WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Règles de politique monétaire: essai de modélisation pour la BCEAO ( banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest )

( Télécharger le fichier original )
par Teega-wende Hervé ZEIDA
Université Ouaga II - Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies (DEA)/ Master de recherche option: macroéconomie appliquée 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV.4 Interprétation et diagnostic de la politique de taux d'intérêt de la BCEAO La règle FL1 comme règle monétaire pour la BCEAO

(4.1)

Avec = 0,87 et

Ainsi, la règle implicite de Taylor type forward-looking se présente comme suit :

) (4.2)

Le processus de fixation du taux directeur par la banque centrale se révèle être un processus AR(1) conformément à nombre d'études ayant fait cette hypothèse. En effet, une de nos hypothèses a été de supposer que la BCEAO procède à un lissage de son taux directeur. L'effet- mémoire est ainsi confirmé par les données. D'une valeur de 0,87, elle est assez proche de celles de Tenou (2002), son coefficient de lissage en données annuelles était de 0,82 alors que celui sur données trimestrielles affichait 0,76. Une certaine homogénéité dans la réaction des deux banques centrales (BCEAO et BEAC) pour la modulation de leur taux

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

59

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

directeur peut se lire à travers un coefficient de lissage de 0,89 trouvé par N'Guenang et al. (2009) pour la zone CEMAC. La décomposition de la variance des erreurs de la spécification VAR, montre que le taux directeur contribue à environ 80% à ses propres innovations. Ce résultat montre que la BCEAO fixe son taux directeur en se basant sur ses valeurs passées. Cela peut se traduire comme un besoin pour la BCEAO de rassurer les marchés monétaire et financier et permettre aux banques secondaires de réduire la volatilité de la structure des taux du système bancaire, et par là même favoriser la stabilité des opérations financières. Cette présomption pouvait se lire déjà sur le graphique n0 2 du chapitre I, les dates de changement étant relativement espacées. Nous pouvons aussi remarquer que Taylor (1993) n'avait pas intégrer une telle possibilité dans sa règle.

Une autre explication à l'existence de cet effet-mémoire dans la fixation du taux directeur par la BCEAO peut être due à la logique inavouée d'un ciblage de changes. En effet, le taux de couverture des engagements à vue (billets émis et dépôts des banques auprès de la banque centrale) par les avoirs officiels de la BCEAO était tombé, en 1993, à 17 %, soit un niveau inférieur au plancher de 20 % prévu par les statuts de la BCEAO. Alors que les effets de la dévaluation du franc CFA l'avaient porté à 81,4 % fin 1994, il se maintient nettement au-dessus de 100 % depuis 1999, atteignant 112,3 % fin 2009. Dans cette situation, le maintient de la parité Euro / CFA est largement assuré et renforce par là même l'encours des réserves de changes à la zone UEMOA auprès du Trésor français. Ainsi, la viscosité de 87% constatée dans la fixation du taux directeur impose des taux d'intérêt relativement élevés par rapport à ceux prévalant dans la zone Euro, en vue de réduire la sortie d'éventuels capitaux de l'Union.

Le taux d'intérêt d'équilibre ou taux de croissance non inflationniste déduit de la règle est 2,6%, celui calculé est de 1,13% sur la période 1993 - 2010 et de 1,81% sur la période 19952010 (en excluant l'effet de la dévaluation). Les résultats de Tenou (2002) indiquent 2,66% en données annuelles et 3,92% en données trimestrielles. Kozicki (1999) trouve un taux d'équilibre fluctuant entre 2% et 3% sur données américaines de 1960 à 1997, selon que l'inflation et/ou l'output gap sont calculés par plusieurs méthodes. Mesonnier et Renne(2004) notent une valeur de 2,58 et 2,76 pour respectivement la règle avec filtre de Kalman et celle avec tendance quadratique. Nos valeurs en sont quelques proches. La notion du taux d'équilibre peut être comprise dans la logique du modèle de Solow(1957), comme celui de l'équilibre stationnaire où toutes les variables clés de l'économie évoluent au même taux. Ce

60

taux (2,6%) semble être en phase avec celui de longue période des économies développées dans lesquelles le taux de croissance ne dépasse pratiquement guerre 3%. Cela confirmerait-il une des hypothèses de Solow qui stipule que les pays devraient converger vers le même état stationnaire ? L'affirmative peut être acceptée dans une certaine mesure, mais des analyses sur une très longue période de la zone UEMOA en permettraient une meilleure prise de position tout en y incluant les changements structurels et endogènes affectant les pays de la zone.

L'analyse de la règle (4.1) se poursuit par une focalisation sur les coefficients associés aux deux gaps, gap d'inflation et gap d'output. Quels enseignements pouvons-nous en tirer ?

IV.4.1 La BCEAO, vers un ciblage d'inflation ?

La principale hypothèse de notre travail est la considération que la BCEAO aurait usé d'une règle monétaire (de Taylor) type forward-looking après la libéralisation financière de 1989. Cette hypothèse se confirme, nous le pensons partiellement. En effet, les coefficients ou les poids implicites accordés par la banque centrale à l'inflation et à l'activité économique dans sa modulation du taux directeur à travers la règle FL1 sont respectivement de 1,17 et 0,23. Le poids relatif à l'activité économique n'est pas statistiquement significatif, ce qui laisse entrevoir que la production n'entre pas dans la logique de fixation du taux de pension de la BCEAO. Serait-on dans une logique de ciblage d'inflation à la Svensson dans la zone UEMOA ?

La confirmation partielle nous amène à dire que la règle monétaire qui prévaut dans la zone UEMOA est une règle d'objectif ou de ciblage d'inflation. En effet, la banque centrale réagit à tout écart anticipé de l'inflation par rapport à son niveau cible. Précisément, une augmentation de l'inflation anticipée par rapport à son niveau cible (2%) de 100 point de base (pdb) entraine ceteris paribus une hausse plus que proportionnelle du taux de pension de 117 pdb. Une telle règle peut être crédible si la banque centrale répond aux exigences d'un tel cadre logique à savoir notamment la transparence et la communication avec le public. Notre résultat est quelque peu éloigné en termes d'intensité de celui de Clarida et al. (1999), ces derniers trouvant une valeur de 2,62 comme réponse du taux des fonds fédéraux aux déviations de l'inflation pendant la période Volker - Greenspan (1979-1996). Ils caractérisent alors la politique de la Fed de cette période comme une politique de pure ciblage d'inflation et

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

61

cela était en phase avec la cure de désinflation compétitive en vogue dans les années 80. A ce niveau nos conclusions convergent. Mesonnier et Renne (2004) trouvent 1,74 et 1,46 comme coefficients de réponse de la BCE à la déviation de l'inflation anticipée pour les deux règles monétaires retenues. N'Guenang et al. (2009) retiennent une valeur 1,43 pour la BEAC. Une chose importante à retenir entre autre de ces résultats est que la majorité des banques centrales réagissent plus que proportionnellement aux déviations de l'inflation par rapport à son niveau cible. Le principe de Taylor est largement confirmé empiriquement : tout écart de l'inflation anticipée par rapport à sa cible en appelle à une réponse vigoureuse du taux directeur de la banque centrale.

Nos premières conclusions sur la spécification du VAR non structurel (plus haut) sont confortées dans l'estimation de la règle monétaire. La relation TPE? infgap4 a évolué dans le sens théorique attendu i.e. une corrélation positive de infgap4 ?TPE et un sens négatif de TPE ?infgap4. Chose assez remarquable constatée des fonctions de réponse dérivées du VAR, est qu'au troisième trimestre la réaction du taux de prise en pension culmine à la suite d'un choc positif sur l'inflation et réciproquement c'est aussi au troisième trimestre que l'inflation retrouve son niveau d'équilibre après une innovation sur le taux directeur. On retient également une contribution moyenne de 15% de l'inflation anticipée contre en moyenne 1% pour l'output gap aux innovations du taux directeur. Aussi, les résultats de la causalité viennent confirmer cette priorité accordée à la lutte contre l'inflation dans la zone UEMOA par la banque centrale.

L'importance de l'inflation et de ses écarts dans la fixation du taux directeur de la banque centrale à travers la règle d'instrument est en phase avec les résultats de l'étude menée par Diane (2010). En effet, ce dernier dans son essai d'estimation d'une règle d'objectif à la Svensson pour la BCEAO, trouve qu'il est possible d'établir la marge appropriée44 d'inflation dans l'Union durant les périodes de chocs positifs ou négatifs, autour de sa cible. Le succès de plus en plus croissant pour les banques centrales adoptant le ciblage d'inflation explicitement comme celles citées dans le tableau n03 du chapitre II peut aussi être un facteur explicatif de l'importance accordée par la BCEAO à sa cible d'inflation. Et aussi, parce qu'en Afrique

44 Il trouve que le taux d'inflation optimal est globalement compris entre 1% et 3%.Et que cela confirme la pertinence de l'intervalle retenu par le Comité de Politique Monétaire pour les fluctuations de l'inflation dans la Zone UEMOA.

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

62

subsaharienne, la politique de ciblage d'inflation a été adoptée par l'Afrique du Sud (en 2000) et le Ghana (en 2007).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand