III.7.4. Justice transitionnelle et
réconciliation
La réconciliation ne peut pas aboutir à cent
pour cent mais elle arrive à un point. La justice transitionnelle permet
la coexistence pacifique. C'est un processus qui prône le dialogue et qui
s'effectue dans une localité donnée, généralement
sous l'arbre.
· La justice transitionnelle a pour rôle dans cette
localité : o Révéler la vérité sur ce qui
s'est passé par les guerres ;
63 ABELO, Le pardon. Briser la dette et l'oublie,
Autrement, Paris, 1991, p.101.
64 VILLA C., Op. Cit. p.66.
65 Idem., p67.
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o Accélérer les procès des crimes commis
dans cette localité ;
o Renforcer l'unité et la réconciliation de la
population ;
o La catégorisation des auteurs des crimes ;
o La participation intégrante de la population.
· Outils : une commission de vérité et
réconciliation doit être mise en place par les
communautés.
Les membres de cette commission ne seront pas
désignés mais choisis
par les communautés réunies pour ce fait. Il
n'y a pas des critères mais ne feront parti de cette commission que des
hommes ou femmes jugés dignes, intègres, capables, et neutres par
leurs communautés respectives.
Les membres deviennent directement des juges, ils doivent
être entre neuf et sept du siège et deux remplaçants ;
· Leur rôle :
o Etablir les faits ;
o Etablir les responsabilités ;
o Favoriser la demande du pardon ;
o Préconiser la réparation ;
o Rassurer les parties ;
o Etablir une nouvelle mémoire.
Ce chapitre qui est le noeud de notre travail a
été consacré à la mise en place d'un
mécanisme de justice qui met en avant la parole comme moyen
approprié pour résoudre les conflits interethniques sans pour
autant laisser derrière les séquelles ou frustrations.
Comme l'erreur est humaine, c'est un mécanisme mis en
place par des hommes donc on ne peut pas affirmer qu'il peut arriver à
mettre fin aux conflits à cent pourcent ; néanmoins, ce processus
est susceptible de faire évoluer, transformer positivement des
situations conflictuelles.
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