Paragraphe 2- Organisation socioculturelle et Economie
Locale
A-Composition socioculturelle
Comme dans la plupart des sociétés africaines,
en milieu Adja, l'homme est le chef de famille et est chargé en principe
de subvenir aux besoins de toute la famille. C'est également lui qui
prend toutes les décisions relatives à l'éducation des
enfants. Toutefois, on retrouve des cas où c'est la femme qui assume
toutes les responsabilités familiales ; c'est le cas le plus
fréquent en milieu rural polygame non instruit. Dans l'ensemble de la
communauté, les plus petits doivent du respect aux plus
âgés, qui, en retour, leur apportent secours.
Dans une même famille, le droit d'aînesse revient
aux garçons et la délégation de pouvoir se fait le plus
souvent en faveur des garçons. Plusieurs types d'association existent
dans la Commune parmi lesquelles on peut citer les associations de tontine
"égbè", les groupes d'entraide pour les travaux champêtres
"dogbè" etc. Toutes ces associations permettent de résoudre les
problèmes individuellement impossibles. On distingue deux principaux
groupes
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ethniques que sont les Adja et les Fon. Les Adja sont les plus
nombreux et sont les premiers à s'installer à
Klouékanmè.
B-Economie locale
Le développement de l'économie locale de
Klouékanmè va se baser sur la promotion de plusieurs
filières potentielles dont, entre autres, les filières agricoles,
le commerce, l'artisanat et le tourisme.
1- L'agriculture
L'agriculture de la Commune de Klouékanmè est
une agriculture de subsistance. Cette agriculture est la base de
l'économie de la commune. C'est une agriculture encore pluviale
malgré le potentiel hydrographique de la Commune, une agriculture
tributaire des aléas climatiques. Le système de culture le plus
fréquent est une association du palmier jusqu'à l'âge de
sept ans aux cultures annuelles. Les palmiers sont abattus pour la fabrication
de la boisson locale appelée "sodabi" dès qu'ils atteignent un
certain âge. La main d'oeuvre familiale est la plus utilisée.
Les sols sont continuellement cultivés car la
jachère n'est plus pratiquée. Cette surexploitation
entraîne un appauvrissement du sol qui est rarement compensé par
l'apport d'éléments fertilisants, organiques ou chimiques. Les
principales cultures saisonnières sont : le maïs, la tomate, le
manioc, le niébé, l'arachide, le coton, le piment et le gombo.
Les cultures pérennes de rente sont le palmier à huile et les
fruitiers (les agrumes, le manguier, le pommier...). Le coton, la tomate et les
agrumes constituent les principales sources de revenus des producteurs. Les
recettes contribuent à près de 80% à l'économie
locale. Ceux qui vivent de l'agriculture sont évalués à 63
685, soit 91,68 % de la population de la Commune tandis que les actifs
agricoles représentent 39,40 % de la population active. Par ailleurs les
statistiques montrent que 51,90 % de la population ont moins de 15 ans.
L'économie de la Commune est donc tributaire de l'agriculture et devra
bénéficier d'une attention particulière de la part du
Conseil Communal et des structures intervenant dans ce secteur.
2- L'élevage
L'élevage pratiqué dans la Commune est
sédentaire et du type traditionnel. Il est mené en même
temps que l'agriculture. Souvent, les produits d'élevage sont vendus
lorsque le
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paysan doit faire face à des dépenses en
période de soudure et des fêtes. L'élevage dans la Commune
peut se subdiviser en 4 grands groupes : les volailles, les petits ruminants,
les bovins et l'élevage du porc.
3- La pêche
La pêche est une activité très peu
pratiquée dans la Commune. Elle se fait le long des cours d'eau par les
riverains après le retrait des eaux quand les poissons sont
piégés dans les boues. Notons cependant que, certains comme la
ferme du Mont Sinaï pratiquent la pisciculture dans les étangs.
4 -Le commerce
Le commerce constitue le secteur le plus varié tant au
niveau des activités qu'au niveau des acteurs. Tous les arrondissements
de la Commune disposent d'un marché de nuit ou de jour, sauf
Ayahohoué. Des marchés se créent de façon
saisonnière dès l'apparition de certains produits notamment la
tomate et le gombo. D'autres s'animent tous les jours jusqu'à la fin de
la récolte.
Les activités commerciales concernent les produits
manufacturiers, les produits agricoles et les produits d'élevage. Les
femmes, pendant la période de commercialisation des produits agricoles
sont très actives dans l'entremise, autrement dit, elles interviennent
activement dans les opérations d'achat de vente et de courtage servant
d'intermédiaire entre l'acheteur et le vendeur contre
rémunération. Le commerce des produits d'élevage est plus
pratiqué à l'approche des fêtes et lors des
cérémonies. Quant aux produits manufacturiers, ils sont plus
concentrés au centre de la Commune. Il s'agit des produits tels que les
pièces détachées (auto, moto, moulin), les appareils
électroménagers, les produits de la SOBEBRA pour ne citer que
ceux là. Ce commerce qui se développe aussi dans l'arrondissement
d'Adjahonmè, occupe le deuxième rang dans l'économie
locale. Aussi faut-il souligner que son développement dépendra de
la construction d'infrastructures routières et d'équipements
marchands adéquats.
5- L'artisanat et les métiers
L'artisanat a une vitalité relative. Comme artisans et
hommes de métiers, on peut citer : les menuisiers, les maçons,
les cordonniers, les charpentiers, les soudeurs, les fondeurs, les
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électriciens, les puisatiers, les forgerons, les
ferrailleurs, les tailleurs, les tisserands, les tricoteuses, les coiffeurs,
les tourneurs - ajusteurs, les plombiers, les frigoristes, les fabricants de
savon, les potiers, les vanniers etc. Ces artisans et hommes de métiers
jouent un rôle important dans l'équipement des bâtiments,
dans le transport, dans l'alimentation en eau, dans l'habillement. C'est
grâce à eux que dans la Commune, on peut assurer, en rapport avec
d'autres secteurs, les cinq besoins fondamentaux de l'homme. Les contraintes
relatives à l'exercice de ces métiers se résument en deux
points : l'absence de formation continue et le manque de fonds de
développement professionnel.
6- Le tourisme, les loisirs et
l'hôtellerie.
Dans la Commune, quelques arrondissements regorgent d'un
potentiel touristique tel que la forêt relique de Djotto, le
monastère, le Centre Notre Dame de l'Espérance, le Palais
d'Adjahonmè et les vestiges du passage des allemands sur la colline de
Lanta. La Commune dispose au moins de trois auberges.
7- L'industrie
L'industrie est très peu développée
malgré la forte production de tomate et des fruits qui peuvent
être transformés sur place. Les seules structures que nous pouvons
qualifier d'industrielles au niveau de la Commune sont constituées de
scieries. On dénombre moins d'une demi-douzaine.
8- Les activités minières
Les gisements de marbre de Lanta, les carrières de
sable et de gravier de Lanta, les carrières de sable d'Ahogbèya
constituent pour le moment les seules ressources du sous-sol de la Commune. Ces
carrières de sable, de gravier et de marbre subissent des conditions
d'exploitation médiocres. L'extraction actuelle non
contrôlée pourrait conduire certainement à une catastrophe
environnementale. Il n'existe pas de données chiffrées sur
l'exploitation des carrières. Le sable et le gravier extraits sont
consommés localement dans la Commune ou acheminées vers les
villes voisines : Abomey et Bohicon. De nouvelles modalités
d'exploitation et de gestion des carrières de sable et de gravier
doivent être envisagées afin d'éviter à la Commune
la perte de recettes.
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9- Le transport
Le transport est assuré par des véhicules
automobiles. Une gare routière est aménagée à
Klouékanmè (chef- lieu de la Commune). Les Taxi- motos assurent
aussi le transport des personnes et des biens. Cette gare est
gérée par un comité au sein duquel sont
représentés les syndicats des transporteurs. La Commune a la
charge de la réalisation, de l'entretien et de la gestion des gares
routières et des parkings à caractère local. A cet effet,
il sera envisagé de nouvelles modalités de gestion de ces
infrastructures. Des véhicules et des motos privés assurent
également le transport des hommes et des biens.
Le réseau routier assurant le transport comprend :
- la portion de la route nationale inter-état N° 4
Azové-Abomey : bitumée,
- les routes en terre intercommunales
Klouékanmè-Lalo, Klouékanmè-Toviklin,
Klouékanmè-
Azové.
- et les routes Klouékanmè-Adjahonmé,
Klouékanmè-Centre-Avéganmè,
- Klouékanmè-Lanta,
Klouékanmè-Ahogbèya,
Klouékanmè-Akouègbadja,
- les pistes rurales qui relient les villages aux chef- lieux
d'arrondissement
A l'exception de la voie bitumée, les autres routes en
terre sont difficilement praticables en
toutes saisons.
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