II.3 Déterminants
liés à la mutuelle et institutions sanitaires de la faible
adhésion des ménages à la mutuelle de
santé
II.3.1 Qualité des
soins
La qualité des soins de santé peut être
abordée sous un double aspect : d'une part, elle peut constituer
une condition indispensable au succès des mutuelles de santé,
d'autre part, ces dernières peuvent contribuer à
l'amélioration de la qualité des soins dispensés dans les
formations sanitaires conventionnées Waelkens & Criel, 2004, Atim,
2000).
La qualité « objective » des soins
vus la perception plus subjective qu'en ont les populations peut motiver, ou
décourager, celles-ci à s'affilier à un système de
mutualisation des risques santé. L'adhésion serait toutefois
davantage influencée par la perception qu'ont les usagers de la
qualité de l'offre.(Waelkens& Criel (2004) or, il ressort des
études empiriques que les populations sont généralement
insatisfaites de la qualité de soins de santé, en particulier
dans les structures sanitaires publiques. Les principaux critères
d'évaluation de la qualité de l'offre de soins concernent
l'accueil (disponibilité des prestataires de soins, temps d'attente,
respect et considération de la part des soignants), la prescription et
la disponibilité des médicaments, ainsi que la rapidité
des résultats du traitement. Alors que certaines études stipulent
que les principales critiques émises par les adhérents tiennent
à la mauvaise qualité des médicaments prescrits (Criel et
al. 2002) et aux ruptures. Walkens et Criel (2004) soulignent que la
pauvreté des expériences de ces types ne permet pas d'attester
qu'une amélioration de la qualité de soins survient souvent
grâce à la mise en place d'une mutuelle de santé. Le poids
des mutuelles de santé serait encore plus faible pour pouvoir exercer
une réelle influence sur les comportements des agents de santé.
D'une part, nombre de mutualiste (et de non-mutualistes) ne percevraient que
trop peu de rôle de contre-pouvoir que pourraient jouer les mutuelles de
santé auprès des prestataires de soins. D'autre part, les agents
de santé, peu habitués à dialoguer avec les populations,
ne seraient pas suffisamment préparés à établir ce
type de relation avec les usagers. Par ailleurs, une certaine résistance
des prestataires de soins est parfois constatée lors de la mise en place
de systèmes mutualistes. Ainsi, une amélioration de la
qualité de soins nécessite un changement de comportement de la
part des professionnels de santé, bien que la capacité
d'incitation des mutuelles de santé ne soit pas contestée. Nous
reviendrons dans la section finale de ce travail sur le rôle structurel
que pourraient jouer les mutuelles de santé dans la construction d'une
relation de service plus satisfaisante pour les différentes parties
prenantes.
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