Summary
This research work is based around the land market and
expropriations suburban. In fact, in a context of climate and impairment of the
decrease in arable land because of population growth, this problem of land
sales and expropriations took of the magnitude in Niger with the advent of the
commons. The emphasis of this phenomenon, at the outskirts of the city of
Zinder can be explained by the land insecurity which prevails, due to the
ignorance of the procedures of securing real estate by most of the peasants on
the one hand, but also of the lack of implementation of a system of regulating
reliable land. As well, given the stakes, this phenomenon of decapitalization
has several players who are going landowners in passing by the big traders and
officials haves up to the House of Commons (current district). This situation
showing a mock of happiness for the peasants (sellers), is in reality a major
cause for the increase in the vulnerability of populations by the loss of the
capital the most valuable (the earth) of rural producers. Attended and to a
reduction in agricultural production and natural resources as a result of the
changes of use of the ground, which presents the adverse effects on the lives
of rural people. The latter (landowners) are transformed into agricultural
workers or simply indulge in the permanent exodus in the practice of low-paid
activities.
Keywords: Expropriation - land market -
commodification - suburban - food safety - household
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Introduction générale
Dans la perspective de la recherche d'une
sécurité alimentaire, le gouvernement du Niger a adopté
plusieurs documents, dont celui portant sur la Stratégie de
Développement Rural (SDR). Ce document a servi de cadre de
référence pour toutes les actions dans le secteur rural. Parmi
les axes stratégiques retenus il y'a la sécurisation des
conditions de vie des populations à travers la gestion durable des
ressources naturelles (Programme 2 : « Gouvernance locale des ressources
naturelles ») et l'amélioration de la sécurité
alimentaire (Programme 11 : « Lutte Contre l'Insécurité
Alimentaire par le Développement de l'Irrigation »).
Ainsi, malgré toutes les mesures prises et d'importants
progrès accomplis en matière de gestion et de prévention
des crises alimentaires, ces dernières restent chroniques au Niger. Ceci
du fait que les politiques publiques1 restent jusqu'à
présent inopérantes quant à la recherche de la
sécurité alimentaire. Sur la base de la SDR, le Niger vient
d'adopter (en 2012) une autre politique sur la sécurité
alimentaire, dénommée i3N qui dans ses Axes 1, 2 et 3
prévoit respectivement « l'Accroissement et la diversification des
productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques », «
l'Approvisionnement régulier des marchés ruraux et urbains en
produits agricoles et agroalimentaires » et « l'Amélioration
de la résilience des populations face aux changements climatiques,
crises et catastrophes ».
L'Etat a donc fait de la sécurité alimentaire,
un objectif prioritaire de lutte contre la pauvreté au Niger.
Il va s'en dire que les causes des crises alimentaires au
Niger sont variées, mais l'une des plus importantes et dont les
réflexions n'ont pas été poussées reste la vente et
les expropriations des terres agricoles pour cause d'utilité publique,
notamment dans le cadre des lotissements en périphérie des grands
centres urbains. Ces transactions revêtent un caractère
préoccupant qu'il faille résoudre, en ce sens qu'elles
créent des paysans sans terre, donc sans activité fixe et sans un
revenu important pour nourrir leurs familles.
1 - Dès les années soixante-dix, le Niger a
fixé comme objectif prioritaire, l'affranchissement des systèmes
de production des aléas naturels par l'accroissement de la production,
sa diversification et la mise en place d'un système de prévision
de crise.
- Les cultures de contre-saison furent lancées et les
habitudes alimentaires des populations bousculées à travers la
valorisation d'un certain nombre d'aliments comme le niébé
(haricot). Mise en place d'un centre de stockage de produits alimentaires
(OPVN) afin de parer à toutes éventualités en cas de
déficit alimentaire aigu. Un système de prévoyance et
d'alerte précoce garantissant au pays un mécanisme de
prévoyance et de lutte contre la sécheresse et la famine.
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Ainsi, l'espace rural périurbain se trouve
confronté à un double problème, celui de la vente des
terres et de l'expropriation pour cause d'utilité publique
procédée par les collectivités, qui entrainent un
grignotage et un étalement de la ville sur cet espace.
L'explosion urbaine constitue l'une des causes de mutations
des caractéristiques des espaces ruraux. En effet, comme le
démontre Etienne (2005), en 1950 moins du tiers de la population
mondiale vivait dans les villes, mais en 2007 la population urbaine aura
dépassé la population rurale, et en 2030 ce sont deux tiers de la
population mondiale qui seront citadins.
Ni l'Afrique, ni le Niger, encore moins la région de
Zinder n'échapperont à ce mouvement général
d'urbanisation.
Au Niger, l'accroissement démographique de la
population urbaine s'explique par des taux d'accroissement de l'ordre de 9,2%
courant la période 1965-1985. (J. HOSSENLOPP, 1971). La Ville de Zinder
qui comptait à peine 20 131 hbts en 1961, compte aujourd'hui une
population de 265 828 hbts, composée des autochtones et des migrants
venus des villages et autres localités.
Les villages représentent la quasi-totalité de
l'espace périurbain de la Ville de Zinder, où l'agriculture
constitue la principale activité des habitants.
Cependant, et aujourd'hui plus qu'hier la vente des terres et
les expropriations pour cause d'utilité publique, engendre une extension
fulgurante de la ville sur les terres agricoles périurbaines. Cette
situation présente plusieurs effets sur la sécurité
alimentaire des ménages ruraux et même urbains. Elle rend la
pratique de l'agriculture, principale activité des Nigériens
difficile, voire impossible dans le long terme, puisque les espaces y
manqueront dans le périurbain. Et, sans compter l'importante
contribution que cette agriculture périurbaine apporte dans
l'approvisionnement des centres urbains en produits agricoles.
Pour mieux traiter des effets des ventes et des expropriations
des terres agricoles sur la sécurité alimentaire des
ménages ruraux, nous avons organisé le travail en (3) trois
parties.
- La première partie traite du cadre
théorique et méthodologique, où nous évoquerons la
problématique de ventes des terres agricoles et des expropriations, la
revue de la littérature ainsi que les concepts utilisés, et
surtout la méthodologie utilisée pour faire ressortir les effets
de ces actions sur la sécurité alimentaire des ménages.
- La seconde partie est consacrée au
contexte de réalisation de cette recherche, notamment les conditions
dans les quelles les paysans travaillent, ainsi que leur situation de
vulnérabilité qui occasionne les ventes des terres et les
expropriations.
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- La troisième partie traite des
effets du marchandage des droits fonciers, notamment les ventes et les
expropriations des terres agricoles sur la sécurité alimentaire
des ménages ruraux.
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