II.1.3 Ethnie
Deux études empiriques constatent une grande
affiliation de certaines ethnies au MUSA (De Allegri et al. et Jütting,
op.cit). Une recherche menée au Burkina-Faso par De Allegri
relève un lieu significatif entre l'ethnie Bwaba à la MUSA en
évoquant une ouverture d'esprit plus grande des Bwaba face à
l'innovation, notamment en matière de santé et leurs perception
du risque maladie différente de celle des autres ethnies. Selon
Jütting (2005) au Sénégal, l'ethnie Wolof présente un
taux de participation à la MUSA nettement supérieur 90 % à
celui d'autres ethnies, comme les sévères 68% et les Peuls 35%.
Tout comme les Bwaba du Burkina-Faso, les Wolof seraient en
général davantage ouverts à l'innovation. Une autre
explication possible réside dans le fait que les Wolof ont en moyenne un
niveau de vie plus élevé que les autres groupes ethniques (leurs
dépenses moyennes étant deux fois plus élevés que
les autres groupes ethniques, les sévères, par exemple). La
faible adhésion des Peuls paraît, quant à elle, assez
logique : nomades, ces populations sont moins inclus à
adhérer à une mutuelle de santé en raison de leur
difficulté à recourir aux services conventionnés,
très spécifiquement localisés.
II.1.4 Religion
Bien qu'elle soit envisagée comme déterminant
d'adhésion dans les études sélectionnées, la
religion paraît également avoir une influence sur
l'adhésion des ménages à un système de financement
communautaire pour la santé (Jütting, Dong et al, op.cit.). Ainsi,
selon l'enquête réalisée par Jütting (2005) dans la
région de Thies au Sénégal, le pourcentage de la
population chrétienne adhérant à un système
d'assurance santé 80% et plus élevé que celui de la
communauté musulmane 50%.
Par ailleurs, parmi les mutualistes, 60% étaient de la
religion chrétienne contre 35% des musulmans. Le niveau de vie ne semble
pas ici en cause, les musulmans ayant un revenu moyen plus important que celui
des chrétiens. Mais cet engagement plus conséquent plus de la
communauté chrétienne peut s'expliquer par l'appui important du
diocèse dont à bénéficier la MUSA
étudiée.
En effet, il apparaît que la promotion des
activités de l'organisation mutualiste a été plus intense
dans les villages où l'Eglise catholique était présente et
active. Ainsi, si la population musulmane semble moins motivée que la
communauté chrétienne, elle est aussi moins bien informée.
Des niveaux de sensibilisation différents pourraient donc in fine
également expliquer ces taux d'adhésion fort
différente.
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