II.2.3 Etat de santé
moyen du ménage
Deux études indiquent que l'état de
santé moyen des membres du ménage n'exerce pas d'influence sur
l'adhésion. De Allegri et al. 2006 b ; Musango et al. 2004). Ainsi,
dans le district de Kabutare, au Rwanda, la morbidité des ménages
des membres et de non-membres n'est pas significativement différente
(respectivement 43%). De même, une proposition identique de mutualistes
85% et de non-mutualistes (84%). A l'inverse, Dubois constate que l'Etat de
santé des mutualistes est globalement meilleur que celui de non
adhérents, mais une fois encore, ce résultat ne concerne pas la
seule mutuelle de Zabré au Burkina-Faso.
II.2.4 Recours
thérapeutiques et perceptions de la santé
Selon Dubois, les adhérents à la MUSA accordent
d'avantage d'importance à la santé que les non-membres. En outre,
les résultats d'une autre recherche au Burkina-Faso indiquent que les
adhérents à une MUSA ont une perception plus négative des
soins traditionnels que le non-adhérents, le jugement souvent
médiocres ou inefficaces. (De Allegri et al, op.cit.), un recours
antérieur aux services de santé ne semble pas influencer une
décision d'adhésion, membres ou non ayant des recours
thérapeutiques relativement analogues. Ainsi, Jütting (2005)
constate que, dans la région de Thies, 90% des individus ont pour
recours le centre de santé local, sans qu'il y ait de différence
entre les adhérents et non adhérents. En ce qui concerne les
mesures de prévention de la maladie, l'étude de Jütting et
Tine (2000) indique que les adhérents recourent davantage que les
non-adhérents à des techniques telles que l'épuration de
l'eau ou l'utilisation de moustiquaires. Néanmoins, ces
différences tiendraient essentiellement au niveau de revenus plus
élevé des adhérents.
II.2.5 Cohésion du
groupe cible
Des divergences apparaissent entre les auteurs quant à
l'impact de la cohésion du groupe cible sur l'adhésion à
une MUSA. Selon certaine le climat de confiance et la solidarité au sein
de la communauté ne semblent pas avoir d'influence sur la
décision d'adhérer ou non à une MUSA. Ainsi dans la MUSA
de Thiès, au Sénégal, adhérents ou
non-adhérents évaluent de manière identique le
degré de confiance et de solidarité au sein de leur village
(Jütting (2005). De même, les valeurs de solidarité et
d'entraide semblent similaires chez les membres et non-membres de la MUSA de
Zabré. Par contre, Atim (2000) indique que, parmi les MUSA à
adhésion volontaire couverte par son étude, seules deux mutuelles
dont le groupe cible était restreint et particulièrement
soudé sont parvenues à atteindre un taux de
pénétration élevé (supérieur à 50%).
On reconnaîtra toutefois que la cohésion d'un groupe, à
l'instar de la notion de capital, ne se prête guère à une
interprétation univoque.
Les études ne s'accordent pas non plus quant au
rôle joué par les leaders communautaires. Selon Dubois, op.cit.,
la participation des leaders communautaires influence positivement
l'adhésion, 41% des membres de la MUSA disait s'être inscrits sur
les conseils d'une personne influente. Cependant, dans la MUSA de Thiès,
seul un très faible pourcentage des membres a adhéré en
raison de la participation de leader (Jütting, 2005).
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