I-II-5- la dégradation des sols du fait de
l'élevage
« Le cheptel domestique
intervient de façon plus progressive que la faune sauvage sur les
écosystèmes naturels » Touré, (1989).
La Communauté Rurale de
Ndiaffate est une zone où l'élevage est très
développé. Toutes les populations s'y adonnent avec d'importants
troupeaux.
Les activités
d'élevage sont basées sur le système pastoral traditionnel
qui repose sur le pâturage naturel. Avec la pression agricole, les
troupeaux sont relégués sur les bas fonds, les aires
protégées et les terres marginales.
Le déficit fourrager du
fait de l'insuffisance pluviométrique et la surcharge pastorale ont
entraîné l'émondage et l'élagage abusifs des
espèces arbustives et arborées appétées par les
bêtes (Acacia albida, Zizyphus mauriciana, Anogeissus
leiocarpus) en saison sèche et la dénudation des sols qui
en résulte intensifie la déflation éolienne.
Cela n'empêche pas la
divagation avec destruction des jeunes pousses des plantes fourragères,
d'ou appauvrissement de la biodiversité végétale.
La surcharge est aussi source de
réduction des ressources hydriques. Il faut enfin considérer le
piétinement du bétail sur le sol. Surtout autour des puits et
des forages lors de l'abreuvement et sur les pistes de parcours.
Le piétinement du
bétail, en détruisant les agrégats a favorisé le
transport des particules fines et l'obstruction de la porosité qui se
traduit par une diminution de l'infiltration et des réserves hydriques
Sadio (1985). Ces auréoles sont aujourd'hui perçues comme des
points de départ de la désertification
I-II-6- Les besoins en bois de chauffe, en charbon et en bois
d'oeuvre
Selon les estimations du Centre de
Suivi Ecologique CSE 2005, les besoins en bois par personne et par an sont
d'environ, 1,1 m3 en milieu urbain et 1,25 m3 en milieu
rural.
La population de Ndiaffate
estimée à 27802 hts en (2005) DPS (Projections
démographiques 2005-2015), utilise le bois de chauffe comme principale
source d'énergie, incontournable dans la satisfaction des besoins
énergiques des populations. Ce bois utilisé pour la cuisine doit
être du dois mort ramassé tel quel dans la brousse. Mais devant la
rareté du produit, les populations transgressent de plus en plus la loi
en procédant à la taille des buissons et des arbres. Pour le
charbonnage, l'activité est clandestine et le fait dit-on
d'étrangers, qui opèrent avec la complicité des
autorités locales des villages et des agents des Eaux et Forêts.
Des villages comme Campement Ibou Dramé, abritaient autrefois nous a
t-on dit beaucoup de peulhs du Fouta Djalon, qui au lieu de se contenter des
arbres déracinés par les intempéries, rasaient le genre
Ngera senegalensis. Leur séjour prolongé dans
une forêt laisse après eux une véritable clairière
déboisée. Il n'est pas rare aussi que leur activité
occasionne des feux de brousse avec des dégâts importants sur le
couvert herbacé et les arbres.
Le bois d'oeuvre, utilisé
pour les charpentes, les palissades, les outils agricoles est tiré des
espèces ligueuses ciblées. Il s'agit essentiellement
d'Anogeisus leiocarpus, Cordila pinnata, Prosopis africana.
L'artisanat local utilise Cordyla pinnata pour faire pilons et
mortiers. On en exporte aussi vers les villes pour alimenter l'industrie du
« jembé » ou l'artisanat touristique. Giffard (1993)
cité par Diatta (1994), estime que l'espèce Cordyla
pinnata était au début des années 1970,
l'espèce forestières la plus exportée de la région
du Sine Saloum avec une moyenne annuelle de 3000 arbres abattus par les
bûcherons pour les besoins de la fabrication des mortiers, pilons, de
la menuiserie ou du charbonnage.
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