La persistance de l'insalubrité à Kinshasa: de la coercition à la conscientisation. Une approche de la communication pour le changement de comportement( Télécharger le fichier original )par Guillaume-Trésor Kakesa Université catholique du Congo - Diplôme de licence en communication sociale option marketing et relations publiques 2012 |
h) Lutter contre l'insalubrité et pérenniser le changement, c'est conscientiser (Q5, Q6 et Q7)Si l'insuccès du programme d'assainissement de l'autorité urbaine de Kinshasa est attribué à un problème d'approche, les personnes enquêtées estiment quant à eux que, lutter contre l'insalubrité et pérenniser le changement, c'est responsabiliser ou encore c'est conscientiser l'individu au centre de l'agir : « La conscience de l'homme doit travailler, il faudra que l'homme lui-même se reproche que ce que je suis en train de faire, ce n'est pas propre. La personne doit toujours continuer à faire du bien sans être forcée par qui ». (Mj). Pour celui-ci : « Il faut commencer par prendre conscience, pour savoir que là où je suis est sale. Chaque personne doit savoir là où il faut jeter les déchets. On ne doit pas jeter n'importe quoi n'importe où. Il faut que les gens prennent conscience. On doit mettre les agents pour faire savoir à ceux qui vendent ou à ceux qui sont dans leur parcelle d'avoir des poubelles. Les chefs des rues, des quartiers doivent interpeller les gens sur les méfaits de l'insalubrité » (Fe). Une maman pense que : « Esengeli moto ayeba ke esika nazovanda ebongi ezala peto. Na yango, il faut kokombola libanda, kotumba matiti. Salongo ezali likambo ya mikolo nyonso, donc kotia bopeto eza kaka te mokolo ya poso te » (Fg). Traduction : « Que la personne sache que là où je vis doit être propre. Ainsi, il faut balayer sa cour tout en brulant les déchets. Le salongo est un effort de tous les jours, donc la propreté ne doit pas seulement se limiter le samedi ». De même cette enquêtée stipule que : « Si vous êtes habitué à la propreté, l'on passera un coup de balai au début de la journée tout comme à la fin de la journée. Par la sensibilisation, on peut bien faire ce travail. Dans la sensibilisation, il faut donner des informations aux gens sur les notions d'hygiène » (Fn). Comme les précédents cet enquêté a fait savoir ceci : « Une autre façon de faire, l'Hôtel de ville n'a pas d'autre moyen de faire. Mais nous aussi, nous devons être conscients. Il faudra que la population prenne conscience. Nous ne devons pas attendre que l'Hôtel de ville envoie les gens pour que l'on mette la propreté. La population doit prendre conscience. Les gens doivent se sentir capables de travailler eux-mêmes, sans qu'ils soient poussés par une autre personne. Chacun d'abord doit disposer une poubelle chez soi. Il ne faut pas toujours donner un grand travail à l'Hôtel de ville. Là où nous sommes, nous pouvons toujours l'entretenir. Jeter les histoires sur la route n'est pas bon » (Mj'). Aussi : « Pour obtenir des résultats escomptés, il faudra que les congolais sachent que dans notre pays, la saleté existe et qu'il n'y a que moi-même qui peut lutter contre cela. Tu verras quelqu'un peut venir trouver la saleté devant sa boutique, il ouvre sans inquiétude et continue à vendre. La saleté dont il est question réside dans la tête des individus. La saleté ne date pas d'aujourd'hui, les congolais n'en fait plus un problème, la saleté est restée dans leur tête, la saleté est devenue une habitude. Il faut utiliser la mentalité des gens. Ça doit d'abord être une discipline personnelle » (Mm). Pour son compte : « Qu'on prenne des sifflets, des tam-tams, qu'on interpelle la population. C'est un problème de mentalité et de conscience, parce que dans la vie on peut tout tromper sauf sa conscience. Ce qu'on dit à lingala `` zonga mutu. Soki ozongi mutu, okosumba na nzela te, okosuba na nzela te''74(*). Ainsi, faire des ateliers bibliques, animer des conférences par exemple sur des maladies causées par l'insalubrité, en montrant les gens qui sont déjà touchés. Il faut des conseils. Moralement, ça sera une bonne chose » (Mj''). De la même manière cet enquêté a confié ceci : « Nakotala, ya motuya eza nanu biso moko pe conscience na bis oba peuple faut toyebaka. Eza mokumba ya Hôtel de ville normalement, mais population ezosenga ke biso moko tozala na boyebi ya eloko wana. Faut biso moko pe toyeba yango, tobanda kosalela yango, ezala kaka te faut batelemelaka biso na mutu te, biso moko pe faut toyeba yango. Pona nga en tout cas eyano na nga eza bongo, conscience kaka ya mutu. Mutu ye moko azwa kaka conscience ke ngayi faut nabongisa esika nga nazofanda, faut nabongisa esika na nga nazosalela. Ezalaka nde ndenge wana » (Mb). Traduction : « En bien regardant, le plus important est que nous peuple, nous ayons nous-mêmes la conscience. Bien que ce soit la responsabilité de l'Hôtel de ville, il ne faudra pas toujours attendre qu'il ait quelqu'un pour nous pousser non, nous devons la connaître nous-mêmes. C'est seulement la conscience de l'individu. Que l'individu lui-même prenne conscience en sachant que je dois assainir l'endroit où je vis, l'endroit où je travaille. C'est comme ça que ça se fait ». Pour ce papa : « Les vendeurs eux-mêmes aussi pouvaient être préparés moralement aussi psychologiquement. Comment cela, un administrateur c'est une autorité, s'il a des initiatives de ressembler les gens ou de parler aux gens, leur donner la morale par rapport à un sujet, non, non les gens vont entendre. Si pas tout le monde, mais du moins y aura quand même ceux qui vont comprendre l'importance de l'insalubrité et les méfaits de l'insalubrité et après ça disposer aussi des moyens. Donc, le tout commence ici à la tête, alors pour quelqu'un qui n'a pas ça à la tête, on peut le conscientiser en voyant des exemples ou en lui parlant, en lui disant par exemple que '' tala '' (regardes) les biens fondés, les inconvénients de l'insalubrité. Il doit y avoir des gens qui vont suivre, comprendre. Voilà moi je parlais de la conscientisation » (Ms). * 74 Reviens homme. Si tu reviens homme tu ne peux plus déféquer dans la nature, tu ne peux plus uriner dans la nature. |
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