ABSTRACT
This study was conducted between April and September 2011 in
the North of Republic of Congo and was carried out on the survey of the hunting
villagers in the forest unit management (UFA) of Tala-Tala. The global
objective of this study was to contribute to the elaboration of a management
plan in the UFA Tala-Tala through a better knowledge of the hunting villagers.
Specifically, it aimed: to identify the actors involved in the hunting, to
examine the techniques of hunting used in the zone, to evaluate the importance
of the hunting villagers for the local people, to estimate the pressure of the
hunting villagers on the wildlife and finally to propose the actions of
sustainable wildlife management in the area of Tala-Tala.
At this end, semi - structured interviews were applied,
permitting to interview 255 people of masculine sex whose ages varied between
15 and 60 years, all Bakwéléses (73,72%) or Indigenous people
(26,27%), distributed on three districts : Mokéko (19,60%), Ngbala
(50,58%) and Sembé (29,80%),for a rate of total sampling of 18,80%. In
this study, it is noticed that the actors involve in the hunting activity
differ according to their main activities and following the districts (H1). The
main techniques used are traps setting and the guns for hunting, with an
important difference observed on the usage of those techniques according to
ethnics groups (H2), different objectives from the various districts. Thus, it
is a little bit commercial in the districts of Mokéko and Sembés
and of subsistence in Ngbala. The species captured by trapping constitute the
Artiodactyleses (40,7%), the Rodents (27,8%) and the Pholidoteses (17,4%) by
order of importance, while those captured by the use of the gun are composed of
the Artiodactyleses (58,3%), of the Primates (23,87%) and a little Rodents
(12,2%). Otherwise, it was verify that more than 98% of people interviewed have
bush meat as their main source of animal proteins (H3) which was justified by
an important daily consumption of 47% of population interviewed. Besides, it
constitute an important generating source of income with 40% of the people
having hunting as their principal activity, with a general monthly average
income estimated at 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Thus, in spite of
insufficient data on the wildlife of the UFA, the daily consumption combined
with the sales as well as the rare species permitted to estimate the pressure
of the populations on the wildlife, and therefore to recommend further studies
on this resource through the application of long lasting management action plan
proposed to this effect.
1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
1.1. CONTEXTE
Les forêts denses et humides d'Afrique Centrale couvrent
près de 227 millions d'hectares (EDF 2006) et représentent le
second grand massif boisé de la planète après l'Amazonie.
Dans un contexte plus spécifique, Les forêts du Bassin du Congo
totalisent une superficie de 2,8 millions de km2. Elles
représentent le second grand massif continu de forêt tropicale
après celui de l'Amazonie (Mathot, 2003).En plus de leur importance
à l'humanité toute entière, elles ont toujours
constitué, pour les populations riveraines, un réservoir de
ressources , de services et de matières premières très
variées : terres agricoles, bois d'oeuvre, bois énergie, viande
de chasse, poissons et divers autres produits ligneux et non ligneux
comestibles et médicinales ( Bergonzini et al., 2005). Avec
leurs multitudes d'espèces animales et végétales, les
Forêts du bassin du Congo constituent l'un des plus grands trésors
biologiques du monde et de divers pays d'Afrique équatoriale (White et
Edwards, 2000). Le CARPE (2003) estime que le bassin du Congo est le berceau de
la plus grande partie de la diversité biologique d'Afrique et que sur
une estimation de 8 000 espèces de plantes découvertes dans cette
région, 80 % y sont endémiques. Il estime également que le
bassin du Congo est la région d'Afrique la plus riche en faune, avec 655
espèces d'oiseaux (dont 36 % sont endémiques) et 58
espèces de mammifères (dont 45 % sont endémiques). Sur ce
nombre, 16 espèces d'oiseaux et 23 espèces de mammifères
sont considérées comme étant en voie de disparition ou
menacées.
Les forêts d'Afrique centrale participent, de
manière conséquente, à la richesse et à la
santé des ménages, des communautés, au niveau national,
sous-régional, régional ou même mondial, créant
ainsi les opportunités pour le développement et
l'amélioration du bien être de l'homme (Sebukeera et al.,
2006). Malheureusement, d'après la FAO (2000), les forêts du
Bassin du Congo sont déboisées à un taux annuel de l'ordre
de 0,48 `%. Cette déforestation et la dégradation des
forêts qui l'accompagne sont le résultat d'un ensemble de
déséquilibres croissants entre, d'une part, l'exploitation
effrénée des ressources forestières pour satisfaire les
besoins des populations du bassin et l'approvisionnement en matières
premières des pays industrialisés ; et d'autre part,
l'inefficacité des efforts déployés pour assurer la
régénération et la conservation de ces ressources ; le
tout dans un contexte socio-économique de plus en plus contraignant pour
les pays riverains de ces forêts. D'une manière plus
étendue, l'évaluation des écosystèmes pour le
millénaire (EM), qui est une entreprise scientifique impliquant 1.300
experts travaillant dans 95 pays, montre qu'une part importante et
croissante
2
des écosystèmes forestiers des populations et
des espèces est globalement menacée ou perdue par la perte et la
dégradation de leurs habitats forestiers (IUCN, 2010).
Conscients de la menace qui pèse désormais sur
ces écosystèmes, les pays riverains du Bassin du Congo et la
communauté internationale multiplient, depuis une vingtaine
d'années, des initiatives multiformes, en vue d'un développement
durable des forêts d'Afrique centrale (Bergonzini et al, 2005).
Par ailleurs, les enjeux de gestion durable des ressources naturelles sont au
centre des préoccupations politiques environnementales de nos jours. A
l'échelle internationale, la valorisation économique et sociale
des écosystèmes forestiers est une question qui fait
débats dans le milieu scientifique. Depuis la conférence des
Nations Unies du 16 juin 1972 à Stockholm, un consensus a
émergé sur la nécessité de mettre en oeuvre des
politiques de limitation des pressions subies par les écosystèmes
forestiers. La conférence de Rio de 1992 a servit de détonateur
à ces préoccupations sous le concept de développement
durable (Bekouma, 2009). Ce concept résulte à la fois d'une crise
du développement sous forme de rupture entre d'une part un processus
d'accumulation et l'ensemble des procédures de régulation des
relations sociales et des rapports entre l'homme et la nature (Harribey, 1997)
; et d'une crise du sous-développement.
Le concept de gestion durable des forêts s'est affermi
durant les années 90 lorsque les questions forestières ont
été débattues dans le cadre plus large du
développement durable et de ses multiples dimensions environnementales,
économiques, sociales et culturelles. Un certain nombre de pays ont
parrainé des processus visant à identifier des critères et
indicateurs pour la gestion durable des forêts (FAO, 2007). Selon le
même auteur, en Afrique, l'avancement vers la gestion durable des
forêts est lent et inégal. L'environnement juridique et politique
s'améliore dans de nombreux pays, comme en témoignent
l'engagement politique aux plus hauts niveaux, l'élaboration de
programmes forestiers nationaux dans toute la région, et la nouvelle
législation forestière progressiste dans de nombreux pays. Par
ailleurs, d'après Isabelle Le Guay (2010), les dispositifs
s'enchaînent à travers un nombre important de projets : le PAFT,
le Forum des Nations unies sur les forêts, l'objectif 2000 de l'OIBT, la
lutte contre l'exploitation illégale, la certification et à
présent, la réduction des émissions liées à
la déforestation et à la dégradation des forêts
(REDD). Des partenariats régionaux comme le NEPAD et la COMIFAC offrent
un cadre d'action solide.
En effet, Le potentiel biologique des ressources
forestières de manière générale et plus
précisément sa richesse faunique (aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieure des aires
protégées) est en nette diminution et menacé d'extinction
due à l'exploitation forestière ou à la destruction de
leur habitat, à la chasse (légale et illégale ou
braconnage), etc. Pour ce qui est
3
de la chasse, Feer (1996) estime qu'elle reste le meilleur
moyen dont disposent les populations rurales pour se procurer des
protéines animales dans les régions de forêt naturellement
et culturellement peu propices à l'élevage. La chasse contribue
de 30 à 80% aux apports en protéines dans les rations des
ménages en milieu forestier (Wilkie et Carpenter, 1999). En outre, la
chasse illégale dans le Bassin du Congo menace la survie de plus de 80
espèces et sous espèces de mammifères parmi lesquelles 17
primates et 12 céphalophes (WWF, 2008).
En Afrique, l'ampleur de la viande de brousse est
estimée entre 1 et 3,4 millions de tonnes par an (Bennett, 2002).
L'Afrique Centrale seule est responsable de la récolte de plus de deux
millions de tonnes par an (Fa et al., 2003). L'exploitation de cette
ressource est en augmentation en raison de la croissance démographique,
de l'amélioration de l'accès aux forêts intactes, des
changements dans la technologie de chasse et de la rareté des sources
alternatives de protéines (Robinson et Bodmer, 1999; Bennett et
Robinson, 2000; Fa et al. 2002 ; Waltert et al, 2008). Bien
plus, au-delà du trésor biologique qu'elle représente et
de son rôle vital dans l'alimentation des populations du Bassin du Congo,
la faune sauvage est également reconnue, comme un acteur essentiel de
l'exploitation industrielle de bois puisqu'elle assure à travers la
dissémination des graines, la régénération des
forêts tropicales (Wunderle, 1997 ; Wright, 2003).
Pour préserver le capital biologique et
économique qui leur a été attribué, les
sociétés forestières doivent donc concevoir la gestion
durable de la faune sauvage comme une partie intégrante des plans
d'aménagement de leurs concessions. Fort de ce constat, le gouvernement
congolais , dans le souci de s'arrimer au contexte de la politique
forestière internationale, marque un pas décisif dans la gestion
durable de ses ressources naturelles à travers la mise en place d'un
cadre juridique et institutionnel aboutissant entre autre à la loi
n°003/91 du 23Avril 1991 sur la protection de l'environnement, de la loi
n°48/83 du 21 Avril 1983 sur la faune, et de la loi n°16/2000 du 20
Novembre 2000 portant code forestier. C'est dans ce contexte que la
société industrielle et forestière du Congo (SIFCO), dans
l'optique de mettre sur pied un plan d'aménagement, a fait recours
à la CAFRAM, qui est un bureau d'étude Camerounais. Celui-ci, en
collaboration avec le représentant du Ministère de
l'économie forestière, a trouvé important de mener une
étude sur la chasse villageoise dans les différents villages qui
sont abrités par l'UFA Tala-Tala.
4
|
|