II.3.5 Modalités
d'affiliation et prestations offertes aux membres
II.3.5 .1 Montant de l'adhésion et des
cotisations
Comme évoqué précédemment, les
montants de cotisations et des primes d'adhésion sont juges acceptables
par les individus, malgré le manque de ressources financières de
nombre d'entre eux. Le ticket modérateur ne serait pas remis en
question, principalement en raison du faible montant qu'il représente.
Toutefois, selon Criel (1958), les usagers semblent ne pas bien comprendre le
motif pour lequel il a été instauré.
II.3.5.2 Périodicité des
cotisations
La périodicité du paiement de la cotisation
semble influencer l'adhésion. En effet, il apparaît que
l'obligation de verser la prime et/ou les cotisations en une fois constitue un
frein important, en particulier pour les familles nombreuses. Des
ménages expriment ainsi la volonté d'une possibilité
d'échelonnement des cotisations et des primes d'adhésions. La
période durant laquelle les primes d'adhésion et/ou les
cotisations annuelles sont collectées peut également favoriser
l'adhésion ou au contraire, constituer une barrière, selon
qu'elle tient compte ou non des fluctuations saisonnières des revenus.
Toutefois, la collecte des cotisations en période de récolte,
plus appropriée dans certains contextes, ne garantit pas la
capacité des personnes à verser la somme due à
l'affiliation à la mutuelle de santé.
II.3.5.3 Affiliation familiale ou seulement
partielle
L'affiliation obligatoire semble constituer un réel
obstacle, d'autant plus que les adhérents n'établissent pas de
lien entre une telle formule et la nécessité pour la mutuelle de
contrer une « sélection adverse » des risques (qui
survient que si le chef de ménage n'affilie que les membres les plus
vulnérables de sa famille, ce qui déséquilibre
évidemment le système d'assurance) Criel & Walkens, op.
Cit.). On constate que seuls, certains membres du ménage sont
également inscrits à la mutuelle, ce qui suggère que
l'adhésion familiale est presque comme financement déraisonnable.
Par ailleurs, les adhérents se plaignent des primes soit
différenciée pour les adultes et pour les enfants, ceci
étant perçu comme un moyen culturellement approprié pour
contrebalancer la tendance à favoriser les adultes dans l'allocation des
ressources, souvent limitées, pour les soins de santé. La
définition de la famille acceptable, ne reflèterait pas
correctement les processus de décisions familiales au quotidien et ne
prendrait pas suffisamment en compte le contexte de polygamie et de composition
changeant des ménages. Une étude de De Allegri et al. (2000) au
Burkina Faso, mentionne à ce sujet la critique adressée par les
adhérents concernant la définition du ménage
appliquée par la mutuelle de santé. De même, à
propos du projet PRIMA en Guinée Conakry, Walkens et Criel souligne que
la définition de la « famille » n'est pas
suffisamment précise.
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