arrivée de l'onde pour
une brèche au PK 266,80 (Q1000)
Comme pour le calage sur la crue de 2003, le temps
d'arrivée de l'onde est important uniquement au niveau de la
brèche. Saint-Gilles et Fourques seront inondées 24 à 56
heures après Beaucaire pour un tel scénario. Ce type
d'évènement, pour ces deux collectivités, n'aurait pas
d'autre impact qu'économique, puisqu'elles disposeraient de plus d'un
jour pour anticiper l'ampleur de la crue et adopter les mesures à mettre
en oeuvre pour sauvegarder la population. Les résultats de la
modélisation confirment l'importance des enjeux humains dans les centres
urbains, notamment Beaucaire - pour ce scénario - (figure 44 et 45). Il
est intéressant de souligner que les communes de Bellegarde et de
Saint-Gilles sont fortement impactées par ce scénario. La forte
densité de ces deux villes fait croître considérablement le
risque, car l'aléa est relativement faible (sauf les hauteurs d'eau).
L'application de cet outil sur d'autres scénarios (37
scénarios proposés par le SYMADREM, pour huit brèches
différentes), notamment en faisant varier la localisation des
brèches, permettrait de souligner les zones fragiles. Par exemple, quel
serait l'impact d'une brèche au droit du centre urbain de
Fourques ?
Figure 45 : Nombre de blessés
estimé pour le scénario choisi
Figure 46 : Nombre de morts estimé pour le
scénario choisi
|