La persistance de l'insalubrité à Kinshasa: de la coercition à la conscientisation. Une approche de la communication pour le changement de comportement( Télécharger le fichier original )par Guillaume-Trésor Kakesa Université catholique du Congo - Diplôme de licence en communication sociale option marketing et relations publiques 2012 |
Au niveau de la communauté ou du groupe, la CCC permet de :- Impliquer la communauté dans le processus d'adoption des comportements désirables, - Obtenir son soutien en faveur de ceux qui adoptent les comportements désirables, - Obtenir un changement collectif, - Rendre la communauté ou le groupe maître de son propre développement. Au niveau de la société globale, la CCC permet de :- Accroître la prise de conscience du public sur les problèmes et les solutions de la relation population et développement, - Sensibiliser les différentes composantes de la société sur les politiques et les problèmes de population, - Changer les valeurs, les habitudes et pratiques sociales dans le sens de l'intérêt collectif, - Contribuer à obtenir un appui politique de haut niveau en faveur du programme. e) Approches utilisées par le CCCLa CCC combine un ensemble d'interventions comportant la communication interpersonnelle, le mass média, les approches de participation communautaire qui tiennent compte des valeurs, du contexte et des relations existantes entre les membres d'une communauté. f) Domaines d'intervention de la CCCLa CCC sert d'outil ou de stratégie de développement humain dans les domaines suivants : - Santé (sida, toxicomanie...), - Planning familial, - Environnement, - La promotion de la paix, de la démocratie, etc. g) Modèles de changement de comportementsPour promouvoir, renforcer et maintenir un comportement approprié, la CCC repose sur un ensemble des théories de changement de comportement, qui permettent de concevoir des programmes et des actions efficaces sur terrain. Il existe ainsi plusieurs théories de changement de comportement. Cependant, il serait toutefois fastidieux de répertorier de manière exhaustive toutes ces théories. Pour ce faire, nous allons nous limiter au modèle transthéorique et à la théorie du comportement planifié, afin de servir de guide d'application de la CCC dont il est question ici. a) Modèle Transthéorique51(*)Formalisé par Prochaska et DiClemente, ce modèle est issu d'une étude comparative entre les principales théories développées en psychothérapie en 1970, pour aider les personnes dépendantes à l'alcool, au tabac et à la drogue à changer leur comportement. Durant cette période, le champ de la psychologie a été caractérisé non seulement par la multiplication des modèles de thérapie mais aussi, par les divergences profondes entre eux. Ainsi, vers la fin de cette décennie, les cliniciens étaient confrontés à plus de 200 modèles prétendant tous à l'efficacité. Cependant, plusieurs d'entre eux étaient confus et insatisfaits. Et selon ces deux psychosociologues, le champ était à cette époque si fragmenté qu'il était menacé d'éclatement. En révisant ces différentes théories, Prochaska et DiClemente ne se sont pas contenté tout simplement à juxtaposer ces théories et leurs variantes pour en faire ressortir les similitudes et leurs divergences. Leur objectif était de développer un modèle transthéorique, capable d'intégrer les meilleurs éléments de chacune d'elles dans un tout cohérent. Par conséquent, il n'exclut aucune technique ou autre modèle d'intervention, pourvu qu'on les utilise en tenant compte du stade de changement. De façon brève, le modèle transthéorique décrit comment les gens modifient un comportement problématique ou acquiert un comportement positif. Il soutient que les personnes qui modifient leur comportement passent par une série de stades suivants : - Précontemplation ; - Contemplation ; - Préparation ; - Action ; - Maintien ; - Terminaison. Et que la progression d'un stade à l'autre est facilitée par l'utilisation des bonnes stratégies de changement au bon moment. · Précontemplation : A ce premier niveau, l'individu ne se sent pas absolument concerné par le problème. Dans cette phase les individus sont moins réceptifs au message car, elle est caractérisée par la résistance de reconnaître qu'un comportement pose problème et qu'il doit être modifié. Il a tendance à nier le problème ou à rejeter la faute sur les autres. A ce stade, il est primordial d'informer pour augmenter le niveau de la prise de conscience du problème. · Contemplation : Au deuxième stade, l'intérêt pour la question est un peu plus fort. L'individu prend conscience du problème et l'importance d'un changement commence à être admise. Mais la connaissance est encore partielle, et le besoin d'être convaincu est encore fort avant de passer à l'acte. A ce stade, il convient d'aider l'individu à effectuer une autocritique sur les enjeux du changement et sa responsabilité. Pour ce faire, la communication doit se fonder sur les témoignages en rapport avec le bien fondé du changement. · Préparation : C'est ici que les intentions et l'action se rencontrent. L'individu est prêt à s'engager dans le changement et commence à poser de petits gestes en identifiant les objectifs et les moyens pour y parvenir. Ses efforts restent cependant insuffisants pour maîtriser parfaitement le comportement à éliminer ou à acquérir. A ce stade, la communication doit être axée sur le côté pratique, c'est-à-dire le comment faire. Ceci pour amener l'individu à passer à l'acte. · Action : Cette phase correspond au passage à l'acte. La personne se lance. Elle teste différentes options, différentes possibilités. A ce stade, les habitudes sont donc bouleversées et les nouveaux réflexes ne sont pas encore définitivement adoptés. L'effort à fournir ici consiste à valoriser le changement amorcé par des récompenses. · Maintien : C'est la phase où les changements de comportement ont eu lieu, mais ils doivent être maintenus dans le temps pour devenir de véritables habitudes. Le stade de maintien constitue ainsi une phase de stabilisation du comportement et de prévention de la rechute. Il ne s'agit toutefois pas d'une phase statique. Car, malgré les progrès réalisés, les individus peuvent avoir des tentations persistantes de recourir à leurs anciens comportements, ce qui demande la poursuite des efforts de changement et l'anticipation des obstacles qui pourraient les amener à la rechute. Il convient à ce niveau de consolider le changement en évitant des situations qui peuvent entrainer la rechute. · Terminaison : A cette étape les risques de rechute sont à peu à près nuls. Les nouveaux comportements ont été totalement intégrés, et ne sont plus du tout considérés comme contraintes. Ce sont des habitudes devenues des évidences, des automatismes complètement intégrés au comportement. A ce stade, il faut favoriser la relation d'aide entre les acteurs. D'où, la nécessité de mettre en place des structures d'accompagnements pour aider, conseiller, identifier les freins et déjouer certains obstacles. Il faut cependant noter que ce dernier stade a fait l'objet de moins de recherches que les autres car, il constitue souvent un idéal à atteindre plutôt qu'une réalité tangible. D'après Prochaska et DiClemente, chez les anciens fumeurs et alcooliques par exemple, moins de 20 % des individus atteignent ce stade. Pour la majorité des gens, le maintien constitue donc le dernier stade dans le processus de changement. C'est sans doute pour ces raisons que le stade de terminaison ou conclusion est omis dans plusieurs présentations du modèle transthéorique qui décrit un modèle à cinq stades. * 51 F. MICHELINE et M.-F. VERMETTE, La recherche en communication : un atout pour les campagnes sociales, Canada, Presse de l'Université du Québec, 2010, pp. 22-24 ; B. NORMAND, Les stratégies de changement employées par les hommes ayant des comportements violents envers leurs conjoints. Mesures à partir du modèle transthéorique du changement, [En ligne], http://archimede.bibl.ulaval.ca/archimede/fichiers/23895/ch02.html, (Page consultée, le 14/12/2011) et A. BOUTAUD, Ecologie. De la sensibilisation aux changements de comportement, [En ligne], www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/ecologie_comportement.pdf, (Page consultée, le 18/12/2012). |
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