CONCLUSION GENERALE
Face à la mortalité materno-foetale encore
élevée dans la plupart des pays en voie de développement
et au Bénin en particulier, une attention particulière
mérite d'être accordée à ce phénomène.
Ces décès peuvent être évités par un suivi de
la grossesse depuis la conception jusqu'à l'accouchement. D'où
l'intérêt de promouvoir la régularité aux
consultations prénatales qui au-delà des examens médicaux
constituent des occasions pour établir un lien de confiance entre la
femme et le pourvoyeur de soins, pour personnaliser les messages de promotion
de la santé. De bons services de CPN relient la femme et sa famille au
système sanitaire formel, augmentent les chances de
bénéficier d'un prestataire qualifié lors de
l'accouchement et renforcent une bonne santé tout au long du cycle de
vie. Des soins insuffisants à ce moment rompent un maillon essentiel de
la continuité des soins avec toutes les conséquences que cela
comporte.
Par ailleurs, la plupart des études sur les soins de
santé se sont focalisées sur les disparités offre/demande
au niveau national. Seulement, il est indispensable d'aller au-delà de
cette problématique afin de comprendre les causes de la sous utilisation
des services de santé notamment les raisons pour lesquelles femmes
rurales (qui sont plus concernées par le phénomène)
abandonnent les soins prénatals en milieu rural.
Les messages à transmettre devraient donc porter sur
les risques des complications de grossesse et ses conséquences, sur les
avantages des CPN et surtout l'importance de la CPN1 précoce. Les
programmes d'alphabétisation en langues locales peuvent être
utiles pour véhiculer ces messages encore que les résultats
prouvent son influence positive sur la régularité aux CPN. Ils
doivent cibler les femmes âgées de plus de 35 ans, les multipares,
les non instruites et surtout celles qui travaillent dans le secteur agricole.
Tout effort en vue de renforcer les soins prénatals doit d'abord viser
la couverture sanitaire universelle, l'amélioration de l'accueil et de
la qualité des soins et surtout à baisser les barrières
économiques afin de diminuer les taux d'abandon aux CPN.
La présente étude ne tient pas compte des
valeurs culturelles qui ont des répercutions sur le choix des
populations rurales entre la médecine moderne et traditionnelle. Et donc
ne prend pas en compte les femmes qui font recours aux tradipraticiens, qui
continuent de drainer les populations vers eux, surtout à cause de leur
accueil. Tout ceci devrait être pris en compte pour la création
d'un système de santé fonctionnel pour faire face au défi
que représente le respect du calendrier établit par l'OMS en
milieu rural, en ce qui concerne les consultations prénatales.
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