II.2 Le développement durable : un nouveau
modèle de gouvernance
La notion de développement durable fait l'objet depuis
près d'une vingtaine d'années d'un vif débat au sein de la
communauté scientifique, économique et politique. Initié
lors du 1er Sommet de la Terre en juin 1992, le développement
durable, sustainable development en anglais, a pris une nouvelle
dimension lors du sommet mondial de Johannesburg qui s'est
déroulé en août 2002. Le développement durable,
défini dans le cadre du Rapport Brundtland (1987), est « un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs ». Si le développement durable a souvent
été présenté comme une tentative pour concilier
croissance et développement économique, il insiste aujourd'hui
sur l'existence d'un nouveau modèle de gouvernance
générant à la fois des perspectives économiques,
sociales et écologiques.
II.2.1 Le développement durable, une tentative
pour concilier croissance et développement
II.2.1.1 Définition conceptuelle
La notion de développement durable a repris à
son compte l'ensemble de ces transformations. Elle repose ainsi sur trois
piliers : un pilier économique, le développement durable ne doit
pas compromettre le progrès économique en limitant l'initiative
et l'innovation ; un pilier social, le progrès économique doit
être accompagné d'un progrès social
appréhendé par la qualité des services de santé, de
logement... ; et un pilier écologique, la préservation et la
valorisation des milieux naturels devient une nécessité pour
l'avenir. Aux longs débats qui consistaient à internaliser ou
à externaliser l'environnement : l'épuisement des ressources
naturelles et la responsabilisation des actes humains (problèmes
écologiques des années 80-90, effet de serre,
déforestation) sont venus modifier notre perception du progrès
économique et social. Le développement durable leur a
associé une condition supplémentaire : la satisfaction des
besoins présents ne doit pas se faire au détriment des besoins
futurs ; en d'autres termes, la croissance et le développement
économique doivent respecter un équilibre
intergénérationnel.
II.2.1.2 Les différentes dimensions du
développement durable
Le développement durable rappelle qu'à long
terme, il n'y aura pas de développement possible s'il n'est pas
économiquement efficace, socialement équitable et
écologiquement tolérable. Il se trouve donc à la
confluence de considérations sociales, économiques,
environnementales débouchant sur des engagements politiques,
éthiques et philosophiques forts : importance de l'écologie (le
processus de développement doit se faire à un rythme compatible
avec celui de l'évolution du milieu naturel) ; la notion de
citoyenneté (ensemble des devoirs et des obligations, donc des
responsabilités de celui qui habite dans la cité) ; de commerce
équitable, (commerce alternatif à la mondialisation des
échanges et qui vise à rémunérer davantage les
petits producteurs des pays en développement), d'éthique
(ensemble de valeurs morales reconnues par tous, codes de conduite
volontaires), de charte de développement durable (ensemble de mesures -
réunies au sein d'un document écrit - que les différents
signataires s'engagent à respecter), le principe de précaution
(principe qui vise, dès qu'un risque existe, à prendre les
mesures qui s'imposent en vue de protéger la population, l'environnement
...)
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