d) Le salongo, un échec à la hauteur
d'inattendu (Q5)
Depuis son institution par l'autorité urbaine de
Kinshasa, le salongo est loin d'être l'indicateur du changement
souhaité. Vu la progression de l'insalubrité au quotidien, les
activités du salongo ressemblent à un coup d'épée
dans l'eau :
« Lelo bato basalaka lisusu te. Na ngonga ya
salongo bavandaka na bandako, bayaka nde sima ya salongo po na koteka. Lisusu,
na tangu ya salongo nakovanda na nga liboso ya boutique mais na kangi. Ata
nazosala na ga te, ba policiers bakosala eloko te, ata nakomboli te loboso ya
boutique, bango problème na bango ezalaka ke balingaka te komona bato
bateka na ngonga ya salongo » (Fg).
Traduction :
« Aujourd'hui les gens ne travaillent plus. Ils
restent chez eux pendant le salongo et ne viennent qu'après celui-ci
pour vendre. Aussi, pendant le salongo, je peux rester devant ma boutique qui
est bien sûre fermée. Même si je ne travaille pas, les
policiers ne font rien, même si je n'ai pas balayé devant ma
boutique, leur problème est qu'ils n'aiment pas voir les gens vendre
pendant le salongo ».
Un autre enquêté a renchéri comme
suit :
« Comme à l'accoutumé, on vient
à 11 heures or, le salongo débute en principe de 8 heures
à 10 heures. La saleté est partout. Même un petit enfant
peut dire que la saleté est partout. Il faut dire les choses telles
qu'elles sont. Il faut que les gens commencent par être sérieux
dans tout ce qu'ils font. Cela doit commencer par la tête. Même
toi, quand tu sors ici tu feras le même constat que moi. Quand je parle
qu'eux-mêmes doivent être d'abord sérieux pour le cas de ce
salongo, est-ce qu'il est respecté ? Il doit chercher à
savoir pourquoi il n'est pas respecté. Il envoi des policiers qui
viennent chercher de l'argent tout simplement »
(Mj).
De même :
«Ici à Kinshasa, le salongo n'existe pas
c'est seulement de nom. Premièrement nous payons la taxe pour la
salubrité, mais le samedi on trouve toujours de la saleté. Les
gens ne travaillent pas, parce qu'ils savent que si je ne travaille pas, quand
les policiers viendront je leur donnerais 200 FC. Surtout ces derniers temps
ils passent même plus de trois fois pour percevoir de l'argent
auprès des vendeurs. Il n'y a pas des bons résultats, parce que
le salongo ne se fait pas comme il faut. Si aujourd'hui on vous arrête
pour n'avoir pas fait le salongo, ça dérange plus, parce que je
sais qu'on finira par me lâcher après avoir donné de
l'argent. Et pendant le salongo les gens ne sont pas toujours présents,
ils préfèrent rester chez eux pour venir au moment où le
salongo prend fin » (Mm).
Celui-ci s'exprimer comme suit :
« On entend seulement parler du salongo, mais
c'est un salongo qui n'existe que de nom. On ferme les boutiques le matin
jusqu'à 10 heures. C'est un salongo de mot, parce que j'ai peur d'ouvrir
avant 10 heures pour qu'on ne m'arrête pas. Sinon, on
préfère rester à la maison, mais on ne voit pas les gens
travailler. Non ya pas des résultats palpables. Si je dis non parce que
si on faisait le salongo, chaque samedi, on ne pouvait pas avoir de la boue
comme ça sur cette route. Les gens voient les articles de loin mais
n'arrivent pas à entrer ici parce qu'ils sont empêcher par cette
boue. L'Hôtel de ville n'a pas réussi, parce qu'il est incapable.
L'Hôtel de ville lui-même n'est pas surveiller, comment il va
à son tour surveiller, l'Hôtel de ville n'assume pas ses
responsabilités » (Mj'').
Pour cet enquêté :
« C'est à l'époque de Mobutu que
le salongo avait porté des fruits. Aujourd'hui c'est seulement un
slogan. Quand quelqu'un est avisé, il ne saura plus garder de
l'insalubrité. On doit changer la conception »
(Mf).
Comme les précédents ce papa nous a
confié ceci :
« Y a pas des fruits, y a pas des fruits pour ce
salongo. Je ne sais pas dans d'autres milieux, mais là où moi je
travaille y a pas des fruits, y a pas de fruit. Le milieu est vraiment
insalubre, le salongo n'est pas vraiment respecté. Le mot salongo est
resté comme ça là, c'est une mesure, c'est
décrété, mais les gens ne respectent pas ça. Y a
pas des fruits, y a pas des fruits. Même si vous venez le même
samedi à 12 heures, vous allez trouver ces poubelles, même le
dimanche vous allez trouver ces poubelles là. Donc, n'y a pas des
fruits, tout ça c'est un manque des mesures
d'encadrement » (Ms).
De la même manière cet enquêté
stipule ce qui suit :
« En tout cas ndeko na ngayi, elingi koloba ke
mokolo yango eza mokolo ya salongo, biloko ya boye esengelaki mokolo yango
samedi, toloba lokola lelo eza vendredi lobi lokola samedi oye comme ça,
otala yo moko na misu no omona eloko babengi salongo, ezo salama ndenge nini
ebongaki omona yango. Po oyo azosala, kaka wana bosoto nyonso tout kaka place
wana. Wana eza salongo te » (Mb).
Traduction :
« En tout cas mon frère, pour des telles choses il
faillait venir le même samedi, tel qu'aujourd'hui vendredi pour voir de
tes propres yeux, ce qu'on appelle salongo, comment ça se passe. Il
fallait que tu voies ça. Parce que là où l'on travaille,
c'est là aussi que l'on dépose la même saleté.
Ça ce n'est pas le salongo».
Pour celui-ci :
« Vous savez quand vous parler de salongo, on
sous entend que les gens doivent travailler. Ya pas des véhicules de
l'Hôtel de ville, y a pas de volonté de la part de la population.
Quand les gens donnent quelque chose aux policiers par exemple 500 FC, ils
disent que je fais le salongo avec mon 500 FC. Les gens attendent l'heure de la
fin » (Mj'').
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