2.3.2. Résultats
En utilisant le MNT de l'IGN comme vu
précédemment (cartographie 2D), on peut faire une interpolation
linéaire d'un niveau d'eau. Il faudra alors raisonner en hauteurs NGF et
non en débit. Le rapprochement pourra être fait avec la courbe de
tarage (relation hauteur-débit) du Rhône à Beaucaire ou par
l'interface du SPC sur la station désirée (annexe 7).Ces
modèles linéaires ne sont pas des modèles hydrauliques (il
n'y a pas de calcul de la vitesse de l'eau, l'influence des remblais n'est pas
prise en compte,...) mais permet d'avoir une estimation des hauteurs d'eau. Par
exemple, si le Rhône est à neuf mètres NGF, on dessine un
polygone sur la zone choisie qui représentera le niveau d'eau à
cette altitude, du fleuve jusqu'aux digues (ou versants dans le cas des
plaines). L'exploitation du MNT permettra d'en déduire les hauteurs
d'eau dans ce périmètre (sans rupture de digues,
généralement peu probable quand la crue est inférieure
à la centennale). L'utilisation d'un modèle linéaire est
relativement simple dans le cas du fleuve, car l'endiguement est précis.
Mais pour appliquer ce modèle dans les plaines (inondations dues au
Vigueirat, par exemple), définir la limite du champ d'expansion est
beaucoup plus difficile (les limites géomorphologiques peuvent
être considérées comme une solution). Les
modélisations existantes - à partir de 10 500
m3/sec - permettent de vérifier la marge d'erreur des
modélisations linéaires (figure 30).
Figure 30: Comparaison entre la modélisation
linéaire avec une modélisation hydraulique (scénario type
2003: hauteur NGF de la crue: 10,5 m). A gauche: modélisation
hydraulique ; à droite: modélisation linéaire.
La comparaison entre les deux modélisations montre
qu'une modélisation linéaire pour un scénario simple (sans
rupture de digue ni surverse) est plutôt satisfaisante. Des
scénarios sur la base de ce travail peuvent être établis
pour l'ensemble des zones inondables par le Rhône, ici les
Ségonnaux de Tarascon, et les différents canaux. Pour
« compenser » le manque de scénarios hydrauliques
pour des débits inférieurs à 10 500
m3/sec, ces cartes peuvent être établies sur un pas de
50 centimètres ou un mètre NGF afin de couvrir un maximum de
débits possibles. Il est donc envisageable, sur la base des relations
hauteurs/débits, d'établir des cartes par tranches de
débits, tous les 500 ou 1000 m3/sec par exemple. Pour la zone
choisie, l'alerte est renforcée à partir de 7630
m3/sec (approximativement la crue quinquennale), les cartes
établies par cette technique ont donc un intérêt à
partir de ce débit, jusqu'à 10 500 m3/sec
(modélisations déjà existantes). Ce type de carte peut
aussi permettre d'anticiper le déroulement d'une crue jusqu'à son
maximum et ainsi jauger les hauteurs d'eau éventuelles pour des
états intermédiaires (figure 31).
Figure 31: Modélisation linéaire du
Rhône pour différents débits
Cet ensemble de modélisation linéaire, avec les
approximations qu'elles comportent, est un bon outil d'aide à la
décision et permet d'imaginer, donc d'anticiper, l'impact d'une crue.
Cependant, il est nécessaire de souligner qu'elles s'appliquent
relativement bien ici, mais dans le cas d'une topographie plus complexe,
notamment avec d'importantes cuvettes ou remblais au bord du cours d'eau, ces
modélisations seraient bien plus imprécises.
|