II-II--2-4- le
reboisement
Le reboisement est « le repeuplement
végétal volontaire d'une zone dont la couverture à fait
l'objet d'une distraction partielle ou intégrale » (Ndiaye
1988) cité par (Soung 2005).
Avec la politique forestière du Sénégal
(2005-2006), le reboisement répond d'une autre philosophie. Il s'agit
essentiellement d'intégrer l'arbre dans les systèmes agraires et
de privatiser la production de plan pour en faire un secteur porteur.
L'intégration de l'arbre dans le système
agraire
Il est inutile de venir expliquer aux paysans l'utilité
de l'arbre.
Mais le reboisement ne réussit pas si les arbres
n'appartiennent à personne.
Il faut donc que le bois de village puisse être
destiné à une exploitation précise, où la
population peut voir un intérêt immédiat. Il faut que
l'exploitation puisse alimenter une caisse villageoise servant à
financer la santé ou les activités socioculturelles.
Dans le cas où les arbres appartiennent aux individus
qui les ont plantés le succès est beaucoup plus franc.
L'objectif est que le paysan intègre naturellement la
plantation d'arbres dans son système de production pour améliorer
ses revenus.
Il faut donc promouvoir la production de plants par les
collectivités locales et le privé.
La multiplication des pépinières villageoises,
scolaires ou privées facilitera l'accès aux plants en temps
opportun à tous les acteurs.
La production de plants est un secteur porteur pour le
privé. Il faut donc que les Eaux et Forêts favorisent les contacts
entre le privé et les collectivités locales.
Il est donc prévu, dans le cadre de la PFS de
bâtir un partenariat actif autour de la production de plants suivant les
axes ci-dessous :
Octroi d'un agrément aux producteurs privés
compétents.
Utilisation obligatoire par les producteurs privés de
semences de qualité.
Certification de plants produits avant écoulement hors
pépinière.
Formation continue des producteurs.
Subvention des productions privées par le biais de
crédits ou d'un plan de co-investissement
Baisse progressive de la production du service forestier au
profit d'une augmentation de celle des privés et communautaire.
Arrêt de la distribution gratuite des plants par le
service forestier par favoriser leur cession onéreuse afin de mieux
valoriser la production de plants.
- La gestion participative
Elle procède de la loi sur la régionalisation et
de la loi sur la décentralisation qui transfère la
compétence de la gestion durable de ressources naturelles aux
populations locales. En effet, la loi 96-07 du 22 Mars 1996, l'article 40 du
décret n°96 1134 stipule que « la communauté
rurale peut mettre en place un cadre de concertation sur la gestion des
ressources naturelles et la protection de l'environnement. L'organisation, la
composition et le mode de fonctionnement de ce cadre de concertation sont
définis par une délibération du Conseil Rural ».
Cette nouvelle approche transparaît dans la convention
locale qui consacre pour la gestion communautaire, deux structures
définies au niveau de la CR. Il s'agit de la Commission Environnement
définie à l'article 5 et les Comités Villageois de Gestion
des Ressources Naturelles définis à l'article 9.
1- La commission environnement
la commission environnement élargie aux personnes
ressources cooptées au niveau du comité de pilotage du
développement CPD, des zones et des villages, est chargée de la
mise en oeuvre des orientations du Conseil Rural en matière
d'environnement et de gestion des ressources naturelles dans la CR de
Ndiaffate.
Elle est responsable de l'application et du suivi, de la
convention locale avec l'appui de la commission de pêche, du
comité de pilotage, des comités zonaux de développement et
des comités villageois de gestion des ressources naturelles. Sa
tâche est définie à l'article 10 de la présente
convention.
- Fonctionnement
Le Conseil Rural à travers sa commission environnement
composée de 10 membres par délibération N° 02 du 13
Juin 2002 et habilitée à :
Créer et faire fonctionner des structures pour la
gestion des ressources naturelles, créer des aires
protégées, élaborer et mettre en oeuvre des plans et des
schémas locaux d'action pour l'environnement et la gestion rationnelle
des ressources naturelles, organiser l'exploitation de tous les produits
végétaux de cueillettes et de coupe de bois, de prendre des
mesures réglementaires pour l'exploitation des produits forestiers,
donner son avis avant toute autorisation de défrichement dans le terroir
communautaire par le conseil régional, de protéger la faune et la
flore, d'assurer la lutte contre les déprédateurs et les
braconniers et de donner son avis avant toute décision d'amodiation des
droits de chasse dans le terroir communautaire, donner son avis sur l'ouverture
d'un établissement de première classe, proposer au
représentant de l'Etat la fermeture des zones de baignade.
Délibérer sur le régime et les
modalités d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute
nature.
Contribuer à l'amélioration et à la mise
en oeuvre de mesure de conservation des eaux et des sols, défens et
restauration des sols, la diversification des cultures, l'introduction des
cultures fourragères, la restauration des pâturages et parcours de
bétail.
2- le comité villageois des
ressources naturelles
Il est créé dans chaque village un comité
villageois des ressources naturelles composé de 15 membres. La
composition, le mode de fonctionnement et les tâches du comité
villageois sont définis aux articles 16 et 17 de la convention
locale.
Composition et mode de fonctionnement des CVGARN
« Le comité villageois est élu par
l'assemblée générale villageoise et comprend.
Un président, un vice-président, un
secrétaire, un secrétaire Adjoint, un trésorier, un
trésorier adjoint, 3 commissaires aux compte, un auxiliaire villageois
pour les ressources forestières (agricoles),un auxiliaire villageois
pour les ressources forestières,
Un auxiliaire villageois pour les ressources pastorales, un
auxiliaire villageois pour les ressources hydrologiques, un auxiliaire
villageois pour les fourneaux Ban ak souf et un auxiliaire de zone pour les
ressources halieutiques (pour les zones de Ndiaffate, Keur Lansana et Keur Waly
Ndiaye).
Le bureau du comité villageois se réunit au
moins une fois par mois.
Les tâches du comité villageois sont :
La sensibilisation des usagers sur les mesures
réglementaires la démultiplication des mesures de GDRN (fourneaux
Ban ak souf matérialisation des aires de mise en défens....)
La surveillance des zones de pêche,la bonne circulation
de l'information, la médiation en cas de litige dans l'application de la
convention locale, la mise en place d'un système des fonds perçus
dans le cadre de l'application de la présente
convention. » ; La convention locale (2004).
CHAPITRE III : impacts des stratégies de
gestion et de réhabilitation
La station expérimentale de Ndiaffate,
l'élaboration très récente du PLD (2007) et nos
enquêtes permettent de percevoir l'efficience des différentes
stratégies de gestion et de réhabilitation des ressources
naturelles entreprises.
Il s'agit donc dans cette dernière partie de voir
l'impact de la gestion étatique, de gestion traditionnelle et moderne,
sur les ressources hydriques, sur les sols, sur les ressources
forestières et sur le plan économique et social.
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