L'optimisation des PCS (plan communal de sauvegarde) et de la gestion du risque « inondation » au moyen d'outils SIG (système d'information géographique) dans le grand delta du Rhône.( Télécharger le fichier original )par Yann VISSEROT Université Montpellier 3 Paul Valéry - Master gestion des catastrophes et des risques naturels 2011 |
3.3.2. Constitution de la base de données pour le territoire choisiAfin de pouvoir appliquer l'outil FRP, il faut commencer par constituer la base de données pour chaque variable. Les données hydrauliques nécessaires (hauteurs d'eau, vitesse du courant et temps d'arrivée de l'onde) ont été fournies par le SYMADREM. Ce sont les données qui servent aux programmes de sécurisation des digues et d'amélioration du ressuyage des plaines. Les données sur l'occupation du sol sont issues de la base Corine Land Cover 2006. Ce sont les données de référence européenne, mises à disposition en France par le MEDDTL15(*). L'unité cartographique minimale est de 25 hectares. Pour la zone concernée, l'occupation du sol est quasi agricole, à part les quatre centres urbains (figure 33). La nature du secteur (qualité du bâti) est défini selon la couche « bâtiment » de la BDTR de l'IGN. Cependant, la définition de la qualité des bâtis n'est pas complète. Par exemple, les écoles ou les campings ne sont pas mis en valeur. Cependant cette base de données peut s'avérer suffisante : elle distingue les catégories de bâtis « Industriels », « Commerciaux », « Agricoles » (serres et silos) de la catégorie « Autres » qui concerne, notamment, l'ensemble des habitations. La hauteur est également renseignée. Le nombre d'étages sera déduit de la hauteur : d'après les renseignements de l'IGN et les observations de terrain, on considérera les bâtis de trois mètres de haut comme des maisons de plain-pied, puis on ajoutera trois mètres par étage. Cette estimation sera considéré comme satisfaisante. L'estimation des PCS s'est faite par enquête téléphonique auprès des quatre communes concernées. En effet aucune de ces quatre municipalités ne met son PCS en consultation sur le site Internet communal (seul le DICRIM est disponible, car considéré comme document de prévention à destination de la population). Figure 33 : L'occupation du sol sur la plaine de Beaucaire à Fourques Le PCS est plutôt considéré comme un document interne aux services. Le score de 2 sera attribué à l'ensemble des communes pour le calage sur les évènements de 2003 : ce territoire est depuis toujours soumis aux crues du Rhône, elles se sont donc toujours plus ou moins organisées pour y faire face. Mais la loi de modernisation de la sécurité civile datant que de 2004, il est fort possible que les documents de l'époque n'étaient pas aussi organisés que ceux d'aujourd'hui. Depuis la mise en place des PCS, ce score peut être ramené à 1. Toutes ces communes disposent d'un PCS. Il faut tout de même souligner plusieurs points : - La commune de Bellegarde a fusionné son PCS avec le DICRIM. Mais elle participe aux exercices annuels de mise en situation et de test du PCS. D'après le responsable, il faut encore l'améliorer, mais pas nécessairement sur l'aspect inondation. - La commune de Fourques dispose d'une RCSV de 600 bénévoles, pour une population de 2880 habitants (INSEE, 2007). L'implication de la population dans la gestion du risque est donc très forte. - Les PCS ne sont pas tous réalisés en interne : la commune de Saint-Gilles a fait appel à Predict Service (filiale de Météo France) et la commune de Beaucaire fait actuellement une offre de marché pour mettre jour le PCS et le DICRIM. - Toutes ces communes ont associé leur PCS au PGOPC du SYMADREM. - Les exercices sont quasi-annuels, et les municipalités ont également pu tester leur système d'organisation en situation réelle (notamment lors de la crue du Rhône de 2010). Ce document est donc en constante amélioration dans ces communes. Ensuite, les données concernant la population ont été principalement fournies par l'INSEE. Cet organisme d'état fournit sur son site une estimation, plutôt convaincante, du nombre d'habitants par kilomètres carrés16(*). Même s'il peut y avoir quelques imprécisions, c'est la seule source de données à une échelle supra-communale qui peut être considérée comme fiable. C'est le carroyage INSEE qui sera la base de l'ensemble des secteurs nécessaires pour réaliser le FRP (figure 34). Figure 34 : Nombre d'habitants par secteur de la zone d'étude Pour garder plus de précisions dans l'application de l'outil, le nombre d'habitants des parties du carroyage qui ont été rognées par la limite de la zone d'étude a été ramené proportionnellement à l'aire du secteur. Les données concernant l'âge des résidents sont également fournies par l'INSEE. Ces données sont à l'échelle communale et non géoréférencées. Il en est de même pour les données concernant le handicap, qui proviennent de différentes sources (CAF, MSA, INSEE). L'ensemble de ces données a été synthétisé puis attaché à chaque point représentant un bâtiment (en fonction de sa commune) (tableau 8). Tableau 8 : Caractéristiques de la population sur la basse plaine Gardoise. Source concernant le handicap : MSA, CAF, INSEE 2008 ; source concernant la population : INSEE 2007. (Y.Visserot, 2011)
Le nombre d'handicapés est assimilé au nombre d'allocataires de l'Allocation Adultes Handicapés (AAH). Les données sur les maladies lourdes (qui nécessitent des dialyses ou qui affaiblissent considérablement les personnes) ne sont pas renseignées facilement, notamment à l'échelle communale ou infra-communale (dans le cas d'un diagnostic de risques dans un quartier par exemple). Enfin, l'ensemble de ces données (des données hydrauliques à celles concernant la population) a été rattaché à un semis de points géolocalisés représentant chaque bâtiment (issu de la BDTR de l'IGN) afin de pouvoir effectuer les calculs par secteur. Une carte du nombre moyen de personnes par bâtiment peut donc être établie pour l'ensemble de la zone d'étude (figure 35 en page suivante). La division du nombre de résidents par le nombre de bâti a été arrondie à une décimale afin de maintenir de la précision dans les calculs. Cependant, si cet outil est appliqué sur un territoire plus fin - où un recensement plus précis peut être réalisé - il serait même possible d'effectuer un comptage des personnes présentes dans les bâtiments industriels (ou une estimation de la fréquentation d'un bâtiment commercial) afin de limiter les erreurs. Il faut tout de même souligner le fait que le FRP n'est pas une solution individuelle mais bien une estimation spatiale sur un territoire donné. Figure 35 : Le nombre moyen d'habitants par bâtiment (à 0,1 près) * 15. http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/index.php?id=88 * 16. http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/donnees-detaillees/duicq/accueil.asp?page=donnees_carroyees.htm |
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