f) L'in-considération ou le manque
d'égard dans l'exercice du salongo (Q1/Q2/Q3)
Sentiment d'injustice, inquiétude, mauvais traitement
pendant le déroulement du salongo, ce sont des marques imprimées
dans le souvenir des personnes auxquelles ce salongo est destiné.
Peut-on, les découvrir à travers ces extraits :
« Le samedi nous vendeurs, on ne vient pas pour
faire le salongo, on vient pour vendre. Les bureaux travaillent, les
commerçants expatriés vendent aux heures de salongo, pourquoi on
doit s'enprendre aux autochtones, pourquoi seulement nous l'a demandé
et pendant beaucoup de temps. C'est une perte de temps, le samedi on ne vend
pas comme il faut » (Mf).
Pour cet intervenant :
« Si ces militaires vous attrapent, ils vous
confisquent toutes vos marchandises, tel est le cas d'un ami qui vend à
l'agence PMU. En causant avec lui, il m'a dit que jusque là on ne le lui
a pas encore remis ses biens. A ceux qui ne font pas le salongo,
on les arrête. C'est ne pas la démocratie »
(Mj).
Allant dans le même ordre d'idées, cet
enquêté :
« Eloko tozomona nde yambo ya mabe na mboka oyo
eza nini : bakozwa, babandi kobeta, kobwaka biloko wana eza bien te, eza
mabe makasi. Zwa mutu na ndenge ya malembe, mais oyo ekomi ya kobeta, kobwaka
biloko ya bato, bozosabote en même temps kokamata lisusu ba bongo, oyo
bazalaki na yango, bozobotola ezalaka te. Eza te ke bana mboka tokomi lokola ba
étrangers. Etranger kutu na kati ya mboka aza na paix, mais pourquoi pas
biso bana mboka tozanga kimia, pona nini eza bien te. Esika wana faut bayeba,
bayeba kopesa droit ya mwana mboka, batia mwana mboka na esika na ye, ke non
mwana mboka esengeli azala na kimia, à vivre na kimia lokola eza mboka
na ye. Bapaya bazo ya awa, baza na kimia pourquoi pas biso te. Tokomi ba paya
susu bana mboka tokomi ba paya ? Wana eza bien te »
(Mb).
Traduction :
« Ce que nous voyons de mal dans ce pays ce
quoi : ils viennent nous frapper, jeter nos marchandises, ce n'est pas
bon. Il faut de la douceur, plutôt que de frapper, de renverser nos
marchandises, en les sabotant et en même temps vous confisquer notre
argent, ce n'est pas comme cela. Nous nous sentons comme étrangers. Un
étranger d'ailleurs vit en paix dans ce pays, mais pourquoi pas nous
patriotes. Un patriote doit se sentir dans ces droits, qu'il soit en paix parce
c'est son pays. Les étrangers viennent ici, ils sont en paix pourquoi
pas nous. Nous citoyens, nous sommes devenus des étrangers ? Ce
n'est pas bon ».
g) L'inorganisation ou l'absence des conditions
nécessaires à l'assainissement (Q2/Q4/Q6/)
Assainir, c'est aussi réunir les moyens indispensables
au bon fonctionnement du projet. Sans poubelles et sans évacuation
continuelle, sans agents efficaces, sans entretien permanent et sans
valorisation des immondices, c'est tournoyer en rond :
« La propreté c'est bien, seulement
là où le bas blesse, il y a pas une bonne organisation, y a pas
des poubelles. Ils nous demandent de mettre la propreté mais où
l'évacuer ? L'Hôtel de ville doit faire un suivi efficace
pour ramasser les déchets que les gens produisent par avenue, par
marché par exemple. On pouvait organiser des services à
l'instar de la SNEL, où des agents de l'insalubrité travaillent
et à la fin on vous donner la facture, qui doit être en dessous de
1dollars. Je pense ça doit être un service privé parce que
celui de l'Etat ! Il faut que la communauté soit organisée qu'on
ait un chef de rue qui doit être respecté comme jadis en
travaillant en collaboration avec le chef du quartier. Tout doit partir de
l'organisation, on ne doit pas commencer un problème par des
solutions » (Mf).
Pour cette maman :
« Comme dans des marchés, il faut placer
des poubelles après une distance de deux mètres. Par exemple,
quand on a quelque chose qu'on doit jeter, qu'on la jette plus n'importe
où, mais dans la poubelle. Puis, cette poubelle doit être
évacuée de temps en temps » (Fe).
Un autre enquêté de son côté
s'exprime ainsi :
« Kala ezalaki l'Etat na population ba JMPR,
wana babandaki ko participer, ba chefs des quartiers. Chef du quartier ye moko
azalaki en personne, azo contrôlé na avenue na ye, tii azokota
lopango ya moko na moko, azotala bala-bala, ndenge nini mosala esalami. Soki pe
kuna basali te, ako convoqué parent wana, pourquoi lopango wana basali
propreté te, soit bakozwa tangu mosusu deux jeunes chaque parcelle,
bakoti na salongo. Salongo eza na ngo lisusu te »
(Mb).
Traduction :
« A l'époque, c'est l'Etat et la population
soit les JMPR ainsi les chefs des quartiers qui s'en chargeaient du salongo.
Le chef d'avenue lui-même en personne assurait le contrôle de son
avenue, en visitant chaque parcelle et son avenue entière, comment le
travail a été effectué. S'il arrivait qu'il y a un endroit
où le salongo n'a pas été fait, il convoque son
propriétaire en cherchant à savoir dans votre parcelle, pourquoi
la propreté n'a pas été maintenue. Ou soit, l'on demandait
deux jeunes par parcelle pour le salongo. Le salongo n'existe
plus ».
Ce papa quant à lui déclare ceci :
« On a lancé la campagne chaque jour, chaque
samedi salongo, les chefs des entités ou les chefs des marchés et
les chefs des rues devraient se préparer en conséquence. Par
exemple, chercher les éboueurs, les gens qui devaient assurer le
transport ou faire le déplacement des immondices après que les
vendeurs ou les gens de la rue aient balayé. C'est une formation, aussi
de la préparation. Alors ce manque de préparation, c'est qui a
fait que ce système puisse échouer et donc, le
salongo » (Ms).
Réagissant comme les précédents, cette
enquêtée explique :
« Si partout il y avait des poubelles, ça serait
une bonne chose. Mais il ne suffit pas de déposer des poubelles, sans
les vider, sans suivi. C'est encore pire que de laisser les gens vivre dans
l'insalubrité » (Fn).
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