II.2.2 Le développement durable, un nouveau
modèle de gouvernance à l'échelon mondiale
Le développement durable est devenu un enjeu pour tous
les acteurs de la scène économique. Il fait parti des
débats internationaux relatifs à la protection et la
préservation de l'environnement, et est intégré de plus en
plus dans les stratégies d'entreprises. L'opinion publique, les
marchés financiers, les pouvoirs publics font d'ailleurs de plus en plus
pression sur les entreprises afin qu'elles communiquent sur leurs engagements
en matière de développement durable. Au-delà de ces
clichés, il convient cependant d'ajouter que ce nouveau modèle de
gouvernance insiste notamment sur le constat que les autorités
internationales, les pouvoirs publics, les entreprises et la
société civile vont devoir travailler main dans la main afin de
réconcilier trois mondes longtemps opposés : l'économie,
le social et l'écologie.
Suite à la conférence de Rio (1992), la plupart
des Etats se sont engagés à élaborer une stratégie
nationale de développement durable. Le développement durable
impose des changements structurels en profondeur. Il faut
rééquilibrer les pouvoirs entre les priorités
économiques et les impératifs sociaux et
écologiques. Ceci passe par :
- L'instauration d'une nouvelle pratique des décisions
gouvernementales. Les décisions
politiques sont encore trop souvent calculées à
court terme, pour répondre à des intérêts
économiques particuliers sans tenir compte de l'impact à long
terme pour l'ensemble de la
population.
- Le rééquilibrage des forces économiques
entre les pays du Sud et du Nord. Les pays en voie de développement sont
trop endettés et freinés dans leurs échanges commerciaux
pour
consacrer l'énergie et les moyens suffisants à
l'éducation, la santé et la protection de l'environnement.
L'annulation de la dette extérieure publique du Tiers-Monde,
l'application d'une taxe de type Tobin sur les mouvements financiers et
l'abandon des politiques d'ajustement structurels font partie des projets de
développement durable.
- La création d'une institution internationale
chargée de faire respecter les obligations souscrites par les Etats.
À l'instar de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui gère
les échanges commerciaux, il faudrait une Organisation Mondiale de
l'Environnement pour
gérer les problèmes écologiques. On peut
citer ici le projet « Global Compact » de Kofi Annam,
secrétaire de l'Organisation des Nations Unis. Il s'agit de
réunir un maximum d'Etats et d'acteurs économiques s'engageant
à respecter une liste de 9 principes de bonne conduite : respects des
Droits de l'Homme ; interdiction du travail forcé et du travail des
enfants ; développement d'une politique d'environnement ; recherche de
techniques moins polluantes...
- Une implication de tous les groupes
socio-économiques. La réalisation effective des objectifs du
développement durable, ne peut aboutir que si l'ensemble des acteurs de
la société agit en commun : les entreprises privées,
publiques, les associations, les ONG, les syndicats et les citoyens.
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