II-II-1-2- la pratique des
cultures intercalaires
Elle est bien africaine et elle est fondée sur les
connaissances autochtones des apports et des besoins des différentes
spéculations à l'endroit des sols où elles sont
implantées. Pour eux, l'arachide et le mil demandent et amènent
au sol des produits différents.
Pratiquer donc une seule culture dans un champ deux ans de
suite l'appauvrit, mais pratiquer ces deux cultures à la fois peut
être bénéfique pour le champ, et en reposer un autre.
Il s'agit donc, dans un ensemble de champs de laisser reposer
un ou deux champs et de faire supporter à un autre des cultures qui ont
des ports différents, l'arachide port rampant est associé au
sorgho port érigé. Le Souna, port érigé à
cycle court, et associé au niébé Port rampant et au cycle
végétatif correspondant à la fin de l'hivernage.
C'est ainsi que le champ peut supporter plusieurs
cultures ; un autre se reposant complètement.
Aujourd'hui, les productions de bissap, de niébé
une partie du sorgho sur les champs des femmes sont obtenues de cette
façon et suivant ce principe
La nécessité de produire beaucoup a introduit
l'assolement en faisant cultiver sur une même parcelle les
céréales et les légumineuses.
II-II-1-3-le parcage du
bétail
Le parcage du bétail dans les champs, la nuit est
pratiquée par les éleveurs de bovins, même si au sein du
gros bétail il y a des ovins, rarement des caprins.
Le système varie cependant entre les troupeaux
sérères et Peulhs. En effet, si les sérères
attachent les animaux avec des piquets et les petits ruminants entre les
palissades, ou à des clés, les Peulhs eux, déterminent une
surface et l'entourent de buissons épineux coupés aux alentours
et laissent quelques jours le bétail dans l'enclosure avant la
déplacer plus loin, ceci dans l'unique cas où ils sont
« loués » par un agriculteur pour fertiliser ses
champ, en contre partie il donne du mil.
Le paysan reconnaît aussi que la valeur du parcage en
saison des pluies est supérieure à celle de la saison
sèche. En effet les déjections et les urines des animaux sont
mieux intégrées par les sols humides que par les sols secs.
En stabulation nocturne à l'attache au champ, la fumure
produite consiste en un apport de déjections et d'urine
déposées et mélangées au sable, là
où les bêtes sont attachées (Roos ,a 1998) (Diouf S.,
2004).
Le parcage à la mode sérère exige
beaucoup de travail et un suivi régulier pour déplacer les
piquets, réparer les cordes et déplacer la case des bergers.
En effet, avec le vol de bétail et les hyènes
qui rodent, mieux, vaut surveiller les troupeaux en permanence.
Les adolescents préposés à cette
activité étant enrôlés dans le système
scolaire il y a de moins en moins possibilité d'avoir du personnel
à ce service si l'on ne loue pas les services d'un berger professionnel.
Dans ce cas, on court le risque de voir ce dernier être de mèche
avec les voleurs.
Dans la CR de Ndiaffate, les populations locales sont souvent
de connivence avec les voleurs et ce n'est pas rare que tout le monde connaisse
le « Protecteur » des voleurs. Lui donner très vite
une somme substantielle peut souvent ramener les bêtes volées.
Quand le nombre de têtes de bétail est
réduit, les populations préfèrent la stabulation dans les
maisons, mêmes là, il ne faut dormir que d'un oeil.
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