VII- la lutte contre la
dégradation
II-II-I-1-la
jachère
Questions posées
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% réponses
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1-quelle solution avez-vous contre l'érosion
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Rien 100%
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2-exploitez-vous le sel?
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Non 95%
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Oui 5%
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4-avez-vous des digues de protection contre le
ruissellement ?
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Non 100%
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Tableau 20: points de vu des paysans sur la lutte contre
l'érosion des sols
Source : focus groupe (2007)
La jachère est une pratique très ancienne
utilisée pour réhabiliter les sols quant à leur
fertilité. Sa nécessité survient quand le rendement du
champ risque de chuter, mais aussi quand la production du fourrage diminue, ou
encore pour favoriser la réponse de la végétation. Dans la
CR le manque de terre fait qu'elle n'est plus pratiquée.
La jachère revêt différentes formes dans
les sociétés africaines.
Dans les milieux forestiers il est courant de rencontrer le
système des cultures itinérantes. Le paysan doit recourir au
défrichement et au brûlis pour cultiver. Après quelques
années de culture, il abandonne le champ à la jachère et
va à la conquête d'un autre territoire. Cette pratique se
retrouve parfois dans les régions de savane
Dans les terroirs stabilisés, ou on retrouve le
système de la jachère dans les paysages agraires avec des
pratiques agricoles intensives.
Chez les sérères du Sine, où le terroir
est saturé, la rotation des cultures permet de laisser un champ un an
sur deux et d'y faire succéder la même culture un an sur trois-
l'année où la terre est en friche on y parque le bétail
pour faire revenir la fertilité.
Chez les Bozos du Niger, les champs sont disposés en
longues lanières et en une période bien déterminée
le changement des champs entraîne le déplacement des cases.
Sebillote cité par (Simon Diouf 2004) définit
la jachère en ces termes : « La jachère est
l'état de la mise en place de la culture suivante ». Cela pose
le problème de la durée en vue de l'efficacité de la
jachère.
Si la durée est le facteur principal de la
jachère, les périodes de jachère d'un ou de deux ans selon
notre enquête ne permettent pas une réhabilitation des sols car
« une jachère naturelle sur sol dégradé n'induit
pas une quelconque restauration du bilan organique des sols qu'après une
longue période variant de dix ans à quarante ans »
(Schwartz, 1996) (Diouf S. , 2004).
Seulement cette durée varie d'une zone à
l'autre. Dans le terroir Wolof autour de Ndiaffate et Koutal Malick Ndiaye, la
durée est plus longue (3ans) que chez les sérères autour
de Thiofior. Mais les sérères pratiquent la jachère
pâturée, intégrant l'élevage au système
agricole, ce qui n'est pas le cas en pays Ouolofs où l'élevage
bovin est plus limité.
Le contexte actuel, où seul le Président du
Conseil rural après avis conforme du Conseil Rural est habilité
à attribuer des parcelles, article 2, Décret 72-1288, loi n°
72-25 fait que le paysan n'a pas latitude de faire la conquête de
nouveaux champs. La loi sur le domaine national aussi indique que la terre
appartient à celui qui la travaille. Ces deux lois font craindre aux
paysans de laisser sa terre en friche. Il la prête donc à un
voisin sûr pour la soustraire à la possibilité de retrait
par le conseil rural.
La convention locale au titre de la jachère, allant
dans ce sens indique au titre 4, à la rubrique conseils :
- introduction de la jachère intensive par la
vulgarisation des cultures fourragères (niébé, sorgho
fourrager...)
Cela introduit une autre technique de conservation des sols
bien africaines, celle de la pratique des cultures intercalaires comme
technique de préservation des sols.
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