Le niveau d'instruction
L'instruction est l'une des variables
considérées importantes dans la détermination des
comportements des femmes. Elle implique des changements dans les comportements,
les attitudes et la manière de penser, se traduisant par une meilleure
utilisation des services de santé moderne et des meilleures pratiques de
santé dans le ménage (Hobcraft, 1993 ; Joshi, 1994). Pour
Beninguisse (2001), plus la femme est moderne, c'est-à-dire de
niveau d'instruction élevé, travaillant dans le secteur moderne
de l'économie, plus elle s'informe régulièrement en
matière de santé, et a plus de chance de faire un usage
quantitatif et qualitatif fréquent des services de santé.
L'instruction offre une plus grande ouverture de la femme au monde
extérieur, lui permettant de rompre facilement avec les comportements
néfastes à sa santé et à celle des enfants
(Hobcraft, 1993 ; Joshi, 1994). Les résultats de l'EDS-II
confirment l'effet positif du niveau d'instruction sur le recours aux CPN. Ces
résultats montrent que 3% des femmes non instruites ont consulté
un médecin, contre 7% ayant un niveau primaire et 29,1% ayant un niveau
secondaire ou plus.
L'âge
L'âge est l'un des déterminants classiques des
comportements humains. Son influence sur le recours aux soins
obstétricaux a été notamment mise en évidence dans
les travaux de G. Beninguisse (2003), P. Rakotondrabe (2001) et C Zoungrana
(1993). En effet, pour G. Beninguisse (2003), partout où les
inégalités sont importantes, à la maternité tardive
(plus de 34 ans) et surtout précoce (moins de 20 ans), est
associée une propension plus faible à recourir aux services
obstétricaux et à respecter les règles de
prévention. Pour Zoungrana (1993), les jeunes femmes (moins de 20
ans) et celles plus âgées (plus de 35 ans), ont tendance à
recevoir des soins prénataux inadéquats. D'après
Rakotondrabe (2001), le risque pour une femme de ne pas se faire consulter
pendant la période de grossesse est réduit de moitié
lorsqu'elle est âgée d'au moins 35 ans. De plus Ndiaye et al
(2005), dans leur étude sur l'évaluation des
déterminants socioculturels du retard de la première consultation
prénatale, affirment que l'influence de l'âge est
différente selon la situation considérée. Avant 18 ans,
les femmes ont en général plus de grossesses hors mariage,
condamnées par la société. Après 34 ans, se pose le
problème de rivalité entre coépouses, mais aussi la honte
pour une femme de continuer sa vie reproductive. Les résultats de
l'EDS-II confirment cette influence de l'âge sur le recours aux CPN. En
effet, le rapport final de l'EDS-III montre que 78,4 % des mères
âgées de moins de 20 ans ont consulté contre 75,9 % pour
les mères âgées de 35-49 ans.
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