III.1.2.2 Les efforts du gouvernement provincial et ses
différents partenaires
Au niveau local, plus précisément en Ituri, le
gouvernement local s'est engagé depuis quelques années avec ses
partenaires (PNUD, FAO, Première Urgence et autres) à lutter
contre la pauvreté et la faim.
En partenariat avec le PNUD, le gouvernement local(provincial)
à travers le Ministère du Plan a apporté un appui aux
activités de petit commerce et aux petites unités de conservation
et de transformation (dépôts, moulins et décortiqueuses)
qui a permis de créer les conditions minimales pour le
redémarrage des activités économiques (AGR) et le
relèvement communautaire qui ont été ralenties par plus de
10 années de conflit. Toujours avec le PNUD, le Ministère a
créé des centres professionnels pour les jeunes
démobilisés (pour relancer leur insertion au sein de la
communauté) et les jeunes désoeuvrés à Komanda,
Djugu, Nyoka et Aru dans lesquels les jeunes apprennent à faire
différents petits métiers (menuiserie, charpenterie,
maçonnerie, agriculture...)
Il sied à noter que seuls les démobilisés
ou ex-combattants issus des différents groupes armés et les
jeunes désoeuvrés sont bénéficiaires des ces
différentes formations. Or, la population Iturienne ; étant
majoritairement au chômage ; n'est pas seulement constituée
des ex-combattants ou des jeunes. Il s'avère donc nécessaire que
le gouvernement et ses différents partenaires de développement
pensent aussi à inclure les autres personnes chômeuses dans de
tels différents projets.
Le gouvernement avec la FAO a procédé à
la distribution des intrants et semences agricoles pour encourager les gens
à aller vers l'agriculture pour une autosuffisance locale et une lutte
contre la faim. Pour éviter que ces semences ne soient pas
consommées, le gouvernement avec la FAO ont même distribué
la farine de maïs communément connu sous le nom de Kahunga. Et avec
ACIAR, le ministère du plan a distribué des filets, bassins, et
hameçons à Kasenyi et Tchomia. Dans le territoire de Mambasa, le
Ministère provincial du Plan a, avec l'appui de l'ONG Première
Urgence, créée de MUSO (Mutuel de Solidarité) qui
consiste à distribuer deux chèvres à 10 personnes qui se
distribueront les fruits de ces chèvres une fois qu'elles auront mis
bas. Nous pensons que c'est une politique temporaire de lutte contre la
pauvreté et la faim alors que celle-ci doit être combattue d'une
manière durable.
Toujours dans l'idée de promouvoir l'agriculture et de
lutter contre la pauvreté, le gouvernement provincial a
distribué, il y a pas trop longtemps, 3 à 4 tracteurs dans chaque
territoire de l'Ituri. Ce qui est en soi une bonne politique. Mais la mise en
oeuvre de cette politique n'est pas adéquate par ce que, nous pensons
que l'Ituri est un district très vaste et que donc 15 a 20 tracteurs
sont insignifiants par rapport à la grandeur de l'Ituri. De plus, les
populations de ces territoires étant pauvres, la maintenance et le
carburant pour ces tracteurs doit certainement poser beaucoup des
problèmes.
Malgré tout ceci, la pauvreté bat son record.
Les efforts fournis par le gouvernement et ses différents partenaires ne
sont pas ou ne se font pas sentir sur terrain. Les besoins fondamentaux
demeurent non satisfaits, peu des foyers mangent deux fois le jour,
l'accès aux soins de sante primaires reste un luxe surtout en milieux
ruraux. Dans le sud de l'Irumu, dans trois chefferies, à savoir :
la chefferie d'Andisoma (Nyakunde et ses différents villages,
population : 19.689 habitants), la chefferie de Mobala (Marabo et ses
différents villages, population : 13.620 habitants) et la chefferie
de Bahema d'Irumu (Sota et ses différents villages, population :
25.000 habitants), qu' il n'existe que 11 centres de santé (très
pauvrement équipés et avec des infirmiers assurant la permanence)
et 2 hôpitaux (Nyakunde et Badia qui sont non gouvernemental).
Pour 58.309 habitants, 11 centres de santé et deux
hôpitaux sont largement insuffisants. Même quand l'on a les moyens
de se faire soigner, on ne sait pas le faire soit par manque d'infrastructures
sanitaires ou soit par la distance à l'instar d'un habitant de Sota qui
doit effectuer 12 km pour se rendre à l'hôpital de Nyakunde. Le
gouvernement devrait ici oeuvrer à améliorer l'accès aux
services sociaux de base en construisant beaucoup plus de centres de sante, en
les équipant et en engageant un personnel qualifié dans les
milieux ruraux.
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