II.3.3 La distance
géographique
Les résultats des enquêtes sur l'influence que
peut avoir la distance à parcourir pour rejoindre des centres de
santé conventionnés divergent. Certaines mettent en avant la
barrière géographique comme obstacle non négligeable
à l'adhésion, voir comme motif de désaffiliation. D'autres
indiquent que la distance séparant les mutualistes de la formation
sanitaire ne constitue pas un frein pour les mutuelles de santé (De
Allegri et al, op. cit). Des recherches dans un système d'assurance
communautaires au Burkina Faso indiquent même que l'adhésion
serait plus élevée dans les communautés plus
éloignées du centre de santé. Ce résultat a priori
étonnant s'expliquerait d'une part, par la campagne de promotion intense
menée auprès des populations les plus distantes, et d'autre part,
par la prise en charge des frais de transport par la mutuelle de santé.
Enfin, le problème de la distance géographique se poserait, pour
certains bénéficiaires, à travers la non-visibilité
des bienfaits du système mutualiste pour les non-membres. Criel (1998)
rapporte que l'équipe responsable du système d'assurance
hospitalisation de Bwamanda en République Démocratique du Congo
(RDC) avait remarqué que les coûts indirects (transport,
nourriture, logement de la famille, etc....) d'une prise en charge
étaient plus élevés pour les individus les plus
éloignés de l'hôpital de district. Ceux-ci avaient par
ailleurs, moins souvent recours à l'hôpital. Face à ce
constat, un système d'échelle mobile selon la distance entre le
centre de santé et l'hôpital fut instauré : plus la
distance séparant le centre de santé et l'hôpital
était grande, plus la prime d'admission était faible.
Néanmoins, la mise en place de ce système n'a pas eu d'impact sur
le recours des membres les plus éloignés, indiquant que la
distance géographique demeure un frein important à la
participation à la mutuelle de santé.
II.3.4 Le choix des structures
de soins
De Allegri et all. (2005) mentionnent le mécontentement
des adhérents face à l'assignation d'un centre de santé
qu'ils n'ont pas choisi. Selon les bénéficiaires, cette
décision découragerait les ménages d'adhérer
à la MUSA en raison de la qualité des soins proposés et
les relations avec les prestataires.
Ainsi, certains préféreraient se rendre dans un
centre de santé plus éloigné, mais où ils ont plus
d'affinités avec les soignants. Le choix du centre de santé
conventionné par les communautés elles-mêmes influencerait
positivement l'adhésion, la difficulté résidant ici dans
l'offre limitée de structures sanitaires en milieu rural (Fonteneau,
(2003).
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