Section2 : Observation de Stage
Pour comprendre le système de financement du PCD de
Klouékanmè, il faut observer comment s'opèrent d'une part
la mobilisation des ressources financières servant au financement du PCD
et d'autre part le mécanisme de fonctionnement des structures
chargées de l'exécution du PCD de la localité.
Paragraphe 1 : Etat des lieux sur les ressources
financières servant au financement du PCD de la commune.
Au terme de l'article 84 de la loi 97-029 du 15 janvier 1999
portant organisation des communes en République du Bénin «
la commune élabore et adopte son plan de développement. Elle
veille à son exécution en harmonie avec les orientations
nationales en vue d'assurer les meilleures conditions de vie à
l'ensemble de la population. »
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
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2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
La commune de Klouékanmè, après
l'élaboration, l'adoption et l'approbation de son PCD se trouve
confrontée à un grand problème ; celui de la mobilisation
des ressources financières pour le financement du plan. Sont
regroupés dans les ressources financières de la commune : les
ressources propres, les subventions et transferts d'Etat et les apports des
partenaires techniques et financiers. Le PCD est pluriannuel (5 ans). Il
s'exécute par tranche annuelle retracée dans le budget de la
commune et dans le Plan Annuel d'Investissement (PAI)
A-Les ressources budgétaires de la commune ainsi
que les subventions et transferts de l'Etat
1-Les ressources budgétaires de la
commune
Elles sont les plus importantes et concernent les recettes de
fonctionnement et les recettes d'investissement.
1-1 Les recettes de fonctionnement
Les recettes de fonctionnement sont généralement
classées en deux grandes catégories à savoir : les
recettes fiscales et les recettes non fiscales. Elles sont plus
détaillées à l'article 9 de la loi n°98-007 du 15
Janvier 1999 portant régime financier des communes en République
du Bénin. Il s'agit des :
- Recettes fiscales
- Recettes des prestations et des services de la commune
- Produits du patrimoine et des activités
- Taxes et redevances relatives aux services d'hygiène et
de salubrité publique et aux
services funéraires assurés par la commune
- Excédents de fonctionnement de l'exercice
précédent
- Recettes diverses
La mobilisation de ces ressources est du ressort de la
Recette-Perception du Trésor, de la
Recette Auxiliaire des Impôts et du Service des Affaires
Financières (SAF) de la commune.
Les recettes fiscales
Les recettes fiscales sont composées des impôts
directs et des impôts indirects. Leur
mobilisation est faite par le service des impôts de la
commune. En effet, le développement
d'une localité est l'affaire des pouvoirs publics mais
surtout de la population à travers leurs
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
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2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
contributions. La prépondérance du secteur
informel est la preuve du manque de volonté de la population à
payer les impôts.
A la mairie de Klouékanmè, pendant longtemps,
les impôts locaux ont été mal identifiés et mal
perçus surtout par la mauvaise foi de certains agents collecteurs. Mais
aujourd'hui, grâce à une opération dénommée
« OPERATION MARBRE », le recouvrement de ces impôts a connu une
amélioration. L'abondance de la végétation dans la commune
devrait en principe permettre d'accroître les ressources de certaines
taxes comme la taxe de pacage ; mais on constate qu'elles ne sont pas prises en
compte et prévues au budget par les élus locaux. On note ainsi
l'inexistence de la taxe de pacage au niveau de la commune.
Les recettes non fiscales
La mobilisation à la commune de
Klouékanmè des recettes non fiscales est effectuée par la
Recette- Perception et le SAF de la commune. Il s'agit des ressources des
prestations et des services de la commune et des produits du patrimoine. Les
services chargés du recouvrement disposent de ressources humaines et
matérielles limitées aussi bien au niveau de la Recette-
Perception que du SAF.
Le tableau suivant montre l'évolution des recettes de
fonctionnement de la commune de 2007 à 2010.
Tableau 5 : Evolution des recettes de fonctionnement
de la commune de 2007 à 2010.
Années
|
Total des
Recettes (RF)
|
Recettes fiscales
|
Recettes non fiscales
|
Autres Recettes
|
Montant en
FCFA
|
%
|
Montant en
FCFA
|
%
|
Montant en
FCFA
|
%
|
2007
|
64 790 312
|
5 354 544
|
8,26
|
49 829 983
|
76,91
|
9 605 785
|
14,83
|
2008
|
92 452 553
|
11 724 839
|
12,68
|
47 187 687
|
51,04
|
33 540 027
|
36,28
|
2009
|
107 412 845
|
28 580 518
|
26,61
|
61 577 868
|
57,33
|
17 254 459
|
16,06
|
2010
|
124 085 044
|
21 393 549
|
17,24
|
70 814 981
|
57,07
|
31 876 514
|
25,69
|
TOTAL
|
388 740 754
|
67 053 450
|
-
|
229 410 519
|
-
|
92 276 785
|
-
|
Moyenne
|
97 185 188,5
|
16763362 ,5
|
17,25
|
57352629,75
|
59,01
|
23069196,25
|
23,74
|
Source : Exploitation des Comptes Administratifs
de la Mairie.
38
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
Commentaire : Nous retenons de ce tableau que
les recettes fiscales sont à des proportions faibles dans les recettes
de fonctionnement avec un maximum de 26,61%. En moyenne, elles
sont de 17,25% des RF. Les recettes non fiscales sont quand
même encourageantes avec une proportion maximale de 76,91%
des RF. Sa proportion moyenne est de 59,01%. Il
résulte alors de ce tableau, un problème de recouvrement des
recettes de fonctionnement.
1-2 Les recettes d'investissement
Au terme de l'article 15 de la loi n°98-007 du 15 Janvier
1999 portant régime financier des communes en République du
Bénin, les recettes de la section d'investissement comprennent :
- Les produits des emprunts et avances
- Les produits des subventions ou dotations d'investissement et
d'équipement alloués
par l'Etat
- Le produit des aliénations de biens patrimoniaux
- Le produit des prélèvements sur les recettes de
la section de fonctionnement
- L'excédent de la section d'investissement de l'exercice
précédent
- Les fonds de concours accordés par toute personne
physique ou morale
- Les dons et legs
- Les recettes diverses.
Ces recettes servent à réaliser des investissements
dans la commune. L'étude de son évolution
de 2007 à 2010 est présentée dans le tableau
suivant.
Tableau 6 : Comparaison des recettes d'investissement
à celles de fonctionnement.
Années
|
Recettes de
fonctionnement (RF)
|
Recettes
d'investissement (RI)
|
Rapport (r) r = RI/RF
|
2007
|
64 790 312
|
141 102 179
|
2,18
|
2008
|
92 452 553
|
215 769 990
|
2,33
|
2009
|
107 412 845
|
243 096 251
|
2,26
|
2010
|
124 085 044
|
200 802 945
|
1,62
|
TOTAL
|
388 740 754
|
800 771 365
|
2,06
|
Source : Exploitation des Comptes Administratifs
de la Mairie.
|
|
39
|
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
|
|
|
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
|
2012
|
|
|
Commentaire : Ce tableau nous permet de dire
que les recettes d'investissement connaissent une augmentation d'année
en année de 2007 à 2009 comme celles de fonctionnement. Mais en
2010 il apparait une chute de ces recettes d'investissement contrairement au
fonctionnement. De plus, sur toute la période de notre étude, il
faut dire que les recettes d'investissement représentent plus que le
double de celles de fonctionnement sauf en 2010 où le rapport est de
1,62. Cela devrait permettre aux autorités locales de prioriser les
investissements de leur commune au détriment du fonctionnement pour un
développement local.
Essayons de visualiser ces évolutions sur un
graphique.
Graphique 1: Comparaison des recettes
d'investissement à celles de fonctionnement de 2007 à
2010.
300 000 000
250 000 000
200 000 000
150 000 000
100 000 000
50 000 000
0
2007 2008 2009 2010
Recettes de fonctionnemnt
Recettes d'investissement
Du constat de l'évolution des recettes de
fonctionnement et de celle des recettes d'investissement découle la
question de savoir quelle était la prévision en matière de
recettes et quelle est la réalisation. Le tableau suivant montre
l'évolution du taux de recouvrement des recettes budgétaires de
2007 à 2010.
40
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
Tableau 7: Evolution du taux de recouvrement des
recettes budgétaires de la Commune.
Années
|
Recettes de fonctionnement (RF)
|
Recettes d'investissement (RI)
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux
|
2007
|
84 987 399
|
64 790 312
|
76,23
|
165 991 080
|
141 102 179
|
85,00
|
2008
|
95 242 534
|
92 452 553
|
97,07
|
266 303 661
|
215 769 990
|
81,02
|
2009
|
146 063 733
|
107 412 845
|
73,54
|
303 115 964
|
243 096 251
|
80,20
|
2010
|
207 621 021
|
124 085 044
|
59,76
|
512 617 147
|
200 802 945
|
39,17
|
TOTAL
|
533 914 687
|
388 740 754
|
72,81
|
1 248 027 852
|
800 771 365
|
64,16
|
Source : Exploitation des Comptes
Administratifs.
Commentaire : Les réalisations en
matière des recettes de fonctionnement connaissent une évolution
de 2007 à 2008 (de 76,23% à 97,07%) mais suivi
successivement d'une chute jusqu'en 2010 où le taux est de
59,76%. Le taux de recouvrement moyen de ces recettes
s'évalue à 72,81%. Les recettes d'investissement
quant à elles, ont connu une diminution progressive sur toute la
période. Il faut rappeler que la chute en 2010 a été
brutale (80,20% en 2009, on est passé à
39,17% en 2010). Ces recettes sont recouvrées à
un taux moyen de 64,16%. Même si ces recettes sont
faibles, elles sont encourageantes grâce à l'opération
Marbre qui a été instituée par les autorités
locales de la commune de Klouékanmè.
Il faut noter que sur toute la période d'étude,
les recettes d'investissement sont largement supérieures à celles
du fonctionnement.
Afin de bien visualiser l'évolution des recettes
budgétaires, nous essaierons de les représenter sur les
graphiques suivants :
|
|
41
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
|
|
|
2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
250 000 000 200 000 000 150 000 000 100 000 000
50 000 000
0
|
|
Prévision Réalisation
|
2007 2008 2009 2010
Graphique 2 : Evolution du recouvrement des recettes
de fonctionnement de la commune de 2007 à 2010.
Graphique 3 : Evolution du recouvrement des recettes
d'investissement de la commune de 2007 à 2010.
400 000 000
600 000 000
500 000 000
300 000 000
200 000 000
100 000 000
0
2007 2008 2009 2010
Prévision Réalisation
De l'appréciation des évolutions des recettes et
des résultats de recouvrement, il est très important de
déterminer le taux de réalisation des ressources propres de la
commune par rapport aux prévisions inscrites dans le PCD de
Klouékanmè. Le tableau suivant nous retrace ces informations.
|
|
42
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
|
|
|
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
|
2012
|
|
|
Tableau 8 : Evolution du taux de réalisation
des ressources propres de la commune de 2007 à 2010 par rapport aux
prévisions inscrites au PCD.
Années
|
Ressources Propres de la commune
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux de
réalisation
|
2007
|
67 941 071
|
55 184 527
|
81,22
|
2008
|
64 374 206
|
58 912 526
|
91,52
|
2009
|
94 769 731
|
90 158 386
|
95,13
|
2010
|
138 863 929
|
92 208 530
|
66,40
|
TOTAL
|
365 948 937
|
296 463 969
|
81,01
|
Source : Exploitation des Comptes
Administratifs.
Commentaire : Les ressources propres des
Communes comme celles de Klouékanmè sont constituées des
recettes fiscales et des recettes non fiscales. Les réalisations sont
à un taux croissant de 2007 à 2009 et ont chuté à
66,40% en 2010. L'analyse de ce tableau, nous permet de dire
que les ressources propres prévues ou recouvrées dans la Commune
sont très faibles par rapport aux besoins financiers.
Nous ferons de toutes ces informations citées plus
haut, une analyse nous permettant de faire ressortir la capacité
d'investissement, la capacité ou besoin de financement et le
résultat de clôture de chaque exercice allant de 2007 à
2010.
43
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
Tableau 9 : Equilibre financier de la commune de 2007
à 2010.
N°d'or
dre
|
Années
Nature
|
2007
|
|
2008
|
2009
|
2010
|
1
|
Recettes réelles de fonctionnement
|
64 790
|
312
|
92 452 553
|
107 412 845
|
124 085 044
|
2
|
Dépenses de fonctionnement
|
67 171
|
457
|
79 155 343
|
107 959 894
|
123 208 171
|
3
|
Epargne Brute (1-2)
|
-2 381
|
145
|
13 297 210
|
-547 049
|
876 873
|
4
|
Amortissement du capital de la dette
|
00
|
|
00
|
00
|
00
|
5
|
Epargne Nette (3- 4)
|
-2 381
|
145
|
13 297 210
|
-547 049
|
876 873
|
6
|
Recettes réelles
d'investissement
|
141 102
|
179
|
215 769 990
|
243 096 251
|
200 802 945
|
7
|
Capacité
d'investissement
(5+6)
|
138 721
|
034
|
229 067 200
|
242 549 202
|
201 679 808
|
8
|
Dépenses réelles
d'investissement
|
77 114
|
644
|
171 035 704
|
201 252 614
|
257 227 151
|
9
|
Besoins(-) ou Capacité (+) de financement
(7-8)
|
61 606
|
390
|
58 031 496
|
41 296 588
|
-55 547 343
|
10
|
Fonds de réserve
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
11
|
Résultat de clôture
(9+10)
|
61 606
|
390
|
58 031 496
|
41 296 588
|
-55 547 343
|
Source : Exploitation des Comptes
Administratifs de la Mairie.
? Etat des Dépenses de la commune
Nous terminons cette partie par un diagnostic des dépenses
prévues et exécutées dans la commune entre 2007 et 2010.
Les chiffres sont en FCFA et les taux en pourcentage.
|
|
44
|
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
|
|
|
2012
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
Tableau 10 : Point d'exécution des
dépenses de la commune.
Années
|
Dépenses de fonctionnement (DF)
|
Dépenses d'investissement (DI)
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux
|
2007
|
84 987 399
|
67 171 457
|
79,04
|
165 991 080
|
77 114 644
|
46,46
|
2008
|
95 242 534
|
79 155 343
|
83,11
|
266 303 661
|
171 035 704
|
64,22
|
2009
|
146 063 733
|
107 959 894
|
73,91
|
303 115 964
|
201 252 614
|
66,39
|
2010
|
207 621 021
|
123 208 171
|
59,34
|
512 617 147
|
257 227 151
|
50,18
|
TOTAL
|
533 914 687
|
377 494 865
|
70,70
|
1 248 027 852
|
706 630 113
|
56,62
|
Source : Exploitation des Comptes Administratifs
de la mairie.
Commentaire : L'exécution des
dépenses de fonctionnement évolue en dents de scie sur la
période : 79,04% en 2007 ; 83,11% en
2008 ; 73,91% en 2009 et 59,34% en 2010. Elle
a été exécutée à un taux moyen de
70,70%. Les dépenses d'investissement sont
exécutées avec des taux évolutifs sur toute la
période sauf en 2010 où on enregistre une baisse
(50,18%). Ces dépenses ont été
exécutées à un taux moyen de 56,62%. Il
faut noter que les dépenses prévues en investissement sont
largement supérieures à celles du fonctionnement, ce qui exprime
quand même une volonté d'investissement des autorités
locales mais leurs taux de réalisations ont prouvé le contraire.
Donc en matière de réalisation, les dépenses de
fonctionnement ont été priorisées au détriment de
celles d'investissement sur toute la période. Cela peut s'expliquer par
la faiblesse des ressources financières de la commune devant servir au
financement des projets de développement local.
On note ainsi que la faiblesse des ressources
financières est à la base de la priorité du financement du
fonctionnement au détriment de celui de l'investissement.
Illustrons ce tableau par les deux graphiques suivants afin de
faire ressortir les similitudes ou non des deux catégories de
dépenses.
|
|
45
|
Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
|
|
|
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
|
2012
|
|
|
250 000 000 200 000 000 150 000 000 100 000 000 50 000 000
0
|
|
Prévisions Réalisations
|
2007 2008 2009 2010
Graphique 4 : Evolution de l'exécution des
dépenses de fonctionnement de la commune
Graphique 5 : Evolution de l'exécution des
dépenses d'investissement de la commune.
400 000 000
600 000 000
500 000 000
300 000 000
200 000 000
100 000 000
0
2007 2008 2009 2010
Prévisions Réalisations
Même si les dépenses d'investissement sont
supérieures à celles du fonctionnement, il faut dire qu'elles
sont moins exécutées par rapport aux prévisions. Car les
taux d'exécution des dépenses d'investissement sont
inférieurs à ceux des dépenses de fonctionnement sur toute
la période d'étude. Signalons aussi que de 2007 à 2010,
les deux catégories de dépenses connaissent une augmentation
d'année en année.
2-Les Subventions et Transferts d'Etat
Au terme de l'article 82 de la loi n°97-029 du 15 Janvier
1999 portant organisation des communes en République du Bénin,
« la commune dispose de compétences qui lui sont propres en tant
que collectivité territoriale décentralisée. Elle exerce
en outre, sous le contrôle de l'autorité de tutelle, d'autres
attributions qui relèvent des compétences de l'Etat. Elle
concourt avec l'Etat et les autres collectivités à
l'administration et à l'aménagement du
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
Problématique de financement des plans communaux de
développement des Communes Béninoises : cas de la commune de
Klouékanmè.
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2012
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territoire, au développement économique, social,
sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection de
l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie ».
A cet effet, l'Etat doit transférer aux
collectivités locales les ressources nécessaires, surtout
financières pour l'exécution de ces compétences. Le
tableau ci-après montre l'évolution des subventions
accordées par l'Etat à la commune de Klouékanmè de
2007 à 2010.
Tableau 11 : Evolution des dotations, subventions
et participations accordées par l'Etat de 2007 à
2010.
Années
|
Dotations, Subventions et Transferts de l'Etat
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PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
Taux de
Réalisation(%)
|
Fonctionnement
(F)
|
Investissement
(I)
|
Fonctionnement
(F)
|
Investissement
(I)
|
F
|
I
|
2007
|
17 046 328
|
19 577 179
|
9 605 785
|
19 577 179
|
56,35
|
100
|
2008
|
30 868 328
|
139 388 779
|
33 540 027
|
109 163 600
|
108,65
|
78,32
|
2009
|
51 294 002
|
282 187 553
|
17 254 459
|
243 096 251
|
33,64
|
86,15
|
2010
|
68 757 092
|
411 260 148
|
31 876 514
|
200 802 945
|
46,36
|
48,83
|
TOTAL
|
167 965 750
|
852 413 659
|
92 276 785
|
572 639 975
|
-
|
-
|
Moyenne
|
41 991 437,5
|
213 103 414,75
|
23 069 196,25
|
143 159 993,7
|
54,94
|
67,18
|
Source : Exploitation des Comptes
Administratifs.
Commentaire : Les dotations, subventions et
participations accordées par l'Etat à la Commune de
Klouékanmè, évoluent en dents de scie en fonctionnement
qu'en investissement. Mais il faut dire qu'en 2007 la réalisation en
investissement était de 100%. Par ailleurs, il faut
dire que l»Etat ayant à coeur le développement des Communes,
a plus subventionné ces dernières dans le domaine de
l'investissement. Ceci s'explique par le fait que le total des subventions en
investissement sur toute la période de notre étude, est plus de
cinq (5) fois de celui en fonctionnement sur la même période. En
moyenne, le taux de réalisation est de 54,94% en
fonctionnement et 67,18% en investissement.
Les textes sur la décentralisation retiennent que les
transferts de compétences doivent normalement être
accompagnés d'un transfert de ressources équivalentes. Cela
signifie que l'Etat doit transférer aux communes non seulement les
ressources financières mais aussi les ressources humaines et
matérielles qu'il destinait à l'exécution des
compétences transférées.
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Présenté et soutenu par Germain DAHOUE et
Dénis Mêtohoué EDAH
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Si théoriquement la chose paraît facile, dans la
pratique, elle n'est pas aussi aisée. Sinon comment comprendre
qu'après des années d'expérience en
décentralisation, aucune trace de ressources financières
correspondant aux compétences transférées en principe dans
les secteurs de la Santé et de l'Enseignement par exemple ne figure dans
les documents financiers et comptables de la commune de
Klouékanmè ? En fait, elles sont encore gérées par
les ministères sectoriels à travers la Direction
Départementale de la Santé et de la zone sanitaire
(Ministère de la Santé) et les circonscriptions scolaires et les
Directions Départementales des Enseignements Maternel, Primaire et
Secondaire (Ministères des Enseignements) ; qui reçoivent chacune
en ce qui la concerne des délégations de crédits pour les
tranches de responsabilités à elle assignées.
On note ainsi la non mise en place des ressources relatives au
transfert de compétences par l'Etat à la commune.
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