2ième PARTIE
AMELIORATION DU SUIVI DES CREDITS
ET DES CREANCES IMPAYEES.
CHAP 3 : DEMARCHE D'AMELIORATION DU SUIVI DES
CREDITS ET DES CREANCES IMPAYEES
AU CREDIT MUTUEL
Dans un cadre général, la recherche vise
à la découverte d'une réalité. Pour être
d'une certaine envergure, la séquence d'étapes par laquelle toute
recherche doit passer est la « méthodologie ». (J.
PERRIEN et al 1986)4.C'est donc vue de donner toute la
considération nécessaire à la validation de notre
étude, que nous avons opté pour une évolution en toute
conformité, à une démarche méthodologique. C'est
ainsi que nous allons distinguer : le canevas de l'étude au sein du
CREDIT MUTUEL dans la section 1, et le diagnostic de l'impact des anomalies et
dysfonctionnements relevées sur la situation de l'Entreprisedans la
section 2.
Section 1 : LE CANEVAS DE RECHERCHE
Le canevas de recherche est l'approche scientifique qui
précise les différentes étapes qui ont permis de traiter
notre thème. Connu également sous le nom de « design de
recherche », il permettra de répondre à la
problématique du thème de notre étude évoqué
à l'introduction. En fait, il s'agira de présenter l'approche
méthodologique qui sous-tend notre analyse.
Le thème de notre étude qui s'intitule
« Audit de l'activité de crédit (Gestion des
Crédits et du portefeuille compromis)au CREDIT
MUTUEL » nous a conduit à une évaluation
minutieuse du processus de gestion des crédits et des créances
impayées, en vue de pouvoir ressortir les acquis d'une part, et d'autre
part les faiblesses, dysfonctionnements et anomalies qui concourent au risque
majeur de cette activité, c'est-à-dire : la
détérioration du portefeuille des engagements (non remboursement
des crédits octroyés). Nous allons tout au long de notre
exposé, comprendre la nature et l'origine des faiblesses
observées à l'issue de notre audit, dans le but de pouvoir en
apporter des propositions d'amélioration.
D'après WACHEUX(1996), l'approche qualitative tient
à l'information, la nature du sujet, la flexibilité de la
recherche et du champ d'investigation.
4J.PERRIEN, E. CHERON, M. ZINS
recherche en marketing : Méthodes et décisions,
Gaétan Morin, 1986, P.34
Nous avons penché pour l'approche
qualitative inductive par la stratégie de recherche
appelée : l'étude de cas.
I. RAPPEL ET OPERATIONNALISATION DU PROBLEME
Selon J. PERRIEN et al5, l'identification et
l'opérationnalisation du problème se définissent comme
« une étape de la recherche ou les éléments de
base de la rechercher doivent être précisés : savoir
ce que l'on cherche ». Cette phase consiste à rappeler le
problème et à énumérer les besoins en
information.
I.1 - Rappel du Problème et propositions de
recherche
Il s'agira ici de faire un énoncé précis
du problème, de nos objectifs, et des enjeux théoriques et
pratiques.
I.1.1 - Rappel du problème
Les EMF en général ont pour but d'être un
moyen de développement économique permettant aux personnes
à faibles revenus exclues du système bancaire formel,
d'améliorer leur mode de vie, d'augmenter leurs revenus, en leur offrant
un ensemble de services financiers tels que : l'épargne, le
crédit, l'assurance, le transfert d'argent, etc...
La microfinance se distingue du schéma bancaire
traditionnel à plusieurs titres :
- Une méthodologie spécifique de traitement des
crédits, du fait de l'absence de garanties :crédits de faible
montant unitaire, octroyés sur une période courte,
générant individuellementde faibles produits
d'intérêt, ce qui conduit les EMF à multiplier les
octrois.
- Une qualité d'information financière moindre,
en raison de l'absence fréquented'objectifs lucratifs et de celle d'un
cadre légal et règlementaire applicable : états
financiersfréquemment inexistants, systèmes d'information
défaillants, pratiques comptablesinadaptées ...
Le CREDIT MUTUEL, EMF dont les activités principales
sont l'épargne et le crédit n'échappe pas à cette
distinction.
5J.PERRIEN, E. CHERON, M. ZINS, op.
cit, P.38
De l'audit de la gestion des crédits et du suivi des
impayés, nous avons pu réaliser les constats
ci-après :
- Une forte dégradation de la qualité du
portefeuille (avec une prolifération de créances douteuses
constatées entre 2005 et 2009) ;
- Un taux réel d'impayés du portefeuille des
crédits de plus en plus croissant, estimé à environ 60% au
31/12/2011 ;
- Le non-respect du règlement COBAC EMF 2002/18 relatif
à « la comptabilisation et au provisionnement des
créances douteuses ».
Nous avons pu noter également une baisse des
performances de l'institution, susceptible de porter atteinte à sa
viabilité financière. Face à cet efficacité
douteuse de la gestion des crédits au CREDIT MUTUEL, notre question de
recherche la suivante : « Comment améliorer
la qualité actuelle du portefeuille au CREDIT
MUTUEL ? »
Afin d'apporter des éléments de réponse
à la problématique que nous venons d'évoquer, il nous
semble logique de commencer par exposer nos propositions de recherche.
I.1.2 - Propositions de recherche
Nos propositions de recherche reposent sur la nature du
travail effectué dans le cadre de notre étude :
l'audit.
La problématique posée étant la forte
amplitude de la dégradation du portefeuille (volume élevé
du niveau d'impayés), l'objectif visé est d'en proposer les
moyens d'amélioration. Cet objectif nécessite une
étude approfondie du processus de gestion des crédits et du
portefeuille compromis, l'identification des causes de non remboursement, un
diagnostic des procédures d'octroi de crédit, etc...
Compte tenu des outils et méthodes appliqués
pendant notretravail d'audit, il y'a lieu de préciser que nous nous
sommes assurés qu'ils soient adaptés aux caractéristiques
des microcrédits octroyés, à la pertinence et la
fiabilité des systèmes d'information, ainsi qu'à la
régularité des pratiques comptables du CREDIT MUTUEL.
Afin d'évaluer le risque de crédit encouru par
l'institution de façon empirique ou prospective, en tant qu'auditeur,
nous nous sommes intéressés en particulier aux aspects suivants
:
- Exhaustivité : les prêts,
produits d'intérêt, provisions et pertes sont exhaustivement
comptabilisés ;
- Existence : les encours de prêts et
les produits d'intérêt correspondent à des créances
et produits réels. Les provisions couvrent des risques
effectifs ;
- Evaluation : les crédits sont
valorisés et les produits d'intérêt calculés
conformément aux contrats de prêts correspondants.
L'évaluation des provisions reflète les risques de non
recouvrement encourus ;
- Séparation des exercices : les
prêts sont rattachés à l'exercice au cours duquel ils ont
été engagés. Les produits d'intérêts sont
comptabilisés au prorata de la période courue, et les provisions
en tenant compte des informations connues à la date de clôture de
la période considérée ;
- Comptabilisation (imputation, centralisation,
totalisation) : les prêts, produits d'intérêt,
provisions et pertes sont comptabilisés dans les comptes
appropriés.
Afin que les aspects suscités soient suffisamment
élucidés, la réalisationd'une analyse rigoureuse de la
documentation relative au processus d'octroi de crédit s'avère
nécessaire : il s'agit du besoin en
information.
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