Les différentes interprétations africaines de
la maladie évoquée à savoir enfant-sorcier, enfant-
revenant, femme-maudite s'inscrivent aussi bien dans des contextes sanitaires,
mais sociaux car considérés dans la plupart des cas comme des
marqueurs identitaires imaginaires. En effet, ces catégories de
préjugés peuvent se maintenir comme un signifiant de
communication entre les différents membres de la famille, au-delà
de toute la société (PONTHIEUX, S., 2003).
Ainsi, la construction de l'entité pathologique
dépend donc de nombreux facteurs qui mettent en exergue le lien entre
des figures de l'imaginaire et des processus sociaux. Ces modèles nous
aident aussi à identifier « l'origine sociale des
catégories, des «représentations» » (BALANDIER,
G., 1999 :16).
En outre, la drépanocytose maladie classée dans
la catégorie des anémies, est en passe de « s'autonomiser
» et de quitter le statut de « maladie orpheline » (LAINE, A.
2004). Ce changement de statut permettra à la maladie et aux malades
d'acquérir des droits (droit à la santé, droit aux soins
...) et de mieux s'intégrer au sein de la société pour un
épanouissement plus ou moins satisfaisant.
AMSELLE, J-L (2001 :173) affirme : «
l'affaiblissement des processus d'intégrations républicaines va
de pair avec la montée des communautarismes identitaires, à
l'inverse et de façon symétrique la demande d'intégration-
par le prisme de cette maladie paradigmatique- ne repose pas sur la
revendication d'une identité culturelle».
Ainsi, il s'agit ici plutôt d'une demande de
reconnaissance de cette pathologie pour qu'elle quitte ce statut de «
maladie orpheline », qu'elle n'engage plus des processus de stigmatisation
sociale dans des pays d'Afrique subsaharienne à l'instar du
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Niger et qu'elle puisse être l'objet de guérison.
En effet, les associations de malades dans le système favorisent le
regroupement de population facteur d'intégration autour d'une même
« identité biologique ».
En revanche, en Afrique la « culture du secret
» autour de cette maladie ne favorise pas l'émergence de
mouvements associatifs. On comprend ici que l'un dans l'autre la marque du
drépanocytaire tend à changer de considérations, mais
beaucoup reste à faire surtout que la drépanocytose demeure
toujours une maladie méconnue par l'ensemble de la population.
L'approche psychologique d'un état de santé, celui de la
grossesse, n'est pas à négliger dans cette étude.