III.1.1.1.1. Besoins fondamentaux non satisfaits
Avoir assez à manger, un habillement adéquat, un
logement adéquat, la capacité de consulter un médecin
quand on est souffrant sont des besoins primordiaux d'existence à
satisfaire. C'est la première série d'expérience que les
gens identifient et dont ils discutent lorsqu'ils parlent de la
pauvreté. En Ituri, le manger, le logement, l'accès aux
hôpitaux et bien d'autres besoins fondamentaux demeurent un luxe surtout
en milieux ruraux.
III.1.1.1.2 Détérioration des facteurs de
production travail et capital
La pauvreté est aussi perçue comme une situation
de faible emploi, des initiatives et de vision à long terme du fait de
l'inexistence d'entreprises capables de créer de l'emploi pour la
population active. La pauvreté, c'est aussi le manque de capital. Ceci
se traduit par l'incapacité d'accéder au crédit pour
démarrer une activité productrice ou génératrice de
revenu. Ceci est remarquable en Ituri où les entreprises publiques ou
privées capables de procurer du travail à la population sont
quasi inexistantes.
III.1.1.1.3. Absence de la paix
La situation de conflit et de guerre que la RDC en
général et l'Ituri en particulier traverse depuis des
décennies a eu un impact négatif sur le bien être des
populations, notamment sur le plan psychologique. La pauvreté est
également identifiée aux déplacements continuels et
à la perte des biens provoqués par le conflit. Cette situation,
la population de l'Ituri la connait depuis bien longtemps.
III.1.1.1.4 Impunité, corruption, injustices et
exclusion.
La population fustige la culture d'impunité dans
laquelle elle vit. Cette dernière encourage la corruption, l'injustice
et l'exclusion. Cette culture est considérée comme un facteur
majeur des souffrances qu'endurent les populations. Les personnes sont
arbitrairement arrêtées et condamnées avec
légèreté. Dans le district de l'Ituri, et
précisément dans la ville de Bunia, ces genres de situation sont
signalés régulièrement.
III.1.1.1.5. Faible accès aux services sociaux de
base
L'impossibilité d'aller voir un médecin ou de se
faire soigner constitue l'une des perceptions les plus marquantes de la
pauvreté. C'est ainsi qu'on observe, surtout dans les milieux ruraux,
à une prédominance de l'autonomisation et un recours
effréné à la médecine traditionnelle.
Selon les recherches menées par certains auteurs du
DSCRP, les résultats du sondage d'opinion indiquent que 76% des
ménages ne sont pas satisfaits de leur scolarisation de leurs enfants et
80% de leurs soins de santés. Aussi, certains ménages, à
travers le pays n'envoient qu'un seul ou deux de leurs de leurs enfants
à l'école et bien souvent des garçons. De même,
certains parents, du fait que les écoles sont mal équipées
et manquent d'enseignants qualifiés (personnel insuffisant,
sous-qualifiés ou mal formés, infrastructures scolaires
délabrées...) ne scolarisent pas leurs enfants (DSCRP, 2006,
p.18).
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