II-II- 2-les
stratégies modernes
Il s'agit essentiellement de la survivance de pratiques de
l'époque de la SODEVA telles que la fertilisation minérale ou la
fabrication de compost. On peut y retrouver des actions initiées par les
services régionaux ou nationaux comme les Eaux et Forêts pour le
reboisement ou d'actes de souveraineté du conseil rural comme les aires
de mise en défens.
II-II-2-1- la
fertilisation minérale
Les engrais chimiques sont utilisés à travers la
Communauté Rurale par les paysans. Il s'agit d'une survivance de
l'encadrement de la SODEVA qui faisait des engrais chimiques l'unique moyen
d'augmenter les rendements agricoles. Elle s'appuyait sur le programme agricole
(PA) de l'ONCAD pour pourvoir le monde paysan en intrants.
Aujourd'hui avec la disparition du P.A et le
dépérissement des organismes d'encadrement, le paysan a recours
aux Mutuelles de crédits pour acheter de l'engrais s'il, ne dispose pas
de fonds propres (exemple ACEP - Kaolack).
Mais le système de crédit des mutuelles est
onéreux et expose le paysan en difficulté de paiement à
l'humiliation, état insupportable en milieu rural.
L'engrais obtenu est souvent destiné aux parcelles
d'arachides. Mais les paysans le reconnaissent, l'engrais minéral seul,
n'améliore pas le rendement des parcelles sableuses. Il faut le combiner
avec la fumure organique (Dosso 2002) cité par (Diouf 2004).
« La structure sableuse des sols est telle que pour que la
fertilisation minérale soit efficace, il faut qu'elle soit
associée à une fertilisation organique. »
Pour améliorer la structure des sols, l'Etat a fait
distribuer du phosphate pour un phosphatage de fond sans aucune explication.
Les paysans ont laissé les sacs dans les concessions
dès lors qu'on apprenait de bouche à oreille que ce
n'était pas de l'engrais.
Aujourd'hui, le paysan moyen et le petit exploitant ne
songent pas à l'engrais, seuls les gros paysans sont encore en mesure de
se le procurer.
II-III-2-2- le
compostage
C'est une technique utilisée dans la CR, surtout en
zone Ouolof où l'élevage bovin est moins important.
Mais si le compostage est défini comme « une
technique de production de fumier en ferme qui repose surtout sur le stockage
en tas ou en fosse des déjections animales mélangées
à de la paille, aux résidus ménagers et
régulièrement arrosés pour être
décomposés sous l'effet de l'humidité » (Diouf
2004), il faut reconnaître que les paysans qui répugnent à
creuser, préfèrent entasser le fumier dans un coin. L'Eau
étant parfois rare certains tas de fumier ne sont jamais arrosés
et l'insolation détériore la partie exposée.
Souvent aussi, l'épandage ne se fait pas à la
période judicieuse des premières pluies. Le paysan sachant que la
charge de travail augmente en période des semis, préfère
sortir son fumier au mois de Juin. Si l'hivernage tarde à s'installer,
le produit est détérioré en cette période sans
nuages avec un faible degré hygrométrique de l'air.
Il importe pour une meilleure utilisation de la fumure
organique, de recycler les paysans par des formations appropriées, par
les agents du centre d'expansion polyvalent (CERP) qui ont aussi vocation
d'assurer la formation des ruraux.
II-II-2-3- les aires de mise
en défens
La nouvelle politique forestière dispose au titre des
stratégies de mise en oeuvre de la PFS, à la rubrique :
reboisement et conservation des Eaux et des sols :
« Renforcement des opérations de mise en
défens. De l'expérience du service forestier, il ressort que la
mise en défens est une des techniques de restauration du milieu les plus
efficientes et les plus appropriées pour réhabiliter la
biodiversité. »
La convention locale présente aussi les sites à
protéger ou aires de mis en défens.
C'est une propreté des populations qui la
délimitent et la matérialisent par des marquages sur les arbres
d'une manière consensuelle. Elles décident des mesures pratiques
à adopter par sa gestion sa valorisation et son exploitation avec un
plan simple facilement applicable.
L'objectif est de réhabilitation et de conservation des
ressources sylvo-Pastorales pour des avantages durables sur le plan
écologique, socio-économique ou culturel.
Les articles 21,22, et 23 précisent, les objectifs, les
acteurs, les modes d'exploitation.
Les sites à protéger ou aires mises en
défens
Article 20 : Les usagers s'engagent
à réhabiliter et à protéger les sites
suivants :
Tableau n°22 .sites à protéger par les
populations
Sorce : PLD (2007)
Ressource Naturelles
Forêt Communautaires
Forêts classées
Aires mises en défens
|
F.COM
F. classées
AMD
|
1
04
06
|
Zones
|
Mares/Bolongs/Vallées/Zones de pêche
|
Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire mise
en défens
|
Keur Waly Ndiaye
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Boubane (Ndiathiague), Belale (Boul Diabé 1),Degg
Bandoulou (Bandoulou Sérére).
|
Parcours de bétail
Chaque village dispose d'un parcours de bétail.
Zone de pâturage : 1
Forêt classée de keur Mokhtar
|
Thiakho Thioffior
|
Mares et villages polarisants :8
Degg Bol, Degg Thiathie, Degg Baba Ndiaye, Degg Katim (Thiakho
Thiofior), Degg Keur Demba, Wendou Mboodé, Wendou Koyli (Keur Soutoura
Eggé), Degg Alassane (Keur Wack Dia).
Vallé de Badia
|
Parcours de bétail : 2
Zone de pâturage : 1
|
Ndiaffate
|
Mares et villages polarisants:10
Degg Bourdousse, Degg Sobo Deb, Degg Sobo Maak (Ndiaffat
sérére), Wendou Mawdou, carrière Bile (Bile), Wendou
Nelbé, Wendou Kodioléle (keur Gatta), Degg carrière
(Ndiaffat Escale), Mindiss, Tibou Ban (Dagga).
Bolongs : 2
Ndiagane Fine (Ouest) et Koussmar (Nord).
Zones de pêche : 8
Bountou Bolong, Pisséme, Nafom,Bodakhar,
Koussmar, Ndiaye Ndiaye, Mari, Bile (villages polarisants
kaado, Ndiaffat Sérére, Keur Yigo).
|
Parcours de bétail :3
Ndiaffat Sérére au bras de mer ;
Keur Mamadou
Aïssatou à keur Gallo à Forêt de keur
Matar ;
Keur Diarra à Ndiaffat Escale à Forêt de
keur Matar .
Zone de pâturage :2
Bourdousse et keur Datta
|
Zones
|
Mares/Bolongs/Vallées
|
Parcours de bétail/Aires de pâturage ou Aire,
mise en défens
|
Koutal
|
Mares et villages polarisants : 8
Degg Boubane, Degg Djilane, Degg Soudane et Degg
Laboudé (Forêt classée de Koutal), Degg
Faboura
(koutal sérère), Degg Delbi, Degg Bagladiar
(keur Yigo), Degg Badaour (koutal keur Ngagne).
|
Pas de Parcours de bétail
Pas de Parcours de bétail
Signalé par la population.
Forêt classée de Koutal
|
Kossy
Mbitéyéne
|
Mares et villages polarisants : 2
Degg Kaya, DeggTahiba (kossy).
Bolongs : 1
Koussmar
Vallée de Kossy
|
Pas de Parcours de bétail :2
Kossy Atlanta à
Kossy Mbitèyène à keur Gallo Diap
Forêt classée de Koussmar
|
Ndioffior
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Diakha, Degg Niakha Niane (thioffior), Wendou
Koïlal (keur Séllé Diabong).
Vallée de Badia
|
Parcours de bétail :
Chaque village dispose d'un parcours de bétail.
Présenté d'une zone de
Pâturage.
|
Keur Lanzana
|
Mares et villages polarisants : 3
Degg Kourkoudi (Keur Socé), Degg Gouta (Bantamar),
Mbél Mbaye (Keur Djimé), Wendou Bop
(Ban Soutoura), Degg Ngorol (keur Kékouta),
Degg Keur Socé (keur Socé), Wendou Kane
(Kaado),
Wendou Wouro, Thiarane (keur Youga), Béléle
Sissao (Keur Samba Thiadji), Degg Fana Sonko (keur Lanzana), Wendou Diabi,
Wendou Kaoura,Wendou Wéba, wendou Thierno, Degg Diabou, Degg Kasso,
Degg Tening Diouf, Degg Damé (Vélor), Wendou
Bakari (keur Demba).
Bolongs : 2
Pisséme et Bountou bolong
Zones de pêche : 6
Khokho Gaiigue, Ndiol Fouta, Ndangane Ousseynou,
Kooto, Rokho, Kal Waly (villages polarisants)
|
Parcours de bétail : 4
Keur Youga à Forêt
classée de Vélor ;
Kourkodi à Forage de
Bantamar ;
Keur Kibiri à Forêt classée
Vélor
Vélor Socé à Forage.
Zone de pâturage : 2
Bane soutoura et keur Youga
Forêt classée de Vélor
|
Article 21 : La commission
domaniale, élargie à des personnes ressources cooptées au
niveau des zones et des villages, est chargée de délimiter et de
matérialiser les parcours de bétail, les aires de
pâturages, les zones de sécurité des mares, les bandes de
protection des vallées et bas-fonds, les parcs à vaccination, les
puits, les forages et les abreuvoirs. Elle est assistée par la
commission départementale et le conseil d'arrondissement pour la
conservation des pâturages conformément à l'article 32 du
décret 80-268 du 10 Mars 1968 portant application de la loi 75-67.
Article 22 : Tous ces sites
identifiés feront l'objet d'un extrait de délibération mis
à la disposition de chaque village.
Article 22 : Pour leur
exploitation et leur mise en valeur et pour pérenniser les actions de
régénération, un plan simple de gestion ou un plan
d'aménagement sera élaboré pour chaque site au bout de 2
à 5ans de protection ou plus.
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