WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Règles de politique monétaire: essai de modélisation pour la BCEAO ( banque centrale des états de l'Afrique de l'ouest )

( Télécharger le fichier original )
par Teega-wende Hervé ZEIDA
Université Ouaga II - Burkina Faso - Diplôme d'études approfondies (DEA)/ Master de recherche option: macroéconomie appliquée 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

La politique monétaire de la BCEAO conduite auparavant de manière administrative, a connu une profonde mutation à travers les reformes de 1989. Lesquelles reformes ont consacré la libéralisation du secteur bancaire et l'importance accrue accordée aux mécanismes du marché. Le renforcement du marché monétaire a ainsi privilégié les taux d'intérêt comme principal canal de transmission des impulsions de la banque centrale. Cette nouvelle stratégie tente de rompre avec les interventions discrétionnaires pour laisser jouer des logiques de conduite beaucoup plus crédibles.

21

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

22

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

CHAPITRE II : CADRES DE CONDUITE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE, UNE REVUE DE LITTERATURE

Introduction

Les thèses monétaristes, popularisées notamment par Friedman (1968) ont ramené aux devants de la scène théorique la thématique de l'efficacité de la politique monétaire pour la régulation conjoncturelle et voire structurelle de l'économie. Même si Lucas (1976) insiste sur le fait que la politique monétaire est inefficace du faite de la rationalité des anticipations des agents économiques, nombres d'autres tels Taylor (1993, 1995), Bernanke et Gertler (1995), Mishkin (1996) croient à la transmission des impulsions monétaires de la banque centrale à travers plusieurs canaux possibles. Dès la fin des années 1980, les études s'intéressèrent à la manière de conduire la politique monétaire pour optimiser ses effets escomptés.

Le présent chapitre tente de passer en revue les grands débats suscités autour de la conduite de la politique monétaire en mettant en évidence leurs implications empiriques. Règle ou discrétion ? Un consensus se dégage en faveur des règles, mais au faite, laquelle cadre le mieux à la politique de la banque centrale ?

II.1 Aspects théoriques

II.1.1 Règle versus discrétion : contexte d'un renouveau monétaire

La politique monétaire doit-elle être conduite de manière discrétionnaire ou suivre des règles préétablies ? Cette grande interrogation a suscité nombres de contributions durant les années 1980. Si la politique discrétionnaire est un réglage au cas par cas des déséquilibres qui affectent l'économie (une politique conjoncturelle), la régulation elle, est basée sur une politique systématique dont les arguments sont connus par les agents économiques qui les intègrent dans leurs anticipations. Dans une logique discrétionnaire, la banque centrale cherche à optimiser son comportement période après période en fonction du type de chocs15 imprévisibles affectant l'économie. Ainsi, l'attitude des autorités monétaires de la période courante peut varier de celle de la période suivante selon que le niveau de l'activité est jugé insuffisant (la logique de l'arbitrage par la courbe de Phillips tient ici).

Dès la fondation du débat, Kydland et Prescott (1977) critiquent cette manière de piloter le système en la taxant d'incohérence temporelle16 (ou dynamique). Pour eux, la conduite de la

15Il s'agit des perturbations affectant la demande. Cette vision a été soutenue par les keynésiens

16On retrouve plus ou moins la critique monétariste de Friedman : à long terme la courbe de Phillips est verticale

23

politique monétaire (et économique dans son ensemble) n'est pas un jeu contre la nature, mais plutôt contre des agents rationnels. De ce fait, dans un environnement où les anticipations des agents privés sur la valeur des grandeurs futures servent à déterminer les grandeurs contemporaines, les Autorités monétaires sont dans l'impossibilité d'atteindre la cible d'inflation socialement optimale. A la suite de cette remise en cause de la discrétion, Barro et Gordon (1983) démontrent que cette dernière introduit un «biais inflationniste». En effet, il existe ex post une différence positive entre l'inflation observée et l'inflation cible du fait que le gouvernement est tenté de renoncer à sa cible (pourtant fixée ex ante) pour accroître le niveau d'activité. Toutefois selon ces auteurs, la crédibilité de la règle par rapport à la discrétion doit être subordonnée par un système de contraintes afin d'éviter toute déviation ultérieure.

D'autres auteurs comme Rogoff et Walsh cités par Mourougane (1997) ont précisé les conditions pour assurer la supériorité de la règle sur la discrétion. Rogoff (1985a) montre que la nomination d'un banquier central « conservateur » qui accorde un poids plus important à la lutte contre l'inflation que la société, ferait baisser les anticipations des agents économiques. Ce résultat est à relativiser en économie ouverte (Rogoff, 1985b). Aussi, Walsh (1995) montre que le gouvernement peut par le biais d'un contrat inciter le banquier central à choisir l'inflation socialement optimal. Ce contrat est tel que le banquier central est sensé maximiser la différence entre les montants des transferts qui lui sont accordés et les coûts sociaux en terme d'inflation et d'emplois. Toutefois, il convient d'insister sur les limites d'un tel résultat. D'une part, il repose sur des hypothèses17 très fortes, notamment sur la nature des arguments de la fonction de coût. D'autre part, le gouvernement n'a pas forcément la capacité (physique et volonté) de s'engager et dans ce cas, aucune règle ne sera soutenable et même si elle n'est pas optimale, seule une politique discrétionnaire pourra être mise en oeuvre.

Les années 1980 se terminent avec un consensus sur la supériorité de la règle vis-à-vis de la discrétion. Alors, le débat a été orienté sur l'analyse de la nature et de la forme des règles dans la conduite de la politique monétaire.

17 Les anticipations des agents sont rationnelles et les erreurs de prévisions sont dues à des surprises, et la courbe d'offre est une courbe de Phillips avec anticipations rationnelles à la Lucas (cf. A. Mourougane, 1997)

Règles de politique monétaire : essai de modélisation pour la BCEAO DEA/Master de recherche

24

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius