1.2. PROBLEMATIQUE
La chasse, combinée aux besoins croissants d'une
population galopante en protéines d'origine animale, entraîne un
prélèvement excessif des ressources fauniques et par ricochet,
compromet la survie et la perpétuation de celles-ci. C'est pour cette
raison que Bennett estime en 2007 que la surexploitation est la principale
raison de la baisse des espèces sauvages des forêts en Afrique.
Ainsi, des modèles de gestion efficaces de la faune doivent êtres
développés pour garantir la viande de brousse en tant que
ressource et de la rendre disponible pour les générations
futures. En outre, pour changer cette situation, de nombreux pays cherchent des
moyens pour déléguer les droits d'utilisation aux
communautés locales, à inciter et à investir dans le long
terme sur l'utilisation durable des ressources (Pailler, 2005). Les menaces
sévères qui pèsent sur toutes les espèces de faune
sauvage visées par la chasse peuvent avoir pour conséquence une
diminution de l'abondance des animaux, et risquent de compromettre les
équilibres écologiques (relations plantes-animaux). Dans le cas
du Congo en général et du nord Congo en particulier, la
principale source de protéines animales est la faune sauvage. Cependant,
elle est généralement sujette à une exploitation
anarchique foulant au pied la réglementation en vigueur.
Soucieux de garantir l'économie et de préserver
l'équilibre écologique des forêts, le gouvernement du Congo
a exigé que soit mis en oeuvre le processus d'établissement des
plans d'aménagement, incluant la gestion de toutes les ressources
naturelles, afin de préserver la biodiversité et garantir sa
pérennité dans les zones d'exploitation (Poulsen et al.,
2002). Ainsi, la Société Industrielle et Forestière
du Congo, SIFCO en sigle est présente dans le Secteur Forestier Nord
Congo notamment dans le Département de la Sangha, dans l'Unité
Forestière d'Aménagement (UFA) Tala-Tala depuis 2007 sous
convention provisoire avec l'administration forestière du Congo.
Conscients des mutations qui s'opèrent dans
l'environnement international du marché des bois tropicaux d'une part,
et des grands enjeux sur la gestion forestière durable d'autre part, les
responsables de ladite structure se sont engagés à mobiliser les
moyens nécessaires à l'élaboration du plan
d'aménagement forestier durable. Les études sur la chasse en
particulier et sur la faune en générale n'ayant jamais fait
l'objet d'une investigation depuis l'installation de la SIFCO dans la
localité, il apparait donc nécessaire, voire urgent, de se poser
la question de savoir si la chasse villageoise pratiquée par les
populations riveraines de cette UFA est durable, ceci en s'appuyant sur le
questionnement suivant :
·
5
Quels sont les acteurs impliqués dans l'activité
de chasse villageoise dans l'UFA Tala-Tala ?
· Quelles sont les différentes techniques
utilisées par les chasseurs ?
· Quelles pourraient être la pression de la chasse
villageoise sur le potentiel faunique de
l'UFA ?
· Quelle pourrait être l'importance de la chasse
villageoise pour les populations riveraines des différents villages se
retrouvant dans l'UFA Tala-Tala
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