L'insécurité des travailleurs humanitaires dans les zones de conflits armés( Télécharger le fichier original )par Nabi Youla DOUMBIA Institut des relation internationales et stratégiques - Master les métiers de l'humanitaire 2009 |
3. L'humanitaire d'État un compagnon gênantLes résolutions kouchnériennes de 88 et 90 ont donné une place considérable aux O.N.G. mais en même temps ont permis d'ouvrir une boite de pandore. L'humanitaire d'État qu'elles ont institué et qui désormais partage le théâtre des opérations de secours avec les O.N.G. a brouillé les pistes. Des programmes identiques sont mis en oeuvre par les États et les O.N.G. souvent en étroite collaboration. Comment s'étonner dès lors que les humanitaires soient soupçonnés de servir les intérêts des États dont ils possèdent la citoyenneté. Les États et Kouchner ne sont pas les seuls responsables de la situation. En acceptant les fonds publics nationaux ou internationaux, les humanitaires apportent une once de crédibilité aux suspicions de collaboration .Le raisonnement est le suivant : si les humanitaires émargent au guichet des États, continueront-ils à être financés, si les intérêts de ces mêmes pays sont menacés ? Pourquoi certaines crises sont plus assistées que d'autres ? Les résolutions des Nations Unies et la décision des agences onusiennes d'intervenir dans une région au détriment d'une autre semble tributaire de considérations autres qu'humanitaires. Ce point de vue n'est pas celui de Ben Laden, mais plutôt celui d'Amelia Bookstein de l'O.N.G. Oxfam. Elle invite, par conséquent, les donateurs à s'engager à délivrer l'aide sur la base unique des besoins et non en fonction de l'urgence politique comme c'est souvent le cas37(*). * 37 Amelia Bookstein: « Donors need to sign up to a promise to deliver aid based on need alone, not determined by the most politically important. » EU humanitarian Aid_Challenge ahead, conference report , Brussels, 20 mai 2003, p25 |
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