3.1.1.
Difficultés rencontrées et pistes d'améliorations
Pour constituer cette base de données, les principales
difficultés ont été rencontrées dans l'obtention
d'information sur les PCS. Aucune de ces municipalités ne met à
disposition ce document sur son site Internet, et se le procurer en mairie
n'est pas plus facile. Le DICRIM faisant office de moyen de prévention,
les responsables considèrent le PCS comme un document d'organisation
interne. Cependant, les personnes en charge de la gestion des risques qui ont
été contactées pour fournir des informations dans le cadre
de cette étude sont apparues concernées par les
problématiques liées aux risques majeurs. Le manque de moyen au
niveau communal, voire de préoccupation par les responsables locaux
(maires et élus) est une piste envisageable pour expliquer ces
difficultés. Ces villes qui vivent principalement grâce au
tourisme (villages médiévaux, ports de plaisance,...) ne
disposent peut être pas d'un budget suffisant pour mettre en avant la
gestion des risques. Dans le cas de la ville de Beaucaire, cela devient une
affirmation. Obtenir des renseignements auprès de la mairie n'a pas
été une chose aisée. Bien que la commune soit directement
concernée par les crues du Rhône, et par les ruptures de digues
(centre ville endigué au bord du fleuve), il aura fallu contacter pas
moins de quatre services avant de trouver une personne ayant connaissance du
document. Le gestionnaire des risques de la commune est d'ailleurs pleinement
conscient de ces dysfonctionnements, lui-même étant
rattaché au service des festivités... De plus, même si le
DICRIM n'est pas forcément mis en avant sur les sites officiels des
communes, il est présent. Dans le cas de Beaucaire il est tout
simplement absent du site web. Il y a donc bien un manque d'implication au
niveau communal. Cet état de fait ne remet pas en cause le responsable
des risques, qui ne dispose pas réellement des moyens nécessaires
pour améliorer la gestion de crises et les moyens de préventions.
Cependant, la culture ancestrale du fleuve, les crues fréquentes et
exercices annuels, les évènements majeurs récents (1993,
1994, 2002 par deux fois et 2003) et la transversalité importante avec
le SYMADREM en période de crues (même mineures) font que ces
communes ne se retrouvent pas démunies en cas de crises.
Ensuite, dans un cas plus général, une des
difficultés pour appliquer l'outil FRP réside dans le besoin de
données hydrauliques. Les communes n'ont pas forcément
connaissance et/ou conscience de l'ensemble des données disponibles sur
leur territoire ou des bureaux d'études qui les ont faites. Ici, le fait
que le SYMADREM soit le gestionnaire unique facilite la tâche. De telles
études seront, a priori, menées sur l'ensemble du
territoire de compétence de l'organisme dans le cadre de la
requalification et de la réparation/création des digues du Grand
Delta du Rhône. De plus, quand ces données sont disponibles dans
les communes, elles sont rarement stockées sous formes de couches SIG
(l'application de l'outil reste donc possible, mais nécessite un travail
de vectorisation souvent long et fastidieux). Les vitesses de l'eau sont
souvent indisponibles, tout comme la modélisation de scénarios
exceptionnels ou de ruptures d'ouvrages.
Concernant les pistes d'améliorations de l'outil FRP,
elles peuvent se faire sur plusieurs points :
- Un recensement et un géoréférencement -
par quartier ou zone d'application de l'outil - des personnes
âgées et gravement malades permettraient de limiter ces
imprécisions. De plus, dans le cas de la modélisation sur la
basse plaine Gardoise aucune donnée n'était disponible concernant
les personnes gravement malades (une étude plus longue aurait être
permis d'entrer en contact avec les Caisses Primaires d'Assurance Maladie, qui
à ce jour n'ont toujours pas répondu aux sollicitations de
l'étude).
- La même remarque peut être faite pour le
recensement à l'intérieur des bâtiments. Concernant les
bâtiments industriels et commerciaux, on pourrait se baser sur une
méthodologie qui permet d'estimer le nombre de personnes
présentes dans une zone commerciale en fonction de l'heure ou sur
l'emploi du temps des usines et industries.
- Pour une étude plus longue ou une zone plus petite,
mieux définir le bâti au moyen d'une enquête de terrain
(mettre en avant les écoles, les hôpitaux,...)
- Choisir les sous-secteurs de l'étude de façon
stratégique, comme le carroyage pompier.
- Appliquer la méthodologie FIMFRAME pour noter les
PCS, afin d'affiner les scores.
L'ensemble de ces points d'amélioration peut être
appliqué assez facilement, sous réserve de plus de temps pour
mener l'étude. Si les municipalités appliquent elles-mêmes
l'outil, ces informations seraient disponibles rapidement et leurs
permettraient d'affiner les résultats à l'échelle
communale.
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