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Objectifs du millénaire pour le développement: défis ou progrès pour le district de l'Ituri (RDC )?

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par Papy NECHI SANGARA SHAMAVU
Université UNIC République de Guinée - Graduat en management et sciences économiques 2012
  

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III.1.1.1.6. Perception selon le milieu

En milieu rural, la pauvreté est perçue comme un manque de facteur de production qui empêche d'exploiter les produits existants. Il s'agit notamment de l'insuffisance de moyens financiers, de l'incapacité à trouver des intrants agricoles et d'appuis techniques, l'accès difficile à l'eau potable, le mauvais état des routes....Par contre, dans les milieux urbains, la pauvreté est perçue comme un manque de moyen de transport, d'habitation, d'eau potable, de travail...

III.1.1.1.7. Perception selon les groupes sociaux spécifiques

Les consultations participatives auprès de certains groupes vulnérables et à risques ont fait le diagnostic ci-après : pour l'enfant en situation difficile, la pauvreté se caractérise par le décès ou l'absence de l'un ou l'autre parent. Pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, la pauvreté se manifeste par le rejet de la société et pour les personnes vivant avec handicap, la pauvreté se manifeste par un handicap physique, mental ou social. D'autre part, les femmes ont parlé spécifiquement du manque d'accès aux sources de financement malgré le rôle de plus en plus important qu'elles exercent tant dans le secteur de la production que dans la survie des ménages (Idem, p.19).

III.1.2. Efforts nationaux et provinciaux pour la réduction de la pauvreté en Ituri

Se libérer de la pauvreté requiert une approche diversifiée, allant au-delà d'habituelles recommandations de bon sens en matière de bonne gouvernance (économique et politique).

MULUMBA MUNANGA (MULUMBA, M.A, corruption et pauvreté, in Congo-Afrique, économie-culture, vie sociale, no 430, décembre 2008) dit que selon lui, six catégories d'actions s'avèrent essentielles pour réduire la pauvreté au Congo. Il s'agit de :

1) Investir dans le développement humain, alimentaire, éducationnel, dans l'eau et les infrastructures sanitaires afin de favoriser l'émergence d'une main d'oeuvre productive, capable et participer activement à l'économie nationale et mondiale.

2) Aider les petits agriculteurs à accroitre leur productivité et sortir de la disette, particulièrement dans les provinces, districts et territoires ou la population est majoritairement rurale.

3) Se doter d'infrastructures comme l'électricité, les routes, les ports et les voies de communications afin d'attirer des investissements dans les secteurs non traditionnels.

4) Elaborer des politiques de développement industriel qui renforcent les activités du secteur privé en mettant l'accent sur le PME.

5) Mettre l'accent sur les droits de l'homme et sur la justice sociale afin de promouvoir le bien être de tous et de garantir que les membres et catégories sociales pauvres et marginalisés dont les femmes et les filles aient la liberté et les moyens de se faire entendre afin de peser sur les décisions qui affectent leur existence.

6) Promouvoir la durabilité des ressources écologiques et améliorer l'urbanisme. Il faut protéger la biodiversité et les écosystèmes nécessaires à la vie (propreté de l'air et de l'eau, nutriments du sol, du foret, de zones de pêche et d'autres écosystèmes indispensables).

III.1.2.1 Les efforts fournis par le gouvernement

Le gouvernement de la RDC a amorcé plusieurs démarches dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. En 2006, le ministère du plan, avait élaboré un plan d'action qui fournirait au gouvernement issu des élections de 2006, non seulement un cadre pour la réconciliation nationale et de consolidation de la paix nationale, mais qui servirait également d'un cadre de référence de la politique gouvernementale et de convergence de la coopération avec les partenaires au développement en matière de relance de l'économie et de lutte contre la pauvreté. Ce plan se voulait modeste et s'inscrivait dans les objectifs du court et du moyen terme (2007-2009) ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce plan est connu sous le nom de Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP).

Ce plan ou ce document consistait ; après des recherches sur terrain ; à voir de quelle manière la pauvreté croit et de quelle manière la réduire, à récolter les signes de la pauvreté et à voir comment contourner les facteurs (besoins fondamentaux non satisfaits, le faible accès aux services sociaux de base, l'impunité, la corruption, l'injustice, la détérioration des facteurs de production capital et travail...) qui influencent la pauvreté.

L'élaboration de ce document s'est déroulée dans un environnement de sortie d'un conflit dévastateur et d'une des plus longues transitions politiques de l'Afrique. Nous croyons qu'il serait mieux, dans le cadre de l'élaboration d'un tel document, de consulter la population au niveau de chaque secteur, de chaque collectivité de sorte à récolter les véritables besoins de cette dernière.

Deepa NARAYAN (Deepa NARAYAN, autonomisation et réduction de la pauvreté, 2004, p.16) soutient aussi cette thèse en disant <<...malgré des contextes sociaux, culturels, économiques et politiques très différents, deux éléments couramment liés a l'exclusion des personnes pauvres sont l'impuissance et l'impossibilité de s'exprimer>>

Rappelons qu'il y a cependant lieu de noter que la stratégie congolaise de promotion de la croissance et de réduction de la pauvreté a été mise en place en 2006, soit six années après la signature du Pacte du Millénaire qui a eu lieu en 2000. Si l'on s'en tient à cet état de choses, on devrait logiquement repousser l'horizon temporel à 2021 pour la RDC d'atteindre les OMD.

Les infrastructures routières étant quasi inexistantes, les efforts du gouvernement et ses partenaires(Banque Mondiale...) ont permis l'amélioration de nouveaux axes routiers qui facilitent l'accès à de nouvelles zones qui jusque là étaient enclavées ou inaccessibles par la route. Quelques routes importantes sont Kisangani - Beni, Kisangani - Bunia... Les routes de dessertes agricoles au niveau provincial ont aussi vu jour (Bunia-Mahagi). Ces routes favorisent le transport des produits agricoles des points de production vers les marchés d'écoulement. En 2003, il était pratiquement impossible de quitter Bunia et atteindre par véhicule Beni ou Kisangani en un jour, mais cela est possible en un jour.

N'étant pas asphaltées, ces routes nécessitent une maintenance permanente, c'est ainsi qu'avec les moyens locaux, le gouvernement provincial a mis en place un système travaillant avec les moyens locaux pour la maintenance de routes provinciales à travers la FONER. Tout cela le gouvernement provincial et national l'a fait dans le même ordre d'idée de lutter contre la pauvreté. Ici, les efforts du gouvernement pour la lutte contre la pauvreté sont à louer et sont palpables.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams