III. LES MECANISMES LIES AU RECOUVREMENT DES CREANCES
COMPROMISES AU CREDIT MUTUEL
L'application de la politique de recouvrement des
créances au CREDIT MUTEL relève de la
responsabilité d'une entité dénommée ASR (Agence
Spéciale de Recouvrement), organe nouveau et spécifique mis en
place en 2008 par la Direction Générale.
Il convient de préciser que les responsabilités
dévolues à l'ASR ne dispensent en rien les gestionnaires/chefs
d'agences à leurs obligations de suivi du recouvrement classique des
créances de la banque ainsi que de la gestion de la phase amiable du
recouvrement en cas d'incident de remboursement.
Seul un échec dûment justifié (rapports
des descentes sur le terrain, décharges des courriers de relances...)
peut motiver valablement la demande de transfert de la créance à
l'ASR, à défaut, les gestionnaires/chefs d'agences doivent
répondre des manquements à la procédure relevés.
A l'ASR, sont dévolues les attributions
relatives : aux activités liées au
secrétariat des engagements, aux activités administratives
liées au service juridique, et aux activités
spécifiques liées au recouvrement des créances plus ou
moins compromises
III.1 - Les activités liées au
secrétariat des engagements
L'ASR à travers sa fonction de Secrétariat des
Engagements intervient dès la phase de mise en place du prêt
suivant les modalités décrites la section des procédures
de mise en place d'un prêt) et plus précisément :
La matérialisation des garanties, Le contrôle de la
matérialisation des garanties, La sécurisation en
coffre.
Elle doit également établir tous les mois les
rapports de situation mensuelle.
III.2 - Les activités liées au service
juridique
Il s'agira particulièrement dans ce cadre, de toutes
les diligences administratives ayant trait au respect de l'application des
textes juridiques et réglementaires dans tous les actes de la
banque :
- consultations diverses lors de cas particuliers d'ouvertures
de comptes
- gestion des problèmes de succession
- sollicitations (pour avis et rédaction des actes
juridiques de garanties) du Comité de Crédit lors des
décisions de crédits
- validation des actes de garanties
- ...toutes autres procédures nécessitant
l'intervention du Service Juridique.
III.3 - Les activités liées au
recouvrement des créances compromises
III.3.1 - Les modalités de transfert de
créance à l'ASR
L'échec de la phase amiable du recouvrement implique de
la part des gestionnaires/chefs d'agences, l'élaboration d'un dossier de
demande de transfert, qui après avis du Comité de Crédit,
autorise le transfert de la créance en souffrance à l'ASR, pour
actions spécifiques.
Tous les éléments justificatifs de
l'échec de la phase amiable doivent être intégrés en
appui de la demande afin d'éviter des demandes de transfert fantaisistes
ou de fuites de responsabilités des gestionnaires et chefs
d'agences.
III.3.2 - Organigramme administratif de
l'ASR
Sur le plan organique, l'ASR est structurée à
l'image d'une agence classique à savoir : un chef d'agence et au
moins (04) quatre gestionnaires.
Sur le plan fonctionnel, l'ASR assure la gestion quotidienne
du portefeuille contentieux à l'instar des gestionnaires du portefeuille
ordinaire en agence. Le chef de l'ASR supervise le travail de ses
collaborateurs dans le cadre des orientations prescrites par le Comité
de Crédit et, dans des cas particuliers par la Direction
Générale.
Ce dernier assure au sein de son unité, la
répartition du portefeuille contentieux entre les gestionnaires tout en
leur prescrivant : la méthodologie de travail, les objectifs
particuliers et globaux des dossiers suivis, ...toutes autres instructions
visant l'efficacité de l'ASR.
Enfin, il est responsable de la production, à
l'intention de la Direction Générale, des rapports de
synthèse mensuelle, tels que préconisés dans le
présent guide de procédures.
N.B : les principes de contrôle et de
supervision du chef d'agence tels que décrits dans le guide y relatif
restent totalement d'actualité en ce qui concerne l'ASR.
III.3.3 - La gestion des engagements
transférés à l'ASR
Il est tout simplement repris de façon
synthétique dans ce cadre, les formalités explicitées au
paragraphe concernant la gestion des clients sensibles
ci-dessus.
Imputation des créances en provenance des agences ou
service crédit siège :
A l'ASR
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
335....
|
451....
|
Créances douteuses client ...................
Cptes de liaison sièges et agences
(Libellé : Transfert créance reçu
clt......... agence......... de FCFA..........)
|
Montant créance
|
Montant créance
|
A l'agence de domiciliation initiale de la créance
Numéros de Comptes
|
Intitulés
|
Montants
|
Débit
|
Crédit
|
Débit
|
Crédit
|
451....
|
371/372
|
Cptes de liaison sièges et agences
Compte Client.............................
(Libellé : Transfert créance
clt......... de FCFA..........à l'ASR)
|
Montant créance
|
Montant créance
|
N.B : le justificatif de cette écriture
comptable étant le dossier physique reçu du Service Crédit
et comportant la décision du Comité de Crédit
Le transfert des créances en souffrance à l'ASR
autorise de fait l'ouverture de la phase précontentieuse, puis
éventuellement, de la phase contentieuse.
III.3.4 - Les activités spécifiques
liées au recouvrement des créances compromises
III.3.4.1 - La phase précontentieuse du
recouvrement à l'ASR
Pendant cette phase, des voies et moyens plus coercitifs sont
employés en vue de contraindre les débiteurs à honorer
leurs engagements. On retrouvera principalement, les mises en demeure, les
sommations de payer avant poursuites judiciaires...
Une réaction positive du client débiteur ouvrira
la voie à des mesures de restructuration, alors que la phase
contentieuse sera envisagée en cas d'échec.
*La restructuration des créances en
souffrance : la restructuration des créances en souffrance
intègre tous les moyens envisageables de recouvrement de la
créance convenus avec le débiteur à l'instar de la
rétention, de la compensation, de la transaction...
Tout pré accord convenu entre l'ASR et le
débiteur devra faire l'objet d'un dossier de validation à
l'intention de la Direction Générale avant mise en oeuvre
effective. L'on pourra ainsi retrouver dans ces dossiers : des accords de
moratoires, des accords de prolongation exceptionnelle
d'échéances, etc...
Ces accords font impérativement l'objet de conventions
de prêts dûment signées par les parties et
éventuellement enregistrés.
Par ailleurs, ces accords de restructuration sont des
décisions de crédit et impliquent par conséquent la mise
à jour impérative des garanties initiales et
éventuellement la matérialisation des garanties
supplémentaires.
Il est précisé que le chef de l'ASR instruira
ses collaborateurs sur le caractère primordial de l'étroitesse de
la relation à établir avec les débiteurs, en ce sens qu'il
leur revient d'aller au-devant de ces débiteurs pour les
opérations de recouvrements lors des différentes
échéances convenues en évitant autant que possible de se
contenter de les attendre lors de leurs éventuels passages à nos
guichets.
Les accords de restructuration impliquant l'intervention du
Service Informatique (taux spécifiques accordés, remises
d'agios...) feront l'objet d'une saisie formelle par l'ASR accompagnée
de la décision de la Direction Générale. L'on peut
distinguer comme cas de figures de restructurations :
? Les accords de moratoires
Ce sont des accords de remboursements échelonnés
dérivant indifféremment de des découverts ou prêts
amortissables initialement accordés par le Comité de
Crédit, mais non honorés par les clients
bénéficiaires.
Les conditions d'exécutions d'un moratoire sont
spécifiées dans la convention signée entre les parties.
Leur mise en place comptable est semblable en tout point
à celle des prêts amortissables.
En cas de non-respect d'un accord de moratoire, une
phase graduelle, telle que prescrite dans le cadre de la gestion des clients
sensibles est préconisée avant présentation d'un dossier
de demande de déclassification en contentieux pour
provision.
? Les accords exceptionnels de prolongation
d'échéance
C'est une forme assez rare de restructuration issue d'un
découvert initial pour lequel le débiteur sollicite un simple
délai supplémentaire pour couvrir sa dette.
A défaut, introduction d'une demande de
déclassificationen contentieux.
*La reclassification d'un débiteur en client
ordinaire : un débiteur ne peut subir une reclassification en
client ordinaire qu'au terme de sa période de restructuration.
Ainsi, dans le cas d'un débit consolidé en
compte d'engagement avec libération du compte ordinaire, ce
débiteur reste sous la responsabilité de l'ASR, malgré la
« régularisation » de son compte, ce jusqu'au terme
de sa restructuration.
A l'issue du solde final du prêt restructuré,
l'ASR peut, si le client le désire poursuivre ses activités comme
par le passé, demander une reclassification en client ordinaire.
Après avis de la Direction Générale, deux cas de figure
peuvent se présenter :
- dans le cas d'un prêt restructuré
avec libération et poursuite des activités dans le
compteordinaire du débiteur, la reclassification se traduira
simplement par le transfert du dossier physique au Service Crédit ou
à l'agence rattachée de domiciliation du débiteur.
- dans les cas d'un prêt
restructuré avec mise en code 1 (suspension des agios) du
compte ordinaire, le Service Informatique devra être saisi par l'ASR pour
la réactivation du compte. Une copie du rapport d'intervention doit
être adressée au Contrôle d'Exploitation, les gestionnaires
quant à eux sont informés par le dossier reçu de l'ASR.
III.3.4.2 - La phase contentieuse du recouvrement
La phase contentieuse du recouvrement est autorisée
exclusivement par la Direction Générale après soumission
du dossier du débiteur par l'ASR.
Il appartient également à la Direction
Générale de prescrire les orientations dans la conduite
contentieuse du dossier, de même qu'elle peut prescrire l'adjonction aux
juristes internes, d'un conseil indépendant.
Les résultats de la mise en oeuvre des diligences
juridiques dans la phase contentieuse doivent permettre à l'ASR de faire
une évaluation permanente du degré du risque de perte
définitive d'une créance en souffrance.
En fonction du niveau d'avancement des procédures
juridiques en cours prescrites pour chaque dossier, un rapport mensuel
synthétique sur la situation du portefeuille relevant de l'ASR est
adressé à la Direction Générale.
Sur la base de ce rapport, la Direction Générale
pourra prescrire des démarches nouvelles ou complémentaires
à mettre en oeuvre. Elles peuvent être : de nouvelles
voies de recours juridiques à envisager, la
déclassification des créances des créances en souffrance
en créances douteuses, la confirmation pure et simple
d'une perte d'exploitation.
*Les voies de recours
juridiques : sur présentation du dossier du
dossier de situation d'un débiteur par l'ASR à la Direction
Générale, cette dernière, si elle le juge
nécessaire en fonction des possibilités espérées de
recouvrement qui subsistent, prescrire de nouvelles diligences juridiques ou
autres à mettre en oeuvre pour la poursuite du recouvrement
contentieux.
*La déclassification des créances en
souffrance : la déclassification d'une
créance en souffrance relève de la responsabilité
exclusive de la Direction Générale qui peut :soit agir
d'autorité en instruisant la déclassification de la
créance en souffrance en créance douteuse,soit en conclusion du
rapport de situation présenté par l'ASR.
Dans l'attente de l'aboutissement éventuel des voies de
recours juridiques intentées dans le cadre du recouvrement contentieux,
ou par décision d'autorité, la Direction Générale
peut instruire le déclenchement du processus de provisionnement des
créances devenues douteuses3.
Ainsi, à la suite d'un rapport de synthèse de la
situation de l'ensemble des créances en souffrance suivies par l'ASR
adressé à la Direction Générale, une copie des
décisions de provisionnement est transmise au Service
Comptabilité, responsable de l'imputation des provisions à passer
pour les débiteurs désignés.
*La perte pure et simple :
le passage des créances en souffrance et douteuses en perte pure et
simple relèvement exclusivement de la Direction Générale,
faisant suite à un rapport de situation de l'ASR.
Cette décision peut être motivée
par : la modicité de la créance, l'inutilité
éventuelle d'un recours contentieux, une probabilité de perte
jugée grande, l'impossibilité de pouvoir localiser les
débiteurs, etc...
Les Dossiers physiques sont également transmis à
la Comptabilité, accompagnés d'une copie de la
décision.
*Les états de synthèses
périodiques de l'ASR : l'ASR à
l'obligation d'adresser tous les mois à la Direction
Générale les états ci-après :
3 Nous avons pu constater que non
seulement les créances jugées douteuses ne sont pas toujours
déclassifiées à leur juste valeur, mais aussi que
lesprovisions correspondantessont en général sous
évaluées.
- Un état synthétique des situations
individuelles des débiteurs de leur portefeuille
spécifique
- Un état en grandes masses des
différentes catégories des débiteurs relevant de
l'ASR :
Les Débiteurs
Restructurés : Débiteurs précontentieux pour
lesquels la phase amiable s'est soldée par un accord de restructuration
par voie de moratoire, de rééchelonnement dans l'optique du solde
définitif de la dette.
Les Débiteurs Contentieux :
Débiteurs précontentieux pour lesquels la phase amiable s'est
avérée infructueuse et pour lesquels des voies de recours
juridiques sont en cours ou envisagées.
Les Débiteurs Douteux :
créances déclassifiées en vue d'un provisionnement.
Les Débiteurs
Provisionnés : créances ayant fait l'objet d'une
dotation de provisions partielle ou totale.
III.3.5 - Le contrôle de l'ASR
A l'instar du contrôle des engagements diligenté
par le Contrôle d'Exploitation auprès des gestionnaires et chefs
d'agences, l'ASR est également soumis à ces contrôles
mensuels dont les rapports sont adressés à la Direction
Générale.
Les décisions et recommandations qui en sont issues
sont mises en oeuvres telles que décrites pour ce qui concerne les
gestionnaires et chefs d'agences.
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