1.2.2 Handicap
Le mot « handicap » emprunté en
1827, vient de l'expression anglaise «hand in cap»,
signifiant « main dans le chapeau » (GREVIN, A., 2009).
Partant de cette définition, le terme «handicap»
désigne la limitation des possibilités d'interaction d'un
individu avec son environnement, causée par une déficience
provoquant une incapacité, permanente ou non, menant à un stress
et à des difficultés morales, intellectuelles, sociales et/ou
physiques.
En d'autres termes, l'auteur donne une autre définition
du terme dans le cadre d'un troc de biens entre deux personnes, il fallait
rétablir une égalité de valeur entre ce qui était
donné et ce qui était reçu : ainsi celui qui recevait un
objet d'une valeur supérieure devait mettre dans un chapeau une somme
d'argent pour rétablir l'équité. L'expression s'est
progressivement transformée en mot puis appliquée au domaine
sportif (courses de chevaux notamment) au XVIIIe siècle. En
hippisme, un «handicap» correspond à la
volonté de donner autant de chances à tous les
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concurrents en imposant des difficultés
supplémentaires aux meilleurs. Historiquement, le handicap se
définissait par opposition à la maladie. Le patient était
malade tant que son problème pouvait être pris en charge
médicalement, il était réputé handicapé une
fois devenu incurable. (Wikitionnaire 2012)3.
En 1980, le britannique WOOD P. transforme radicalement la
vision du handicap en le définissant comme :« un
désavantage dont est victime un individu pour accomplir un rôle
social normal du fait de sa déficience (lésion temporaire ou
définitive) ou de son incapacité (réduction partielle ou
totale des capacités pour accomplir une activité »).
Ainsi, cette définition a par la suite
été critiquée pour mettre trop en avant l'aspect
fonctionnel du handicap et pas assez son aspect social. Il est vrai que la
problématique sociale du handicap a toujours buté sur une
ambiguïté : tout le monde peut à un moment vivre une
situation de handicap, pourtant les personnes handicapées sont bien une
minorité amenée à défendre ses droits en tant que
groupe social (MORESI, C. et BARRAQUE, P., 2007).
Dans le cadre de la présente étude, le
drépanocytaire vit une situation d'handicap permanent même si par
ailleurs cet handicap fait partie de son identité.
1.2.3 Identité
L'identité de l'individu est, en psychologie sociale,
la reconnaissance de ce qu'il est, par lui-même ou par les autres. La
notion d'identité est au croisement de la sociologie et de la
psychologie, mais intéresse aussi la biologie et la philosophie.
FERRET, S., (1998 :76) conçoit l'identité comme
« une sorte de sentiment d'harmonie : l'identité de l'individu
est le « sentiment subjectif et tonique d'une unité personnelle et
d'une continuité temporelle ».Dans la tradition freudienne,
l'identité est une construction caractérisée par des
discontinuités et des conflits entre différentes instances (le
Moi, le Ça, le Surmoi, etc.). Ces deux
conceptions parlent de l'identité comme d'une construction
diachronique.
Selon (LIPIANSKY, E- M., 2005) : « La notion
d'identité en sociologie renferme toute la problématique du
rapport entre le collectif et l'individuel, le
3www.home.myplaycity.com/ consulté le29
juillet 2012 à 14:07.
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déterminisme social et la singularité
individuelle. Il n'est pas possible, à ce jour, de parler de cette
notion sans évoquer les grands courants de la sociologie qui ont des
approches différentes notamment l'identité subjective à
travers l'identité pour soi, ou l'identité personnelle se
rapprochant plus ou moins de celle présentée en psychologie et
l'identité objective à travers l'identité pour autrui par
des classifications, des statuts sociaux ou professionnels ».
En effet, l'identité du drépanocytaire est un
facteur de mise à l'écart du malade de la partie active de la
société. En plus, le drépanocytaire fait aussi l'objet de
stigmatisation.
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