II- L'IMPACT ECONOMIQUE DES ACTIONS DE LA SODERIZ
Les chiffres d'affaires de la Soderiz suivent le rythme de
l'évolution des activités de la société. La
croissance du budget de fonctionnement a été possible grâce
à une mobilisation des bailleurs de fonds autour de la Soderiz. Ce
soutien constant de la société est le signe de la performance
économique de l'institution.
1 - La mobilisation des bailleurs de fond.
Pour réussir le programme rizicole, il fallait
consentir un effort pour son financement. Faut-il le noter, à la
différence des autres secteurs productifs
152 Ministère de l'agriculture, Rapport final ... op.cit,
p 14
153 K, KOFFI, op.cit p52
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auxquels l'Etat a consenti d'énormes investissements,
la riziculture à bénéficier en grandes parties des
ressources extérieures de financement. Ainsi l'opération du riz
conduite par la Soderiz a attiré la confiance des opérateurs
économiques.
Au début du programme en 1970, le principal bailleur de
fond était la Kreditanstt Für Weiderbau (KFW) de la
République Fédérale d'Allemagne (R.F.A) sa part
représentait environ 32% des investissements de la
société. La Soderiz a sollicité l'appui des bailleurs de
fond vu l'ampleur de ses activités. La KFW est intervenu dans le cadre
de l'aide bilatérale accordée à la Côte d'Ivoire. En
1971, elle a financé les opérations de construction de barrages
et de mise en valeur des périmètres rizicoles à Korhogo
à hauteur de 3 milliards de francs CFA. L'ancien directeur chargé
de la production à la Soderiz, Ahmed Timité témoigne
à ce sujet que : « le premier barrage à avoir
bénéficié de cette aide a été le barrage de
Nombolo. Avec les maigres moyens la réalisation de ce barrage a
épaté tout le monde. L'argent a suffi au grand étonnement
des Allemands, ce qui nous a permis de demander d'autres fonds
»154. Au nombre de dix, ces petits barrages en terre
irriguaient les surfaces entre 100 et 250 hectares. En 1972, avec
l'intensification du programme rizicole de la Soderiz, le Fond Européen
de Développement (FED) a inverti 256 200 000 francs CFA, soit 30% des
investissements, pour l'évaluation et la formation des agents
d'encadrement155.
En outre, en1973, dans le cadre du renforcement des
capacités d'usinage, l'organisation internationale de café (OIC)
a fait un prêt de 1 467 700 000 francs CFA à la Soderiz. Ces fonds
devaient servir à la construction de quatre barrages et une station de
pompage.156 La Soderiz a attiré aussi l'attention de d'autres
organismes de financements, ce qui permettait d'élaborer une
véritable stratégie de développement national. L'apport
des bailleurs de fond s'est accru à partir de
154 A, Timité, ancien directeur chargé de la
production à la Soderiz 1970 - 1977, entretien réalisé le
13 Décembre 2011 à Abidjan
155ADS : Soderiz 6 ans déjà 1976, p
23
156 ADS : Rapport annuel Soderiz 1976, p 291
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1974. En effet, la République Fédérale
d'Allemagne (RFA) a fourni pour les opérations de riziculture
irriguée dans le nord du pays, 1 milliard de francs CFA, pendant que la
Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE) s'est engagée
avec 2 milliards de francs CFA dans la zone forestière. Quant au Fond
Européen de Développement (FED), il engagea un investissement
important de plus de 3 milliards pour la création d'un complexe
mécanisé à Odienné.157
Outre ces financements extérieurs, on notait celui de
l'Etat ivoirien. Pendant la période 1973-1974, le budget spécial
d'investissement et d'équipement (BSIE) a mis à la disposition de
la Soderiz 145 000 000 F CFA, pour la réalisation de ses projets. La
Caisse de Stabilisation et de Soutien des Produits et Prix Agricole (CSSPPA)
n'est pas restée également en marge de cette vague
d'investissement, avec plus de 166 000 000 F pour la stabilisation du prix du
riz158.
Faut-il rappeler que depuis le début de son
intervention, l'année 1974 à été celle qui à
mobiliser plus de bailleurs de fonds. Par ailleurs, l'apport des capitaux
étrangers pour la Soderiz est jugé satisfaisant, car cela a
permis une augmentation sensible des « chiffres d'affaires »
de la société159.
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