II.2.6 Passé
associatif
L'existence d'associations informelles de partage de risque
semble faciliter l'implantation d'une mutuelle de santé (De Allegri,
Jütting, Dubois, op.cit.). Néanmoins, la logique des institutions
traditionnelles d'entraide étant différente, elle pourrait aussi
induire des malentendus et des déceptions chez les adhérents. A
ce sujet, Criel et Waelkens constatent pourtant que les adhérents comme
les non-adhérents distinguent clairement les spécificités
propres à la mutuelle de santé et aux systèmes
traditionnels d'entraide (Criel & Waelkens, 2003). D'Allegri et al, indique
que l'introduction d'une assurance santé communautaire est plus
aisée dans les communautés déjà habituées au
partage de risque. Toutefois, comme ils trouvent parmi les membres et non
membres une proportion identique d'individus impliqués dans un autre
système formel ou informel de partage de risque, selon l'étude de
ce facteur sur l'adhésion reste douteuse. A l'inverse selon
l'étude de Dubois, les membres de la mutuelle de santé sont
d'avantage impliqués dans la vie associative de la communauté que
les non-membres. Ainsi 58% des adhérents de la MUSA de Zabré sont
membres d'une de deux associations à l'origine de la création de
la MUSA. L'influence positive de l'expérience associative des individus
s'expliqueraient notamment par les prédispositions plus grandes des
membres à s'impliquer dans un système de partage communautaire,
par effet d'entraînement des personnes participant déjà
à une association, par une sensibilisation accrue au profit de la MUSA
au sein des systèmes préexistants et par la quasi-obligation
d'adhésion à la MUSA pour ne pas perdre l'argent investi dans
l'une des associations initiatrices. Néanmoins, comme on le verra plus
loin, des expériences antérieures négatives peuvent
altérer la confiance des populations et constituer un frein à
l'adhésion à une mutuelle de santé (Basaza et al. 2008,
Schneider, 2005, Criel & Waelkens, 2003, Criel et al. 2002, Dubois,
2002).
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