II-II-1-4- l'épandage de fumier et de fertilisants
organiques
C'est le mode de fumure utilisé pour les champs dits
de case. Il s'agit de sortir le fumier de tous les animaux de la maison chevaux
ânes, moutons, chèvres, de la volaille, éventuellement des
bovins d'embouche ou de trait et de procéder à l'épandage
sur le champ qui jouxtent la concession.
Cet épandage se fait suivant deux méthodes,
suivant que paysan ait une formation agricole ou pas.
Le paysan suivant la tradition, sort chaque jour ou tous les
deux jours son fumier et le répand sur le champ en changement l'endroit
chaque fois.
Les autres qui reçoivent ça et là des
conseils et des formateurs, mélangent dans un coin de la maison le
fumier et la vieille litière des animaux et y versent de temps en temps
de l'eau qui ne contient pas du savon. Dés les premières pluies
le tas et assez important pour couvrir d'importantes surfaces. Sans aller
jusqu' au compostage ces paysans sont en avance sur les autres. Beaucoup de
paysans Ouolofs pratiquent aujourd'hui cette technique très
bénéfique.
D'ailleurs certains d'entre eux n'épandant plus le
fumier, ils attendent les démariages du mil pour le verser autour des
poquets comme on fait pour l'engrais organique.
La fumière est souvent destinée au mil ou aux
céréales en général, pour soutenir le rendement de
ces productions destinées à la consommation familiale.
II-II-1-5- le paillage
La convention locale « CLGNR » du
territoire communautaire de Ndiaffatte septembre 2004 dispose en son titre 4,
rubrique conseil : - Débroussailler à partir du
1e Mai
Eviter de débroussailler avec le feu et entasser les
tiges quelque part.
Ces conseils sont largement suivis par les paysans qui ont
maintenant conscience de la réalité de l'érosion sur leurs
champs. Il s'agit en fait de laisser l'herbe sur les champs le plus tard
possible pour lutter contre l'érosion et éolienne l'insolation et
le splash des premières pluies.
Il s'agit aussi de ne pas brûler les
éléments utiles du sol par paresse de débroussailler avec
les outils aratoires.
Durant l'hivernage, le ruissellement est stoppé par les
herbes adventices arrachées lors des cultures entassées
perpendiculairement aux sillons de la houe et aux axes de ruissellement (Diouf
S., 2004).
II-II-1-6- la
préservation et la régénération des arbres
La préservation
Elle est fondée sur la valeur accordée à
certaines espèces d'arbres par les paysans. Spontanément en
période de défrichement, les repousses de certaines
espèces, Acacia albida, Zizyphus mauritaniana Sclerocaria birrea,
Parkia biglobosa, Adansonia digittata, Diospyros mespiloformis, Parinari
macrophylla, Cordylia pinnata, Anogeïsus, leëcarpus, Tamarindus
indica, Detarium Senegalensis sont préservées soit parce que
leurs fruits sont comestibles pour les hommes ou pour les animaux soit pour le
bois d'oeuvre ou pour la pharmacopée.
A certains endroits, ces espèces forment des parcs et
les populations s'organisent pour les protéger et les exploiter.
« Les arbres ne sont pas plantés par l'homme
mais leur sélection systématique et leur entretien par le paysan
est le résultat d'un choix délibéré qui
entraîne la substitution d'un parc sélectionné à un
peuplement végétal hétérogène et
confus » souligne Pélissier (1995).
Tel est par exemple le parc à Borassus
Acthiopium de Vélor et celui des grands arbres forestiers autour de
Bandoulou et Thioffior. La culture mécanisée avec la SODEVA avait
fini par inhiber cet instinct paysan si utile en enseignant le dessouchage,
pratique qui a dégradé les paysages agraires du bassin
arachidier.
La
régénération
Si la préservation est un acte simple de ne pas
éliminer les jeunes arbres, la régénération
implique l'entretien et la protection soutenue des jeunes arbres. Elle
naît de la volonté paysanne de disposer d'arbres utiles d'autant
plus, que le code de propriété des arbres dans les champs est
compris et accepté de tous.
Le propriétaire du champ exerce un droit sur les arbres
qui s'y trouvent.
Le droit de propriété ne se posant plus il reste
à examiner l'utilité de ces arbres proposés à la
régénération.
Nous avons évoqué plus haut les arbres
entretenus pour leurs fruits ou pour leur bois, mais examinons les
espèces dont la fonction est en rapport avec la réhabilition des
ressources naturelles.
L'exemple du Kad, Acacia albida très connu des
paysans, en est une parfaite illustration avec ses multiples fonctions.
Pélissier (1966) retrace bien son importance en
indiquant que « son rôle est en effet capital dans l'entretien
de la fertilité des champs et la place qui lui est faîte
représente un facteur essentiel dans la diversification du terroir en
saison végétative.
Questions posées
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% réponses
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1-avez-vous des aires de reboisement
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Oui 30%
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Non 70%
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2-avez-vous une méthode de lutte contre la
dégradation de la végétation?
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Reboisement
70%
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Autre 30%
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3- quel est l'effet le plus ressenti, par la
dégradation des ressources naturelles?
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L'exode rural
15%
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La pauvreté
85%
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y-a-t-il des aires protégées?
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Oui
30%
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Non
7%
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Tableau 21: point de vue des paysans sur la lutte contre
la dégradation des ressources naturelles
Sources : focus groupe (2007)
C'est un instrument de fumure des champs, chargé
d'assurer la pérennité à leur production.»
Les sérères du sine continuent dans la CR de
Ndiaffate à avoir cette attention pour le kad, mais la densité
de cet arbre dans la CR est moins remarquable que dans le terroir Sine-Sine,
peut être que la dégradation est moindre ici, et les
espèces végétales plus nombreuses du fait de l'importance
de la pluviométrie, par rapport au nord du département de Fatick.
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