1.2- CADRE THEORIQUE
Notre étude a pour objectif d'amener, au moyen
d'entretiens et de formations fondés sur la législation en
vigueur, les familles de policiers défunts à adopter un
comportement nouveau. Ce qui éviterait les conflits dans la perception
de la pension de réversion et du capital décès. Ainsi,
nous semble-il opportun de nous orienter vers des théories qui peuvent
soutenir notre projet notamment la théorie psychologique pour le
changement de comportement développée par Lewin K. citer par Hess
R. (2004). Cet auteur s'est interrogé sur la question du changement de
comportement. En effet, sa préoccupation était de savoir comment
introduire les changements dans les groupes. C'est-à-dire comment amener
les membres d'un groupe à modifier leurs attitudes dans un domaine
donné.
En réponse, Lewin affirme que le changement peut
s'obtenir par une augmentation des forces qui vont dans le sens voulu ou par
une réduction de l'intensité de celles qui s'y opposent. De
façon pratique, il préconise des réunions de groupes et
l'association des intéressées au processus du changement
prévu, l'échange d'information et l'expression des craintes. La
proposition des suggestions fait intervenir de nouvelles données dans le
champ cognitif des participants et transforme la relation imaginaire qu'ils ont
de l'objet du changement. Du coup, le changement devient possible au sein du
groupe et non dans l'isolement. La théorie psychologique pour le
changement de comportement met l'accent sur les acteurs du changement,
c'est-à-dire les individus ou les groupes, voire les relations entre
eux, qui doivent changer.
Cette théorie symbolise le changement de comportement
par un stimulus externe. C'est une approche de la psychologie sociale à
travers l'étude des interactions de l'individu avec le milieu
(environnement). L'auteur se concentre sur l'étude du comportement
observable et du rôle de l'environnement en tant que déterminant
du comportement de l'individu.
Le comportement dont il est ici question n'est pas l'attitude
ou la manière d'être de l'usager (c'est le sens usuel du mot quand
on dit qu'il doit améliorer son comportement). Il s'agit de la
manifestation observable de la maîtrise d'une connaissance, celle qui
permettra de s'assurer que l'objectif visé est atteint.
Notre action, s'appuyant sur cette théorie, consiste
à rassembler un groupe de dix (10) membres composé de la veuve et
du chef de la famille du défunt afin de leur donner un
micro-enseignement. Cet enseignement s'articule autour des droits des ayants
cause du fonctionnaire de la Police pour un changement de comportement chez
notre système bénéficiaire ; Désormais, non
pas fondé sur les traditions, mais sur le droit. Ce qui permettra de
prévenir les conflits récurrents liés aux droits des
ayants-cause du policier décédé.
Une autre théorie nous apparaît nécessaire
dans cette approche éducative. Il s'agit de la théorie de la
perception du risque ou « Health Belief Model » (HBM).
Cette théorie a été développée par un groupe
de psychologues américains. C'est Rosenstoc (1960) qui l'a
appliqué le premier au domaine de la santé. Cette théorie
de la perception du risque est utilisée pour concevoir et évaluer
les actions d'éducation pour la santé. A ce titre, depuis plus de
30 ans, elle est beaucoup utilisée par des médecins, des
infirmiers et des dentistes. Selon cette théorie, « un
individu adopte un comportement de prévention ou observe un comportement
de soin s'il est conscient de la gravité du problème, s'il se
sent concerné, et si le comportement à adopter présente
pour lui plus d'avantages que d'inconvénients ».
Appliqué à notre étude, il s'agit de
faire un jeu de rôles sur les conséquences des querelles
auxquelles se livrent les familles dans la perception des droits à
pension et du capital décès aux ayants cause dans un
deuxième temps. En effet, les litiges auxquelles se livrent les deux
parties ont des impacts négatifs sur celles-ci et sur les enfants du
défunt, notamment, la forclusion des dossiers donc la perte du
pécule générée par le recouvrement des droits. La
présentation des risques liés aux conflits, permet à nos
usagers de comprendre qu'ils ont plus à gagner en évitant les
conflits. Désormais, la tendance aux litiges laissera place à un
accompagnement pacifique et sans intérêt des ayants cause pour la
liquidation de leurs droits.
C'est donc par ces approches si nécessaires que nous
comptons oeuvrer à la prévention de ces litiges aux
conséquences incommensurables qui ternissent le climat familial
après le décès du policier.
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