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La problématique de la gestion des ressources naturelles de la communauté rurale de Ndiaffate

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par Abdoulaye Sène
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maà®trise 2010
  

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VII- la lutte contre la dégradation

II-II-I-1-la jachère

Questions posées

% réponses

1-quelle solution avez-vous contre l'érosion

Rien 100%

 

2-exploitez-vous le sel?

Non 95%

Oui 5%

4-avez-vous des digues de protection contre le ruissellement ?

Non 100%

 

Tableau 20: points de vu des paysans sur la lutte contre l'érosion des sols

Source : focus groupe (2007)

La jachère est une pratique très ancienne utilisée pour réhabiliter les sols quant à leur fertilité. Sa nécessité survient quand le rendement du champ risque de chuter, mais aussi quand la production du fourrage diminue, ou encore pour favoriser la réponse de la végétation. Dans la CR le manque de terre fait qu'elle n'est plus pratiquée.

La jachère revêt différentes formes dans les sociétés africaines.

Dans les milieux forestiers il est courant de rencontrer le système des cultures itinérantes. Le paysan doit recourir au défrichement et au brûlis pour cultiver. Après quelques années de culture, il abandonne le champ à la jachère et va à la conquête d'un autre territoire. Cette pratique se retrouve parfois dans les régions de savane

Dans les terroirs stabilisés, ou on retrouve le système de la jachère dans les paysages agraires avec des pratiques agricoles intensives.

Chez les sérères du Sine, où le terroir est saturé, la rotation des cultures permet de laisser un champ un an sur deux et d'y faire succéder la même culture un an sur trois- l'année où la terre est en friche on y parque le bétail pour faire revenir la fertilité.

Chez les Bozos du Niger, les champs sont disposés en longues lanières et en une période bien déterminée le changement des champs entraîne le déplacement des cases.

Sebillote cité par (Simon Diouf 2004) définit la jachère en ces termes : « La jachère est l'état de la mise en place de la culture suivante ». Cela pose le problème de la durée en vue de l'efficacité de la jachère.

Si la durée est le facteur principal de la jachère, les périodes de jachère d'un ou de deux ans selon notre enquête ne permettent pas une réhabilitation des sols car « une jachère naturelle sur sol dégradé n'induit pas une quelconque restauration du bilan organique des sols qu'après une longue période variant de dix ans à quarante ans » (Schwartz, 1996) (Diouf S. , 2004).

Seulement cette durée varie d'une zone à l'autre. Dans le terroir Wolof autour de Ndiaffate et Koutal Malick Ndiaye, la durée est plus longue (3ans) que chez les sérères autour de Thiofior. Mais les sérères pratiquent la jachère pâturée, intégrant l'élevage au système agricole, ce qui n'est pas le cas en pays Ouolofs où l'élevage bovin est plus limité.

Le contexte actuel, où seul le Président du Conseil rural après avis conforme du Conseil Rural est habilité à attribuer des parcelles, article 2, Décret 72-1288, loi n° 72-25 fait que le paysan n'a pas latitude de faire la conquête de nouveaux champs. La loi sur le domaine national aussi indique que la terre appartient à celui qui la travaille. Ces deux lois font craindre aux paysans de laisser sa terre en friche. Il la prête donc à un voisin sûr pour la soustraire à la possibilité de retrait par le conseil rural.

La convention locale au titre de la jachère, allant dans ce sens indique au titre 4, à la rubrique conseils :

- introduction de la jachère intensive par la vulgarisation des cultures fourragères (niébé, sorgho fourrager...)

Cela introduit une autre technique de conservation des sols bien africaines, celle de la pratique des cultures intercalaires comme technique de préservation des sols.

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